C’est acquis. Il n’y aura pas de nouvel État palestinien. Mais le déclin de l’influence et du pouvoir de nuisance de l’Entité israélienne semblent irréversiblement amorcés. Le collectivisme et l’empire soviétique n’auront vécu que sept décennies. De la même façon, gageons que le régime contre nature qui s’est enkysté en Palestine n’en a plus pour très longtemps, ceci pour le grand bien de tous, Juifs et Palestiniens confondus, ainsi que pour le reste du monde.
Si les É-U ne parviennent pas à empêcher - à coup de promesses et de chantages - qu’une majorité de neuf pays (1) ne se constitue au sein du Conseil de Sécurité – car sans ces 9 votes favorables la requête de la Palestine sera définitivement rejetée - il lui faudra en dernier recours user de son droit de véto. Ce dont le président Obama et l’Administration américaine ne veulent pour rien au monde, mais une éventualité qu’ils ont brandie haut comme une menace, tout en souhaitant ardemment ne pas s’en servir.
Le vendredi 23 sept. Mahmoud Abbas, alias Abou Mazen, président virtuel – c’est-à-dire non réélu - de l’Autorité palestinienne, agissant en fait en tant que président de l’OLP [Organisation de libération de la Palestine] remettait solennellement une demande d’admission de la Palestine à l’Organisation des Nations Unies au Secrétaire général des NU, Ban Ki Moon pour transmission au Conseil de Sécurité. Si donc les Palestiniens n’obtiennent pas la majorité des 9, Washington pourra sauver la face en faisant l’économie d’un droit de véto potentiellement dévastateur pour son image de marque déjà en piètre état.
Seront cependant en première ligne les pays qui, sensibles aux sirènes américaines, s’opposeront, par un vote négatif ou par l’abstention, à la demande d’Abou Mazen. Ils se placeront en porte-à-faux vis-à-vis d’une large majorité de leurs pairs favorables à l’admission, soit les 125 États qui ont déjà reconnu la future Palestine sur les 193 que compte l’Organisation des Nations Unies ! C’est un risque que les Européens – l’UE se réduisant en l’occurrence à la France, le R-U et l’Allemagne – ont, jusqu’à la dernière minute, hésité à prendre. D’où les contorsions du président Sarkozy, décidément à l’aise dans son rôle de monsieur bons offices éradicateur de tyrannies orientales et promoteur tous azimuts de la démocrature, qui a tenté - en lui promettant monts et merveilles, mais en vain - de convaincre Abbas de retirer son projet. Paris n’avait en effet rien trouvé de mieux que d’avancer la solution vaticane ! À savoir donner en lot de consolation au Palestiniens le sucre d’orge du statut d’observateur aux NU à l’instar du Vatican, État à part entière certes, tout comme d’ailleurs l’ordre de Malte, mais sans siège et sans droit de vote.
Las, Abbas avait lui-même le dos au mur et il lui fallait aujourd’hui autre chose de plus consistant que des promesses de négociations bidons pour calmer la rue arabe et retarder un printemps palestinien et une éventuelle Troisième Intifada pouvant survenir à tout moment ! L’Europe ne se montre au fond attentiste que pour mieux se poser en alternative à Washington, mais c’est toujours pour protéger les intérêts de Tel-Aviv, et cela ne trompe plus personne. Généreuse avec les Palestiniens quand il s’agit de réparer les blessures causées par les bombardements de Tsahal – avec les deniers des classes moyennes européennes – l’UE leur a souvent fait miroiter un dialogue impossible avec un interlocuteur qui certes veut bien parler, mais pour ne rien dire et surtout, ne pas aboutir.
En cas d’échec de la diplomatie prescriptive et dissuasive du Département d’État - si la cause palestinienne atteignait la majorité fatidique des neuf voix - Washington se verra contrainte de recourir une fois encore au véto pour ménager Israël et l’AIPAC. Un droit de véto constitué en véritable doctrine lorsqu'il s'agit d'Israël, puisque les É-U en ont usé 83 fois à son profit depuis 1972 et son premier emploi. L’option à éviter par excellence pour Obama qui se faisant se décrédibiliserait un peu plus en se déjugeant (comportement honni des Américains qui ont le parjure en horreur) pour avoir maintes fois annoncé la création d’un État palestinien dans les frontières de 1967.
Dans son discours du Caire du 4 juin 2009, Obama réaffirmait en effet les droits inaliénables des Palestiniens, Israël devant enfin comprendre que « le droit de la Palestine à exister ne peut être nié… les États-Unis n’acceptant plus la colonisation comme légitime ». Il y a un an jour pour jour, le 23 septembre 2010, Obama proclamait un peu vite devant l'Assemblée générale des Nations Unies que « l'an prochain… l’on verrait la naissance d'un État souverain de Palestine vivant en paix avec Israël ». Mais le 24 mai dernier, M. Netanyahou, venait discourir devant un Congrès américain enthousiaste - debout à vingt reprises pour ovationner le Premier ministre israélien - dicter ses volontés aux représentants d’une Amérique vassalisée aux intérêts d’une poignée d’ultras – les likoudistes - arcboutés sur le rêve d’un État sûr de lui et dominateur pour les siècles des siècles. L’histoire nous dira si ces gens ont péché par excès d’orgueil – par hybris – ou si l’histoire finira par leur donner raison, fût-ce au prix du chaos universel.
