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L'armée algérienne se positionne comme un acteur économique

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  • L'armée algérienne se positionne comme un acteur économique

    Alors que les projets lancés par le gouvernement patinent, l’armée multiplie les projets industriels. Sur les modèles des armées égyptienne et turque, l’ANP se positionne progressivement comme un acteur de l’économie nationale. Dotée du budget le plus important du pays (10 milliards de dollars dans le projet de loi de finances 2012), l’armée a les moyens de ses ambitions.

    Dernier projet en date : la création du Groupement de promotion de l’industrie mécanique (GPIM) dont le son siège sera implanté dans la wilaya de Constantine. Selon le décret de création publié ce mercredi 12 octobre au dernier Journal officiel, le GPIM est placé sous l’autorité du ministère de la Défense nationale et dispose d’une autonomie financière. Sa mission : « la conception, le développement et la fabrication de véhicules et moteurs destinés notamment aux besoins du ministère de la Défense nationale », selon le décret. Le GPIM sera appelé par la suite à gérer des sociétés et filiales qu’il contrôle ou dans lesquelles il est actionnaire avec d’autres partenaires. Il aura aussi pour vocation de prendre en charge la surveillance industrielle des activités liées à la fabrication des véhicules et des moteurs, selon le texte.

    Ce projet est le quatrième à être annoncé depuis le début du mois en cours. Le 4 octobre, le ministère de la Défense annonçait la création de deux entreprises mixtes algéro‑émiraties, en partenariat avec Aabar Investments et avec la contribution de la SNVI et des entreprises publiques implantées à Constantine et à Tiaret. Il s'agit, selon le MDN, de mettre sur pied une société qui sera basée à Tiaret et qui va produire des VLTT (4X4) et des véhicules utilitaires. La deuxième entité produira des moteurs sur le site de Oued Hamimime, dans la wilaya de Constantine. Le premier véhicule « made in Algeria » devrait sortir ainsi dans les prochains mois des usines de l’armée.

    Le lendemain, le 5 octobre, le ministère de la Défense annonçait la signature d’un accord entre l’Établissement de constructions mécaniques de Khenchela (ECMK) et l’émirati Caracal, filiale du fonds d’investissement du même pays, Tawazun. « En application du protocole d’accord de partenariat algéro‑émirati du 20 avril 2011, conclu avec le groupe Tawazun de la République des Émirats arabes unis, la mise en œuvre d’une société à capitaux mixte a été formalisée le 4 octobre 2011 par la conclusion du pacte d’actionnaires entre l’Epic‑ECMK (Établissement de constructions mécaniques de Khenchela) et la filiale Caracal du groupe Tawazun », précise le communiqué.

    Cette intrusion de l’armée dans l’économie est nouvelle en Algérie. Mais elle ne constitue pas une particularité. En Egypte, l’armée est fortement présente dans le secteur économique, avec des entreprises leaders dans leurs domaines. L’armée turque possède également la même stratégie. En s’intégrant à l’économie nationale, l’ANP veut palier l’inefficacité des « civils » dans leur stratégie visant à préparer l’après-pétrole. Depuis quelques années, le gouvernement multiplie les annonces de projets industriels majeurs. Mais, à l’image du dossier Renault, aucun projet n’a avancé.

    En se positionnant dans l’économie, l’armée accroit également son influence. Elle pourra garder ses meilleurs cadres et attirer de nouvelles compétences surtout que les projets sont lancés en partenariat avec des groupes sérieux (Mercedes, Caracal, Aabar…). L’ANP pourrait ainsi devenir le principal employeur du pays.tsa
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