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Le 59e anniversaire du premier ministre et futur président a été célébré avec emphase par ses partisans.
Voici deux des très nombreuses blagues qui circulent sur l'Internet russe. Un Moscovite demande à son ami : «Tu votes pour qui, pour Poutine ou pour Poutine ?» L'autre répond : «Ils me fatiguent, ces deux-là. Je vais voter pour Poutine.» Par ailleurs, un sondage est proposé aux électeurs : «N'êtes-vous pas contre la politique de Vladimir Poutine ? Cochez “non, pas contre” ou “oui, pas contre”.»
Depuis l'annonce par l'actuel premier ministre de son intention de se présenter à un troisième mandat présidentiel, les plaisanteries sur le futur maître du Kremlin fleurissent comme aux plus beaux temps de l'Union soviétique, où l'ironie servait d'exutoire au marasme politique.
Autre composante de l'URSS, le culte de la personnalité s'est rappelé vendredi à la mémoire des citoyens russes, lorsque les Nachi, principal mouvement de jeunesse pro-poutinien, ont fêté sur la place Rouge et dans quatorze villes du pays le 59e anniversaire de leur idole, avec écrans géants et chansons populaires. Plus téméraires, les jeunes filles de «l'armée de Poutine» ont élaboré un «barème sexuel» de leur champion.
Cet étrange cocktail, mêlé de sarcasme et d'idolâtrie souvent feinte, fait dire aux libéraux que, vingt ans après la chute de l'empire soviétique, le pays renoue avec le brejnévisme et la «stagnation» politique qui lui est associée. Cette période antérieure à la perestroïka a duré dix-huit ans.
«Comme sous Brejnev où l'esprit critique était très répandu, le rire est le seul moyen de nous libérer de ce sentiment tragique selon lequel le pays part à vau l'eau, sans qu'aucun capitaine ne soit capable de redresser le bateau», observe l'artiste et ancien dissident, Andreï Erofiev.
Idolâtrie
«La différence c'est qu'il y a trente ans, il était facile d'identifier le parti comme seul coupable de la situation. À présent, c'est nous seuls, par notre apathie, qui sommes responsables de notre triste sort», regrette l'intellectuel.
Selon un sondage de l'institut Levada Centre, 41 % des Russes déclarent n'éprouver aucune émotion au retour de Poutine au Kremlin. Et 52 % estiment que «la population est fatiguée d'attendre [du futur président] des changements positifs dans sa vie». «Les gens préfèrent parler politique dans leur cuisine que de descendre dans la rue», confirme Natalia, professeur à l'Université. Ils surfent également sur la Toile où, parmi les portraits qui font fureur, figure le visage d'un Vladimir Poutine vieillissant, superposé à celui de Leonid Brejnev.
Le Kremlin aimerait rectifier cette image bien encombrante, mais hésite encore sur la stratégie à suivre. Vladimir Poutine lui-même oppose la «stagnation» brejnévienne à la «stabilité politique», qu'il entend incarner. En revanche, son porte-parole, Dmitri Peskov, n'hésite pas à vanter les mérites de l'ancien président soviétique, dont le règne s'est révélé, selon lui, un «grand plus» pour le pays. Les références historiques sont toujours difficiles à manier.
(Le Figaro)
Voici deux des très nombreuses blagues qui circulent sur l'Internet russe. Un Moscovite demande à son ami : «Tu votes pour qui, pour Poutine ou pour Poutine ?» L'autre répond : «Ils me fatiguent, ces deux-là. Je vais voter pour Poutine.» Par ailleurs, un sondage est proposé aux électeurs : «N'êtes-vous pas contre la politique de Vladimir Poutine ? Cochez “non, pas contre” ou “oui, pas contre”.»
Depuis l'annonce par l'actuel premier ministre de son intention de se présenter à un troisième mandat présidentiel, les plaisanteries sur le futur maître du Kremlin fleurissent comme aux plus beaux temps de l'Union soviétique, où l'ironie servait d'exutoire au marasme politique.
Autre composante de l'URSS, le culte de la personnalité s'est rappelé vendredi à la mémoire des citoyens russes, lorsque les Nachi, principal mouvement de jeunesse pro-poutinien, ont fêté sur la place Rouge et dans quatorze villes du pays le 59e anniversaire de leur idole, avec écrans géants et chansons populaires. Plus téméraires, les jeunes filles de «l'armée de Poutine» ont élaboré un «barème sexuel» de leur champion.
Cet étrange cocktail, mêlé de sarcasme et d'idolâtrie souvent feinte, fait dire aux libéraux que, vingt ans après la chute de l'empire soviétique, le pays renoue avec le brejnévisme et la «stagnation» politique qui lui est associée. Cette période antérieure à la perestroïka a duré dix-huit ans.
«Comme sous Brejnev où l'esprit critique était très répandu, le rire est le seul moyen de nous libérer de ce sentiment tragique selon lequel le pays part à vau l'eau, sans qu'aucun capitaine ne soit capable de redresser le bateau», observe l'artiste et ancien dissident, Andreï Erofiev.
Idolâtrie
«La différence c'est qu'il y a trente ans, il était facile d'identifier le parti comme seul coupable de la situation. À présent, c'est nous seuls, par notre apathie, qui sommes responsables de notre triste sort», regrette l'intellectuel.
Selon un sondage de l'institut Levada Centre, 41 % des Russes déclarent n'éprouver aucune émotion au retour de Poutine au Kremlin. Et 52 % estiment que «la population est fatiguée d'attendre [du futur président] des changements positifs dans sa vie». «Les gens préfèrent parler politique dans leur cuisine que de descendre dans la rue», confirme Natalia, professeur à l'Université. Ils surfent également sur la Toile où, parmi les portraits qui font fureur, figure le visage d'un Vladimir Poutine vieillissant, superposé à celui de Leonid Brejnev.
Le Kremlin aimerait rectifier cette image bien encombrante, mais hésite encore sur la stratégie à suivre. Vladimir Poutine lui-même oppose la «stagnation» brejnévienne à la «stabilité politique», qu'il entend incarner. En revanche, son porte-parole, Dmitri Peskov, n'hésite pas à vanter les mérites de l'ancien président soviétique, dont le règne s'est révélé, selon lui, un «grand plus» pour le pays. Les références historiques sont toujours difficiles à manier.
(Le Figaro)
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