M. Netanyahou posait donc en préalable à toute création d’un État palestinien la passation d’un accord négocié entre les deux parties, israélienne et palestinienne, autrement dit entre le Lion et le Lièvre : « Si un accord n’est pas trouvé, les Palestiniens ne connaîtront jamais la fierté et la dignité qui vont de pair avec leur propre Etat. Les Israéliens ne connaîtront jamais la confiance et la sécurité que procurent des voisins qui croient en la coexistence pacifique. Ce sont les Israéliens et les Palestiniens qui doivent faire la paix »… refusant du même souffle tout retour aux frontières d'avant 1967 et tout arrêt de la colonisation de la Cisjordanie comme base de discussion d'un futur Etat palestinien. De l’art de dire une chose et son contraire et de poser comme condition a priori une impossibilité majeure. Conclusion, les Palestiniens interviennent maintenant « unilatéralement ». Et il est très laid de ne pas demander à son tuteur le droit de respirer. Par conséquent ils doivent être punis. On va, une fois encore, leur couper les vivres (2).
Autant dire qu’un retour à la « négociation » renverrait aussitôt aux calendes grecques la naissance d’un État pourtant prévu à l’origine par le Plan de partage voté par l’Assemblée générale des NU le 29 novembre 1947 en application de la Résolution 181 prévoyant la création de deux États, l’un arabe l’autre juif, avant le 1er octobre 1948 au plus tard. Il est vrai que l’Agence juive avait à l’époque accepté ce compromis, mais du bout des lèvres, mécontente qu’elle était des limites territoriales qui lui étaient imposées. La guerre de juin 1967 allait corriger le tir. A contrario Palestiniens et États arabes refusèrent le Plan au motif qu’il violait la Charte des Nations Unies reconnaissant à chaque peuple le droit de décider de son propre destin. En outre, aux yeux des Arabes le partage devait préluder au dépeçage de leur pays en accordant un statut préférentiel et d’exception à une minorité, laquelle s’était imposée par la violence et le terrorisme le plus abject. Un statut d’exception que les Arabes jugeaient précurseur d’une future politique de ségrégation. Ce qui ne manqua pas de se produire.
Si les É-U ne parviennent pas à empêcher - à coup de promesses et de chantages - qu’une majorité de neuf pays (1) ne se constitue au sein du Conseil de Sécurité – car sans ces 9 votes favorables la requête de la Palestine sera définitivement rejetée - il lui faudra en dernier recours user de son droit de véto. Ce dont le président Obama et l’Administration américaine ne veulent pour rien au monde, mais une éventualité qu’ils ont brandie haut comme une menace, tout en souhaitant ardemment ne pas s’en servir.
Le vendredi 23 sept. Mahmoud Abbas, alias Abou Mazen, président virtuel – c’est-à-dire non réélu - de l’Autorité palestinienne, agissant en fait en tant que président de l’OLP [Organisation de libération de la Palestine] remettait solennellement une demande d’admission de la Palestine à l’Organisation des Nations Unies au Secrétaire général des NU, Ban Ki Moon pour transmission au Conseil de Sécurité. Si donc les Palestiniens n’obtiennent pas la majorité des 9, Washington pourra sauver la face en faisant l’économie d’un droit de véto potentiellement dévastateur pour son image de marque déjà en piètre état.
Seront cependant en première ligne les pays qui, sensibles aux sirènes américaines, s’opposeront, par un vote négatif ou par l’abstention, à la demande d’Abou Mazen. Ils se placeront en porte-à-faux vis-à-vis d’une large majorité de leurs pairs favorables à l’admission, soit les 125 États qui ont déjà reconnu la future Palestine sur les 193 que compte l’Organisation des Nations Unies ! C’est un risque que les Européens – l’UE se réduisant en l’occurrence à la France, le R-U et l’Allemagne – ont, jusqu’à la dernière minute, hésité à prendre. D’où les contorsions du président Sarkozy, décidément à l’aise dans son rôle de monsieur bons offices éradicateur de tyrannies orientales et promoteur tous azimuts de la démocrature, qui a tenté - en lui promettant monts et merveilles, mais en vain - de convaincre Abbas de retirer son projet. Paris n’avait en effet rien trouvé de mieux que d’avancer la solution vaticane ! À savoir donner en lot de consolation au Palestiniens le sucre d’orge du statut d’observateur aux NU à l’instar du Vatican, État à part entière certes, tout comme d’ailleurs l’ordre de Malte, mais sans siège et sans droit de vote.
