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Enrico Macias et la guerre d'Algérie: Quand Gaston chassait du fellaga...

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  • Enrico Macias et la guerre d'Algérie: Quand Gaston chassait du fellaga...

    Enrico Macias et la guerre d'Algérie: Quand Gaston chassait du fellaga... 02/10/2011



    Enrico Macias est un homme redoutable. Militant sioniste déclaré, il a toujours entretenu des rapports ambigus avec l'Algérie, dont il a largement contribué à imposer cette image de pays de la douceur de vivre et de la kémia,une image qui a nourri tant de nostalgie chez les pieds-noirs.

    Ses tirades sur le pays du soleil et de la haine, de la joie de vivre et de la passion, ce pays perdu dont on ne se console jamais, ont arraché des larmes à de nombreuses générations de pieds- noirs. Mais Gaston Ghenaïssia–le vrai nom de Macias- n'a jamais abordé le volet le plus sombre de son histoire algérienne. Il n'a jamais dit comment il a lui-même contribué à mettre le feu à ce pays bien aimé. Il a, en fait, réussi à maintenir un voile pudique sur son militantisme de cette époque, un militantisme qui l'a mis dans la même tranchée que Maurice Papon !

    Enrico Macias évoque régulièrement sa volonté de revoir son «pays natal», et comment il en est empêché. Sa visite devait se faire en 2007, en compagnie de Nicolas Sarkozy. Auparavant, il avait affirmé que le président Abdelaziz Bouteflika lui-même l'avait invité, mais que des méchants, héritiers de la tendance obscurantiste du FLN, s'étaient opposés à son retour. Qu'en est-il au juste ?

    A Alger, on affirme officiellement qu'Enrico Macias peut se rendre en Algérie quand il veut, mais qu'il est hors de question d'en faire un évènement politique. Certains fonctionnaires montrent un certain embarras devant le tapage médiatique provoqué par Enrico Macias lui-même. «Il n'a pas envie de revenir, il ne viendra pas, et il le sait parfaitement», a déclaré, sûr de lui, un ancien haut responsable. «Et ce n'est pas seulement à cause de son soutien public à Israël», ajoute-t-il, estimant que le thème Algérie ne constitue pour Enrico qu'un «fond de commerce».

    Pour cet homme, qui avoue avoir apprécié la musique de Enrico dans sa jeunesse, Enrico Macias ne reviendra pas en Algérie parce qu'il y a commis des crimes pendant la guerre de libération. Selon lui, Enrico faisait partie d'une milice locale, les «unités territoriales», composées de partisans de l'Algérie française, qui formaient des milices de supplétifs de l'armée coloniale. L'unité à laquelle appartenait Enrico Macias a commis de nombreuses exactions, et a participé à des ratonnades, affirme cet ancien haut fonctionnaire.

    A cette époque, Enrico Macias est un jeune artiste prometteur, qui joue dans la troupe du «Cheikh Raymond», le plus célèbre artiste juif de Constantine. Raymond Leyris est alors au faîte de sa gloire : notable de la communauté juive, ami des «arabes» de la ville, il est riche et célèbre. Sa musique est si appréciée qu'une jeune recrue FLN, en pleine guerre d'Algérie, rejoint le maquis ALN en wilaya II avec des disques de «Cheikh Raymond», nous raconte un ancien moudjahid qui a passé toute la guerre dans le Nord Constantinois !

    Raymond Leyris n'avait pas d'enfants. Il en a adopté deux, dont Enrico Macias. Celui-ci est donc à la fois l'enfant adoptif, le disciple et l'héritier de CheiKh Raymond. A-t-il été l'héritier en tout ? Seul Macias pourra le dire. En tous les cas, les réseaux FLN avaient alors une conviction. Pour eux, Raymond Leyris avait été contacté par les services spéciaux israéliens. Il organisait des collectes, montait des réseaux, et travaillait en sous-main avec les services spéciaux israéliens, qui avaient alors un objectif : organiser le transfert massif des juifs des pays arabes vers Israël. En Algérie, leur première cible était Constantine, avec ses 25.000 à 30.000 juifs : il y avait presque autant de juifs à Constantine que dans les grandes villes israéliennes.

