«Je suis sur une liste noire»
AMINE ZAOUI. Romancier
Le dernier roman d’Amine Zaoui, Le chamelier des femmes et des
boucs, paru aux éditions El Ikhtilef, s’est complètement vendu au
dernier Salon international du livre d’Alger (SILA).
Ses derniers romans, Festin de mensonges et La Chambre de la
vierge impure (parus aux éditions Barzakh) et son recueil de
nouvelles, Irruption d’une chair dormante, publié par les éditions
El Beyt, ont connu un succès de librairie. Rencontré à la faveur
d’une séance de vente-dédicace au dernier SILA, l’auteur dénonce,
dans cet entretien son exclusion des débats du salon.
Propos recueillis par
Fayçal Métaoui (El Watan) mercredi 05 Octobre 2011
Amine Zaoui n’a pas été invité à animer
une conférence ou un débat au Salon interna-
tional du livre d’Alger, s’agit-il d’un boycott ?
Pour la troisième fois consécutive, je suis exclu de ce salon du livre. Pourtant, en 2010, j’ai
fait sortir deux romans, un en arabe, un autre en français. Et cette année, je viens de publier
un roman en arabe chez Ikhtilef Le chamelier des femmes et des boucs.
Je sens que je suis sur une liste noire. Je ne sais pas qui l’a établie. Je suis triste
et en colère. Ce comportement d’exclusion n’a rien de culturel, d’artistique ou de politique. Le
Salon du livre devrait être un espace d’échanges, de tolérance, de diversité d’idées, de personnes et
de sensibilités.
N’avez-vous pas trouvé une explication à cette mise à l’écart ?
Peut-être que les organisateurs du Salon du livre pensent que j’ai un malentendu avec M me la
ministre de la Culture, cela fait trois ans que j’ai quitté la direction de la Bibliothèque nationale.
J’ajoute que je ne suis pas invité par les directions de culture des wilayas. Idem pour les maisons de
culture et des théâtres au niveau national. C’est un embargo qui dure et qui commence à peser.
Il y a une sorte de peur et de terreur dans les institutions culturelles dès qu’on prononce le nom d’Amine
Zaoui. Dommage.
Pourquoi Amine Zaoui fait-il peur ?
Sincèrement, je ne sais pas. Je n’ai jamais changé de façon d’écrire. Lorsque j’étais à la
direction de la Bibliothèque nationale, j’écrivais avec la même sensibilité et la même vision.
Et je continue toujours. Malheureusement, un lobby est en train de se constituer autour du Salon du
livre et qui le handicape en marginalisant les intellectuels.
Et que nous raconte Le Chamelier des femmes et des boucs, titre de votre dernier roman paru en langue arabe?
C’est l’histoire de trois sœurs chrétiennes qui embrassent l’Islam dans un village en Algérie.
Un journal annonce un jour que ces trois femmes veulent se marier avec des Algériens. C’est alors
la folie dans le village et dans le pays. Même l’imam se met de la partie et veut se marier avec
une ou deux de ces femmes. En somme, le roman tente de montrer les aspects commerciaux qui
peuvent être liés à la religion. Certains cherchent à quitter ce pays par n’importe quel moyen y
compris en se convertissant à d’autres religions.
(La suite dans El Watan du 05 octobre 2011, Page 17;
:22:L'entretien est assez long pour être inséré ici en entier):22:
AMINE ZAOUI. Romancier
Le dernier roman d’Amine Zaoui, Le chamelier des femmes et des
boucs, paru aux éditions El Ikhtilef, s’est complètement vendu au
dernier Salon international du livre d’Alger (SILA).
Ses derniers romans, Festin de mensonges et La Chambre de la
vierge impure (parus aux éditions Barzakh) et son recueil de
nouvelles, Irruption d’une chair dormante, publié par les éditions
El Beyt, ont connu un succès de librairie. Rencontré à la faveur
d’une séance de vente-dédicace au dernier SILA, l’auteur dénonce,
dans cet entretien son exclusion des débats du salon.
Propos recueillis par
Fayçal Métaoui (El Watan) mercredi 05 Octobre 2011
Amine Zaoui n’a pas été invité à animer
une conférence ou un débat au Salon interna-
tional du livre d’Alger, s’agit-il d’un boycott ?
Pour la troisième fois consécutive, je suis exclu de ce salon du livre. Pourtant, en 2010, j’ai
fait sortir deux romans, un en arabe, un autre en français. Et cette année, je viens de publier
un roman en arabe chez Ikhtilef Le chamelier des femmes et des boucs.
Je sens que je suis sur une liste noire. Je ne sais pas qui l’a établie. Je suis triste
et en colère. Ce comportement d’exclusion n’a rien de culturel, d’artistique ou de politique. Le
Salon du livre devrait être un espace d’échanges, de tolérance, de diversité d’idées, de personnes et
de sensibilités.
N’avez-vous pas trouvé une explication à cette mise à l’écart ?
Peut-être que les organisateurs du Salon du livre pensent que j’ai un malentendu avec M me la
ministre de la Culture, cela fait trois ans que j’ai quitté la direction de la Bibliothèque nationale.
J’ajoute que je ne suis pas invité par les directions de culture des wilayas. Idem pour les maisons de
culture et des théâtres au niveau national. C’est un embargo qui dure et qui commence à peser.
Il y a une sorte de peur et de terreur dans les institutions culturelles dès qu’on prononce le nom d’Amine
Zaoui. Dommage.
Pourquoi Amine Zaoui fait-il peur ?
Sincèrement, je ne sais pas. Je n’ai jamais changé de façon d’écrire. Lorsque j’étais à la
direction de la Bibliothèque nationale, j’écrivais avec la même sensibilité et la même vision.
Et je continue toujours. Malheureusement, un lobby est en train de se constituer autour du Salon du
livre et qui le handicape en marginalisant les intellectuels.
Et que nous raconte Le Chamelier des femmes et des boucs, titre de votre dernier roman paru en langue arabe?
C’est l’histoire de trois sœurs chrétiennes qui embrassent l’Islam dans un village en Algérie.
Un journal annonce un jour que ces trois femmes veulent se marier avec des Algériens. C’est alors
la folie dans le village et dans le pays. Même l’imam se met de la partie et veut se marier avec
une ou deux de ces femmes. En somme, le roman tente de montrer les aspects commerciaux qui
peuvent être liés à la religion. Certains cherchent à quitter ce pays par n’importe quel moyen y
compris en se convertissant à d’autres religions.
(La suite dans El Watan du 05 octobre 2011, Page 17;
:22:L'entretien est assez long pour être inséré ici en entier):22:
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