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Syrie:Les forces de l’ordre continuent de payer le prix du sang

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  • Syrie:Les forces de l’ordre continuent de payer le prix du sang

    Les forces de l’ordre continuent de payer le prix du sang

    Obsèques de militaires tombés dans le secteur de Hama, le 8 octobre..

    ... et soldats blessés en opérations, le même jour


    Même l’OSDH est désormais obligé de se faire l’écho des violences… frappant les forces de l’ordre : tout en avançant le chiffre de 14 civils tués – dont sept à Homs – pour la journée du dimanche 9 octobre, la « cyber-agence de presse » de l’opposition radicale rapporte que pas moins de 17 soldats et policiers ont péri cette même journée. Selon l’OSDH, huit de ces hommes seraient tombés dans la région d’Idleb (nord) dans des combats avec des « déserteurs« . L’OSDH est un peu flou sur le sujet, mais un certain nombre des « civils » tués dimanche à Homs et à Idleb seraient précisément des déserteurs abattus les armes à la main.

    Décidément, les déserteurs de l’armée syrienne ont « bon dos », et permettent d’escamoter l’existence de groupes activistes plus anciens dans le paysage insurrectionnel syrien : les salafistes proche des Frères musulmans, qui opéraient à Homs, Hama, Jisr al-Choughour bien avant que la cyber-opposition se mette à chanter la geste de l’ »Armée syrienne libre » et autres phalanges de déserteurs de l’armée, promus depuis quinze jours environ le fer de lance de la révolte syrienne.

    L’agence Sana annonce par ailleurs la mort, survenue le 8 octobre, de neuf « agents des services spéciaux » au cours d’un accrochage avec un « groupe terroriste » près de Mzareb dans le gouvernorat de Hama. 26 autres membres des forces de l’ordre auraient été blessés au cours de l’incident, qui s’est terminé par l’annihilation du groupe et la saisie d’un important stock d’armes et de munitions.
    Cela fait donc 26 soldats, policiers ou agents de services spéciaux tombés en opération en 48 heures. Le gouvernement syrien a d’ailleurs fait état d’une liste détaillée de 1 100 membres des forces de l’ordre tombés en service depuis le début de la crise à la mi-mars.

    Bref, c’est bien une guerre civile larvée, sporadique mais tuant et blessant quotidiennement, qui s’est installée en Syrie. Qui s’est installée, n’en déplaise à l’opposition et aux médias français, très tôt : c’est dès le mois de juin que 100 à 120 policiers et conscrits ont été massacrés par des insurgés armés à Jisr al-Choughour, non loin de la frontière turque. Il n’y a donc rien de nouveau de ce point de vue sous le soleil syrien, mais le phénomène s’est intensifié et banalisé.
    Obsèques de 13 victimes civiles et militaires du terrorisme, le 2 octobre à Homs

    Profils de tueurs
    Ces « terroristes », ces activistes, la télévision syrienne continue d’en exhiber. Ainsi, le 9 octobre, Ali Mohammad Hammadi, un jeune homme d’une vingtaine d’années apparemment, a-t-il raconté comment il avait, avec deux complices arborant des uniformes de l’armée, arrêté puis mitraillé un bus venant du Liban, dans le secteur de Bab Amr, tuant tous les passagers. Hammadi et ses camarades ont aussi ouvert le feu sur des manifestants – il ne précise pas de quel camp -, faisant 13 victimes. Hammadi explique que lui et ses amis voulaient faire porter la responsabilité de ces massacres sur les forces de l’ordre, d’où les uniformes.

    Autre « cas », Youssef Ghazi As-Saleh, 28 ans, originaire de Deraa. As-Saleh a revendiqué plusieurs actions terroristes dans la région de Deraa (sud du pays). Notamment l’assassinat de trois « jeunes gens d’une même famille« , et de deux militaires. Sans oublier des actes de sabotage et de destruction commis contre une mairie, un commissariat, un grand magasin, une école et des locaux du Parti Baas. Là encore, lui et ses complices portaient des uniformes militaires afin de « mouiller » les forces de l’ordre.

    Youssef Ghazi As-Saleh a fourni de explications sur son parcours et ses motivations : il dit avoir été endoctriné par un certain cheikh Wajih al-Qaddah, chef religieux qui aurait organisé des camps où de jeunes Syriens et Libanais revenaient une formation politico-religieuse et militaire, et aussi de l’argent : « A chaque fois que je participais à des actes de sabotage sur des cibles choisies par ses soins, a expliqué le jeune homme, il (le cheikh) me récompensait en me donnant des vivres, et une fois une somme de 10 000 livres syriennes pour accompli une mission meurtrière, trois frères d’une même famille« .

    As-Saleh a ajouté que le cheikh al-Qaddah recevait des fonds en provenance du Liban, mais que le préposé aux achats d’armes était un certain Hussein Qourane, un contrebandier qui opérait à partir de la Jordanie.
    C’est un peu le même profil à chaque fois, des hommes jeunes, pauvres, sans grand bagage scolaire, recrutés et pris en main par des religieux radicaux, et rétribués comme des soldats, ou les mercenaires d’une guerre de l’ombre dont il n’est pas sûr qu’ils aient bien compris les enjeux.
    Ali Mohammad Hammadi...

    ... Yousseg Ghazi As-Saleh




    Pierre Marulaz
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