Las, Abbas avait lui-même le dos au mur et il lui fallait aujourd’hui autre chose de plus consistant que des promesses de négociations bidons pour calmer la rue arabe et retarder un printemps palestinien et une éventuelle Troisième Intifada pouvant survenir à tout moment ! L’Europe ne se montre au fond attentiste que pour mieux se poser en alternative à Washington, mais c’est toujours pour protéger les intérêts de Tel-Aviv, et cela ne trompe plus personne. Généreuse avec les Palestiniens quand il s’agit de réparer les blessures causées par les bombardements de Tsahal – avec les deniers des classes moyennes européennes – l’UE leur a souvent fait miroiter un dialogue impossible avec un interlocuteur qui certes veut bien parler, mais pour ne rien dire et surtout, ne pas aboutir.
En cas d’échec de la diplomatie prescriptive et dissuasive du Département d’État - si la cause palestinienne atteignait la majorité fatidique des neuf voix - Washington se verra contrainte de recourir une fois encore au véto pour ménager Israël et l’AIPAC. Un droit de véto constitué en véritable doctrine lorsqu'il s'agit d'Israël, puisque les É-U en ont usé 83 fois à son profit depuis 1972 et son premier emploi. L’option à éviter par excellence pour Obama qui se faisant se décrédibiliserait un peu plus en se déjugeant (comportement honni des Américains qui ont le parjure en horreur) pour avoir maintes fois annoncé la création d’un État palestinien dans les frontières de 1967.
Dans son discours du Caire du 4 juin 2009, Obama réaffirmait en effet les droits inaliénables des Palestiniens, Israël devant enfin comprendre que « le droit de la Palestine à exister ne peut être nié… les États-Unis n’acceptant plus la colonisation comme légitime ». Il y a un an jour pour jour, le 23 septembre 2010, Obama proclamait un peu vite devant l'Assemblée générale des Nations Unies que « l'an prochain… l’on verrait la naissance d'un État souverain de Palestine vivant en paix avec Israël ». Mais le 24 mai dernier, M. Netanyahou, venait discourir devant un Congrès américain enthousiaste - debout à vingt reprises pour ovationner le Premier ministre israélien - dicter ses volontés aux représentants d’une Amérique vassalisée aux intérêts d’une poignée d’ultras – les likoudistes - arcboutés sur le rêve d’un État sûr de lui et dominateur pour les siècles des siècles. L’histoire nous dira si ces gens ont péché par excès d’orgueil – par hybris – ou si l’histoire finira par leur donner raison, fût-ce au prix du chaos universel.
M. Netanyahou posait donc en préalable à toute création d’un État palestinien la passation d’un accord négocié entre les deux parties, israélienne et palestinienne, autrement dit entre le Lion et le Lièvre : « Si un accord n’est pas trouvé, les Palestiniens ne connaîtront jamais la fierté et la dignité qui vont de pair avec leur propre Etat. Les Israéliens ne connaîtront jamais la confiance et la sécurité que procurent des voisins qui croient en la coexistence pacifique. Ce sont les Israéliens et les Palestiniens qui doivent faire la paix »… refusant du même souffle tout retour aux frontières d'avant 1967 et tout arrêt de la colonisation de la Cisjordanie comme base de discussion d'un futur Etat palestinien. De l’art de dire une chose et son contraire et de poser comme condition a priori une impossibilité majeure. Conclusion, les Palestiniens interviennent maintenant « unilatéralement ». Et il est très laid de ne pas demander à son tuteur le droit de respirer. Par conséquent ils doivent être punis. On va, une fois encore, leur couper les vivres (2).
Autant dire qu’un retour à la « négociation » renverrait aussitôt aux calendes grecques la naissance d’un État pourtant prévu à l’origine par le Plan de partage voté par l’Assemblée générale des NU le 29 novembre 1947 en application de la Résolution 181 prévoyant la création de deux États, l’un arabe l’autre juif, avant le 1er octobre 1948 au plus tard. Il est vrai que l’Agence juive avait à l’époque accepté ce compromis, mais du bout des lèvres, mécontente qu’elle était des limites territoriales qui lui étaient imposées. La guerre de juin 1967 allait corriger le tir. A contrario Palestiniens et États arabes refusèrent le Plan au motif qu’il violait la Charte des Nations Unies reconnaissant à chaque peuple le droit de décider de son propre destin. En outre, aux yeux des Arabes le partage devait préluder au dépeçage de leur pays en accordant un statut préférentiel et d’exception à une minorité, laquelle s’était imposée par la violence et le terrorisme le plus abject. Un statut d’exception que les Arabes jugeaient précurseur d’une future politique de ségrégation. Ce qui ne manqua pas de se produire.
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