    En mai 2005, le journal israélien Maariv citait un ancien officier du Mossad chargé de piloter l'opération. Cet officier affirme avoir recruté deux agents, Avraham Barzilaï et Shlomo Havilio, qui arrivent dans la région de Constantine début 1956, sous la couverture de modestes enseignants. Quatre mois plus tard, une grenade explose dans un café fréquenté par les Juifs de Constantine, rue de France. S'ensuit une opération de vendetta organisée par les cellules mises en place par le Mossad, selon l'officier en question. Les ratonnades font de nombreux morts. L'historien Gilbert Meynier, qui l'évoque dans une de ses études, et parle de «pogrom», est contraint à une longue mise au point.
    Quel est le rôle exact de Raymond Leyris ? Difficile à dire. Mais l'homme surfe déjà sur une vague de célébrité et de respectabilité. Artiste adulé, il a atteint une renommée qui va au-delà des communautés. Il est le notable juif par excellence. Il garde le contact avec les arabes qui veulent préserver la communauté juive ; il reste l'interlocuteur des autorités coloniales au sein de la communauté juive ; il poursuit une activité clandestine avec le Mossad.

    Mais peu à peu, les réseaux FLN acquièrent la certitude que Cheikh Raymond n'est plus un artiste aussi innocent. Il est partie prenante dans l'action de réseaux que le FLN n'arrive pas encore à identifier. Des témoins avaient vu des armes transportées à partir de chez lui, en pleine nuit.

    Au FLN, la prudence reste de mise. Des consignes strictes sont données pour tenter de conserver de bonnes relations avec la communauté juive. Des contacts réguliers sont établis. Début 1961, le FLN envoie de nouveau un émissaire auprès des notables de cette communauté. L'émissaire envoie un message à Raymond Leyris, et prend rendez-vous. L'organisation fonctionne alors selon un cloisonnement très strict.

    L'émissaire du FLN est tué alors qu'il gagnait le lieu du rendez-vous. Ce fait, troublant, intervient après d'autres évènements suspects. L'organisation du FLN en tire une conclusion : seul Raymond Leyris pouvait avoir organisé la fuite pour permettre aux autorités coloniales d'éliminer le responsable du FLN.

    Les anciens moudjahidine de la Wilaya II, qui étaient opérationnels à ce moment là, sont toutefois formels : aucune instance du FLN n'a prononcé un verdict clair contre Raymond Leyris. Aucun responsable n'a, formellement, ordonné une exécution. Mais le doute planait, et dans le Constantine de l'époque, ce n'est qu'une question de temps. Le 22 juin 1961, neuf mois avant le cessez-le-feu, Raymond Leyris croise Amar Benachour, dit M'Djaker, membre d'une cellule locale de fidayine, qui l'abat en plein marché, devant des dizaines de témoins. La personnalité de Amar Benachour, l'homme qui a abattu Raymond Leyris, posera aussi problème. Il s'agit en effet d'un personnage qui répond peu au profil traditionnel du moudjahid.

    Benachour est plutôt un marginal, plus branché sur le «milieu» que sur les réseaux nationalistes. Ce qui a d'ailleurs jeté une ombre sur l'affaire : Benachour a vécu jusqu'au début du nouveau siècle, mais l'opération qu'il a menée a toujours été entourée de suspicion, certains n'hésitant pas à parler de provocation ou de manipulation. Plusieurs moudjahidine qui étaient dans la région au moment des faits continuent d'ailleurs à soutenir l'idée d'une manipulation.

    La mort de Raymond Leyris accélère le départ massif des juifs de Constantine, un exode largement engagé auparavant par les catégories les plus aisées. Mais la mort de Raymond Leyris sonne également le début d'une opération de vengeance meurtrière, à laquelle Enrco Macias participe, selon des moudjahidine de la Wilaya II. Il est impossible d'établir exactement le bilan exact des expéditions punitives. En 1956, après l'attentat de la rue de Constantine, Gilbert Meynier n'écarte pas le chiffre de cent trente morts. En mai 1961, la même folie furieuse se déchaîne mais, curieusement, affirme un constantinois qui a vécu les évènements, les Juifs de Constantine étaient plus préoccupés par l'idée de départ que par la vengeance. A l'exception d'Enrico, qui garde un silence pudique sur cet période, se contenant d'évoquer la mémoire de Raymond Leyris, un homme innocent doublé d'un artiste qui aimait la vie, mais qui a été assassiné par le FLN, selon lui.

