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Dzayer, Alger de Zohra Bouchentouf-Siagh

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  • Dzayer, Alger de Zohra Bouchentouf-Siagh

    Ayant pour theme Le regard de l’Autre "connaître le regard de l’Autre sur la capitale de notre pays", l’Auteur cherche par son œuvre une Image pour la Capitale....l’image imaginaire donnee par d’autres !

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    Comment comprendre la sensibilité de l’Autre, si celui-ci ne me fait pas don de la sienne?
    A l’égale de toutes les grandes capitales du monde, El Djazâir, usuellement Edzâïr -appellation française Alger ; espagnole Argel ; anglaise Algiers,...-a été différemment perçue selon que le regard est posé de l’intérieur ou de l’extérieur. Cela n’est pas du tout une lapalissade, car on sait combien sont contradictoires les intérêts des uns et des autres, combien complexes et dures les confrontations idéologiques, combien jalouses de leur prestige les civilisations! Mais qu’importe! Il y a, pour la raison, un fort besoin de comprendre.
    L’ouvrage Dzayer, Alger (*) de Zohra Bouchentouf-Siagh participe de ce désir intellectuel de connaître le regard de l’Autre sur la capitale de notre pays. Néanmoins, l’auteur avertit que «ceci n’est pas un livre sur Alger». C’est que tant de villes ont fait l’objet d’études diverses, ont été au centre d’oeuvres d’écrivains, -pourquoi pas Alger? Pourquoi pas, à l’instar du héros-narrateur du roman L’Auberge des pauvres de Tahar Ben Djelloun, proposer d’ «écrire sur des villes où on n’a jamais été ; écrire le soupçon, l’imaginaire d’une histoire qui plane au-dessus de la ville, capter les bruits, les sons, les musiques qui bercent les habitants,...»?
    Professeur et chercheur à l’Institut d’Études Romanes de l’Université de Vienne et de l’Institut de Littérature Comparée de l’Université d’Innsbruck, en Autriche, Zohra Bouchentouf-Siagh a fait appel à ses collègues pour donner «une image d’Alger, la rêvant ou l’analysant à travers des oeuvres cinématographiques, littéraires, musicales ou picturales, passées ou contemporaines, ou encore [pour] l’aborder à travers une problématique de leur choix (historique, linguistique, etc.)» Quel regard pourraient porter sur Alger, sans l’avoir jamais visité -sauf un seul- , des universitaires aussi différents par leur formation, leurs travaux et leur sensibilité? Si l’objectif essentiel est «de favoriser un regard exotopique, de faire entendre d’autres voix, de les laisser approcher Alger -à travers oeuvres et documents- avec la fraîcheur du visiteur non prévenu qui l’arpente pour la première fois», il a paru utile de convier aussi les auteurs algériens: la romancière Maïssa Bey, le poète Hamid Skif et le bédéiste Slim dont les dessins sont, évidemment, fort pertinents...ou fort impertinents.
    En maître d’oeuvre vigilant et scientifique, mais dont on aurait voulu y lire aussi un bel article personnel, directeur et complémentaire, Bouchentouf-Siagh nous propose un recueil de textes intéressants, souvent attachants et parfois agréablement inattendus. Les lecteurs retiendront, à mon sens, plusieurs idées sur la «Ville portée, rêvée, imaginée». Par exemple: l’état d’esprit de Georg Kremnitz confié dans Mon Alger ; la perspicace analyse, dosée de «politique» et d’«esthétique», bien ciselée de la main de Luigi Materazzi dans son Une ville au cinéma: La Bataille d’Alger, «si l’on considère, écrit-il, le débat récent en France sur la torture, cette tentative de nommer les événements dans leur cruauté, le film peut encore très dignement contribuer à faire revivre et comprendre ce passé qui ne peut pas passer.»
    D’autres textes constituent un don immense d’auteurs généreux et impartiaux, par exemple, dans Mirages du récit, Birgit Wagner, présente La voix plurielle d’Alger en s’inspirant de la voix collective qui monte dans le roman Les Oranges d’Aziz Chouaki et, quelques pages après, c’est Alger, 1993: se faire oiseau? proposé par Annie Longatte, à l’appui de trois romans de Tahar Djaout ; Karl Ille s’intéresse aux pratiques langagières en Algérie, sous l’intitulé El Djazâïr: arabe, tamazight et «langue étrangère» en conflit planifié, soulignant les tâches glottopolitiques plus ou moins viables et le concept d’«îles» plus ou moins tenaces. Pour clore ce recueil, il est fait appel à Reinhart Hosch qui, s’interrogeant subtilement «Comment approcher Alger et Saint-Saëns?» ne manque pas, à raison, de montrer l’exotisme musical si caractéristique chez ce grand maître.


    L’expression
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