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“L’ouverture doit profiter à la société et non pas au pouvoir” (Liberté)

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  • “L’ouverture doit profiter à la société et non pas au pouvoir” (Liberté)

    “L’ouverture doit profiter à la société et non pas au pouvoir”
    Les enseignants de l’ENSJI préviennent sur l’audiovisuel


    Comment jeter les premiers jalons de l’ouverture du champ audiovisuel ? À qui profitera cette ouverture ? Ce sont autant de questions qui préoccupent désormais les spécialistes des médias, dès lors que l’ouverture de l’audiovisuel, officiellement décrétée par le gouvernement, s’annonce imminente.
    Pour tenter d’apporter les premières réponses, une table ronde autour de cette problématique précise a été organisée, hier, à l’École nationale supérieure du journalisme et de l’information (ENSJI). Présentée plutôt comme étant le cours inaugural de l’année universitaire 2011-2012, elle a été une occasion à la fois pour les enseignants, les étudiants et autres professionnels du monde des médias de débattre des grands enjeux de l’audiovisuel, mais aussi et surtout prévenir sur les dysfonctionnements que pourrait engendrer cette première expérience d’ouverture. Simple coïncidence ou choix calculé, le hasard du calendrier a voulu que cette rencontre se tienne un 5 Octobre, une date historique, dont les évènements tragiques ont permis d’aboutir à la promulgation de la loi 1990 sur l’information qui allait consacrer l’ouverture de la presse écrite. Aussi, c’est le même Brahim Brahimi ayant participé à l’élaboration de la loi 1990, qui, 23 ans après, présidera cette rencontre sur l’ouverture de l’audiovisuel ! Ouvrant le bal, M. Brahimi, spécialiste en droit de l’information, a, d’emblée, alerté sur la nécessité d’aller vers une ouverture qui “profitera à la société et non pas aux gouvernants et/ou à leurs proches”, mettant en avant déjà les exemples vécus par des pays voisins. “Il faut penser à éviter de tomber dans le piège de la Tunisie ou encore du Maroc, où les premières chaînes de télévision privées ont été respectivement les propriétés des proches du président Ben Ali et ceux du roi Mohammed VI (…)”, a-t-il averti. Le directeur de l’ENSJI, qui appelle à plus de “prudence” à même d’éviter d’éventuels “dérapages”, préconise d’amorcer l’ouverture de l’audiovisuel par le lancement de chaînes thématiques. Ceci, d’autant plus qu’il relève “l’absence d’une stratégie” à la veille de cette ouverture annoncée. En outre, M. Brahimi regrette le fait que la loi sur l’information, quand bien même libératrice des médias, précède la révision de la Loi fondamentale du pays. “Je pense qu’on aurait mieux fait, si on avait commencé par la révision de la Constitution qui consacrera la loi suprême sur l’information, soit une loi organique pérenne (…)”, a-t-il commenté. Néanmoins, M. Brahimi nourrit de grands espoirs quant à voir ce projet se concrétiser dans les meilleures conditions possibles, tant est que, avoue-t-il, le choix des compétences et des personnes à décider des “règles du jeu” sur l’audiovisuel semble être “adéquat”.

    “L’ENTV est contre la nation !”

    De leur côté, les enseignants Belkacem Mostfaoui, Mohamed Lakhdar Maougal, Ahcène Djaballah et Abdeslam Benzaoui, qui accueillent avec enthousiasme la décision du gouvernement d’ouvrir enfin le champ de l’audiovisuel, n’ont pas dissimulé, en revanche, leurs appréhensions quant à voir ce projet se heurter à d’éventuels blocages. Se réjouissant de l’existence de compétences nationales en mesure de bien mener ce projet, M. Mostfaoui, professeur en sciences de l’information et de la communication, qui juge que le facteur temps est “déterminant”, appelle à hâter la promulgation de la loi sur l’audiovisuel promise par le gouvernement. Lui qui estime, par ailleurs, que l’unique télévision publique actuelle ne sert plus les intérêts de la nation. Mieux encore, il dira que “l’ENTV est contre la nation !”, d’où son appel à la création d’un groupe de chaînes de télévision publiques “nécessaire pour résister aux stratégies fatales” des médias internationaux. Il convient de rappeler que l’ENTV a déjà fait l’objet de critiques acerbes de la part même du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a déclaré, sans ambages, lors du dernier Conseil des ministres, qu’“on n’a pas une télévision” !

    Source: Liberté par Farid Abdeladim
    la curiosité est un vilain défaut.
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