    Selon cette image, très médiatique, Enrico lui-même n'était qu'un jeune homme amoureux de la vie et des filles, un modeste instituteur de campagne, devenu un immense artiste grâce à son talent. A Chelghoum Laïd, où il a enseigné, son nom est connu mais il est presque impossible de trouver des gens qui l'ont côtoyé. A Constantine, par contre, un spécialiste de la musique affirme que de nombreux «ouled el bled» lui rendent visite régulièrement en France.

    Par ailleurs, le discours de Enrico Macias a longtemps bénéficié d'une cacophonie chez les responsables algériens, qui n'ont jamais adopté une position claire sur le personnage. En fait, côté algérien, plusieurs points de vue se côtoyaient : ceux qui faisaient l'éloge de l'artiste, ceux qui prônaient la réconciliation, ceux qui dénonçaient son soutien à Israël, et ceux qui étaient d'abord soucieux d'établir les faits historiques.

    Un ancien haut fonctionnaire af-firme toutefois que Enrico n'avait aucune chance de revenir en Algérie. Les anciens pieds noirs étaient classés en plusieurs catégories, explique ce fonctionnaire. Enrico Macias fait partie d'une sorte de liste rouge officieuse, qui comporte les noms de militaires, colons et ultras ayant commis des exactions. Ceux-là ne peuvent pas entrer en Algérie, dit-il.

    Autre détail troublant dans l'his toire d'Enrico : quand il sévissait au sein des «unités territoriales», il collaborait avec un personnage célèbre, Maurice Papon ! Celui-ci a en effet exercé comme préfet à Constantine, où il a contribué à organiser de redoutables escadrons de la mort. Milices, unités paramilitaires, escadrons de la mort, tout ce monde collaborait joyeusement quand il s'agissait de réprimer. Des témoins sont encore vivants.

    Autre curiosité dans l'histoire de Enrico Macias en Algérie : les Ghenaïssia, sa famille, sont des Algériens pure souche, installés en Algérie depuis plusieurs siècles, affirme un historien. Ils se sont francisés à la faveur du décret Crémieux, qui offrait la citoyenneté française aux Juifs d'Algérie, en 1871. A partir de là, les Juifs se sont rapprochés de l'administration coloniale, accédant à l'école et à la citoyenneté. Mais une frange des Ghenaïssia a gardé son ancienne filiation, prenant le chemin inverse de celui de Enrico Macias.

    Ainsi, Pierre Ghenaïssia, né à Cherchell, a rejoint les maquis du FLN en mai 1956 dans la région du Dhahra, entre Ténès et Cherchell. Il est mort au maquis un an plus tard dans la région de Chréa, près de Blida, comme combattant de l'ALN. A l'indépendance de l'Algérie, une rue de Ténès, sur la côte ouest, a été baptisée à son nom. Quelques années plus tard, elle a été rebaptisée rue de Palestine!
    lequotidien-oran

  • #2
    Cela fait quelques jours seulement, L'ex ministre Ghazi Hidouci disait qu'il avait vu lui-meme enrico macias bastonner des arabes.

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    • #3
      utre détail troublant dans l'his toire d'Enrico : quand il sévissait au sein des «unités territoriales», il collaborait avec un personnage célèbre, Maurice Papon ! Celui-ci a en effet exercé comme préfet à Constantine, où il a contribué à organiser de redoutables escadrons de la mort. Milices, unités paramilitaires, escadrons de la mort, tout ce monde collaborait joyeusement quand il s'agissait de réprimer. Des témoins sont encore vivants.
      Lorsque Papon était prefet de constantine, Macias avait 19 ans :22::22::22:
      Dernière modification par bledard_for_ever, 02 octobre 2011, 17h23.
      « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

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      • #4
        Lorsque Papon était prefet de constantine, Macias avait 11 ans
        il est ou le rapport, sachant que Macias est né en 1938 et que Papon à été nommé préfet de Constantine en 1949?

        l'article ne dit pas que Macias oeuvrait à la date de la nommination de Papon à Constantine!

        Sachant que Papon était par la suite préfet de police de Paris...........

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        • #5
          peut être à chelghoum al aid lorsqu'il était prof, mais à cette époque tous les colons étaient armés et bastonnaient plus ou moins
          « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

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          • #6
            Pourquoi toujours remettre en cause les vérités historiques dérangeantes?

            On ne parle pas de bastoner des algériens, mais de milices supplétives e l'armée coloniale!

            Je ne vois donc l'intérêt que tu as à l'absoudre de ses crimes envers notre peuple!

