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L'Espagne demande au Sénégal de verrouiller ses côtes

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  • L'Espagne demande au Sénégal de verrouiller ses côtes

    L'espagne demande à l'Afrique et particulièrement au Sénégal de verrouiller ses côtes et veut coodonner un plan Afrique afin d'endiguer la masse d'immgration.

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    Lundi, tout en déplorant avec insistance «la faible sensibilité» de l’Union européenne, la région des Canaries avait très officiellement réclamé lundi au gouvernement espagnol central un «blindage» côtier sous forme de déploiement de l’armée nationale. Dans l’immédiat, Madrid a décidé d’afficher sa détermination avec un dispositif ancré à Dakar sous la supervision de l’ambassadeur spécial Mazarambroz qui coordonnera six autres diplomates en poste au Sénégal, en Gambie, en Guinée-Bissau, en Guinée, au Niger et au Cap-Vert où l’Espagne va ouvrir une ambassade. Une autre est prévue au Mali. Celle du Soudan va également rouvrir, ce qui étoffera la présence diplomatique de l’Espagne qui compte actuellement huit ambassadeurs plénipotentiaires seulement en Afrique sub-saharienne (au Cameroun, en République démocratique du Congo, en Côte d'Ivoire, au Gabon, au Ghana, en Guinée équatoriale, au Nigeria et au Sénégal).

    Miguel Angel Mazarambroz a commencé une tournée d’explication en Gambie. Il la poursuivra en Guinée-Bissau, au Cap-Vert et en Guinée pour promouvoir le Plan Afrique et inciter les chefs d’Etat africains à s’engager à reprendre les migrants clandestins dans le cadre d’accords bilatéraux offrant une aide au développement sur le modèle de ceux que Madrid a déjà signés avec le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et le Nigeria. En effet, «pour l'Espagne, il est clair que le destin de l'immigration illégale sera toujours le rapatriement, que ce soit à travers un accord global d'immigration comme l'Espagne en a signé avec d'autres pays d'Afrique, ou que ce soit à travers des mécanismes qui permettent d'une façon ou d'une autre d'être efficace sur cette question», martèle le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Bernardino Leon, qui promet quelques subsides aux Etats de bonne volonté qui parviendraient à fixer leurs saute-frontières.

    Bien sûr, ajoute Bernardino Leon, «l'Espagne respectera toujours la souveraineté des pays d'Afrique, mais le plus important est d'insister sur le fait que l'immigration illégale doit être arrêtée, surtout parce qu'elle pose un drame humanitaire terrible». D’ailleurs, en l’occurrence, si le président sénégalais déplore les tentatives suicidaires de nombre de ses administrés hypnotisés par le rêve occidental, Dakar se refuse à signer «un accord de refoulement ou de rapatriement de qui que ce soit», rappelle le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio. En revanche, dit-il, le Sénégal entend se donner les moyens d’assister ses ressortissants en difficulté à l’étranger, «ce qui veut dire aussi de les aider à rentrer chez eux». Mais pour ce faire, Dakar a besoin d’aide, surtout s’il s’agit désormais de verrouiller la côte.

    Le week-end dernier, un ratissage effectué conjointement par la marine, la police et la gendarmerie a permis d’intercepter «19 pirogues, avec à leur bord 1 501 personnes, dont 60 passeurs», affirment les autorités sénégalaises en annonçant qu’elles allaient intensifier les contrôles à terre et en mer pour couper cours aux allées et venues des bateaux de pêche qui ont déjà acheminé au moins 7 500 clandestins aux Canaries depuis le début de l’année, des centaines d’autres périssant au passage. La fermeture des portes européennes ne paraît pas avoir vraiment entamé l’ardeur ou le désespoir des damnés du mal-développement. Une conférence eurafricaine sur l’immigration est prévue les 10 et 11 juillet à Dakar. Une réunion préparatoire se tiendra à Dakar du 5 au 7 juin prochain. En attendant, Bruxelles annonce l’envoi d’une patrouille navale et aérienne pour aider l’Espagne à surveiller ses frontières sud.

    Interpellé par la vice-présidente du gouvernement espagnol, Maria Teresa Fernandez de la Vega, le commissaire européen à la Justice et la Sécurité, Franco Frattini, assure que «huit Etats membres ont déjà indiqué qu'ils étaient prêts à mettre à disposition des bateaux rapides pour assurer ces patrouilles en mer», le long des côtes des Canaries mais aussi du Sénégal, de la Mauritanie ou du Cap Vert. L'Agence européenne des Frontières devrait également envoyer début juin aux Canaries une «équipe de réaction rapide» pour aider douaniers, policiers et autres responsables espagnols à ne pas se laisser déborder par les migrants. «C'est un plan de choc pour faire face à une situation d'urgence», se félicite la vice-présidente du gouvernement espagnol, «l'ébauche d'une politique migratoire européenne».

    Côté Europe, le plan immigration prend forme de bouclier, avec notamment la perspective d'expérimenter un système de «surveillance maritime électronique». Côté Afrique, la construction de deux centres d'accueil temporaires pour les immigrants refoulés est envisagée, en Mauritanie et au Sénégal. Si les échanges internationaux n’étaient pas frappés d’une telle inégalité, les Africains n’iraient pas chercher leur bonheur ailleurs, relève Cheikh Tidiane Gadio. «L'Espagne a le droit de réguler l'immigration, mais il y a des droits internationalement reconnus et il ne peut y avoir de rapatriements massifs sommaires sans comparution devant un juge et sans l’assistance d'un avocat», s’inquiète Amnesty International.

    Par RFI
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