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            • #7
              Quand Boutef lui a lancé l'invitation de visiter Constantine il devait savoir qui il était réellement!
              Ghenaïssia!!! tiens, ça me fait rappeler ''Gininar madjor'' Guenaizia.

              Qu'on éloigne ce ''Ghazi Hidouci'', par qui le malheur arrive ... pour certains.
              وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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              • #8
                Raymond Leyris n'avait pas d'enfants. Il en a adopté deux, dont Enrico Macias. Celui-ci est donc à la fois l'enfant adoptif, le disciple et l'héritier de CheiKh Raymond. A-t-il été l'héritier en tout ? Seul Macias pourra le dire. En tous les cas,
                bizarre bizarre!! un article se voulant très précis fait une aussi grosse bourde??
                GASTON GHRENASSIA est le fils du fameux sylvain ghjrenassia le violoniste virtuose du groupe de raymond leyris !!...et enrico s'est marié avec la fille de raymond leyris ...c'est connu chez les mélomanes du "malouf" comme moi ..syilvain est mort en 2004 je pense..


                celui qui est au violon c'est le pere d'enrico ...et il est acoté d'enrico dans le studio
                « Puis-je rendre ma vie
                Semblable à une flûte de roseau
                Simple et droite
                Et toute remplie de musique »

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                • #9
                  bizarre bizarre!! un article se voulant très précis fait une aussi grosse bourde??
                  GASTON GHRENASSIA est le fils du fameux sylvain ghjrenassia le violoniste virtuose du groupe de raymond leyris !!...et enrico s'est marié avec la fille de raymond leyris ...c'est connu chez les mélomanes du "malouf" comme moi ..syilvain est mort en 2004 je pense.
                  Tu n'y connais rien. Des proches ont subis les horreurs de ces vermines. Mai 56 le meurtre de tant d'innocents vieux, jeunes, femmes, hommes, enfants, abattus que du gibier.

                  Ce type payera un jour comme les guedj et compagnies et leur bras armé le Mossad. Et crois moi il ne fait pas honore au Malouf.:22:

                  Peut de gens aujourd’hui savent que ces individus et leur collègues ont perpétrés les crimes a la chaine. Comme les cadavres que l'ont jetés des ponts en 45.

                  Pourquoi c'est simple, non enseigné en profondeur et ensuite un bon paquet des habitants de Constantine et sa région ne sont pas d'origines mais viennent de a peu prés partout.
                  Dernière modification par wouhou, 02 octobre 2011, 19h51.

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                  • #10
                    @WOUHOU

                    c'est juste que c'est une grosse erreur pour un article se voulant pleins de details..quand a enrico macias il n'a rien avoir avec le mallouf meme si le reclame..par contre son pere et raymond leyris sont deux monstres du malouf au meme titre que maamar berraci chikh hssouna ahmed bastandji amar chakleb bouhaoula belbjaoui hamoui fergani etc etc...mais pas enrico

                    quand a ce qui s'est passé durant la colonisation française ..est imbécile celui qui ne "sait pas" d'ou il vient..
                    mais dire qu'enrico ne vient pas parce qu'il apeur de poursuite etc...c'est du n'importe quoi..je pense c'est le fait qu'il se declare "algerien" "profondement algerien " et il voudrait venir en tant "qu'algerien"..tout en etant un defenseur acharné du sionisme..c'est la ou cela ne passe pasd

                    un sioniste "algerien" qui rentre en algerie avec un tapage médiatique..impossible!!
                    qu'il vient en tant que français ayant des souvenirs discretement..c'est ok ..qu'il vient en tant qu'artiste français ..peut etre..en tant que sioniste algeriuen : jamais
                    « Puis-je rendre ma vie
                    Semblable à une flûte de roseau
                    Simple et droite
                    Et toute remplie de musique »

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                    • #11
                      Lorsque Papon était prefet de constantine, Macias avait 19 ans
                      L'âge idéal pour un enrolement dans une milice !
                      Quand j'étais jeune, j'aimais bien les chanson d'Enrico, avec l'âge, la prise de conscience quand à l'attitude pro sioniste de ce personnage, je ne peux plus l'écouter... mon coeur ne suit plus, et je suis tout à fait d'accord avec le refus de visa d'entrée en ALgérie que lui oppose l'Algérie...
                      Le sage souffre dans le bonheur du savoir... L’ignorant exulte dans les délices de l’ignorance

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