Edito. Par la bouche du ministre marocain des affaires étrangères, le Maroc officiel vient d’émettre une légère condamnation de l’Iran pour le projet d’attentat visant l’ambassadeur d’Arabie saoudite aux Etats-Unis. Beau geste de solidarité envers un pays arabe qui rompt ainsi le lourd silence du reste du Monde arabe sur ce sujet.
S’il faut se féliciter que l’ambassadeur saoudien ait la vie sauve, se porte bien et continue de vaquer à ses occupations diplomatiques, on peut se demander pourquoi le Maroc officiel n’a pas adopté la même attitude envers la Syrie dont le gouvernement a assassiné, et ceux-là sont bien morts, des milliers de citoyens innocents.
Le gouvernement marocain ne dit rien non plus au sujet des centaines de victimes du dictateur yéménite Ali Abdellah Saleh qui tombent comme des mouches à chaque virée de son armée. Comme il n’a jamais prononcé aucun mot pour condamner la situation des Soudanais du Darfour soumis aux incessants assauts des milices financées et armées par Khartoum. Et que dire du massacre de manifestants chiites désarmés par l’armée sunnite du roi de Bahrein ?
Pour un homme, l’ambassadeur d’Arabie saoudite, qui n’est pas mort, le ministre Taïb Fassi Fihri a bien voulu faire montre de sa « solidarité« , mais pour les milliers de victimes arabes de dictateurs arabes, qui elles sont bien mortes, il se tait
Deux poids, deux mesures ? Même pas. Les relations entre le Maroc et l’Arabie saoudite sont trop spéciales pour s’étonner que le premier fasse un tintamarre diplomatique sur ce projet d’attentat contre l’ambassadeur du second à Washington. Pétrole et richesses saoudites obligent, le Maroc est depuis toujours le chiot de Ryad.
Il suffit que les riches bédouins d’Arabie sifflent, pour que les autorités de notre pays applaudissent ou aboient, c’est selon. Hier, Rabat rompait ses relations diplomatiques avec Téhéran avec lequel nous n’avions aucun litige, politique, diplomatique, commercial ou autre. Aujourd’hui il condamne encore l’Iran avant même que ne le fasse un juge ou une commission d’enquête.
En ces temps de crise économique internationale et de révolutions arabes, nous sommes devenus tellement dépendants des riches frères arabes que nous n’avons pas peur du ridicule. Comme cette décision de rejoindre le Conseil de coopération du Golfe, une organisation de pétromonarchies dont l’aire d’influence est située à des milliers de kilomètres du Maroc.
C’est comme si on avait demandé au Mali de rejoindre l’Union européenne…
Et là, encore une fois, il n’y a pas de mystère. Les taïfas arabes du Golfe, qui tiennent leurs peuples à coups de dollars, ont besoin d’armées aguerries pour défendre leurs harems,leurs palais et leurs puits de pétrole contre des ennemis extérieurs, l’Iran des mollahs, mais aussi intérieurs, c’est-à-dire leurs propres populations. Et quoi de mieux que de faire appel au frère marocain. Si nous fournissons déjà ces pays en femmes de joie pourquoi ne pas étendre le service.
C’est ce qui s’appelle du mercenariat. Sûrement bien payé, mais du mercenariat en fin de compte.
Ali Lmrabet
S’il faut se féliciter que l’ambassadeur saoudien ait la vie sauve, se porte bien et continue de vaquer à ses occupations diplomatiques, on peut se demander pourquoi le Maroc officiel n’a pas adopté la même attitude envers la Syrie dont le gouvernement a assassiné, et ceux-là sont bien morts, des milliers de citoyens innocents.
Le gouvernement marocain ne dit rien non plus au sujet des centaines de victimes du dictateur yéménite Ali Abdellah Saleh qui tombent comme des mouches à chaque virée de son armée. Comme il n’a jamais prononcé aucun mot pour condamner la situation des Soudanais du Darfour soumis aux incessants assauts des milices financées et armées par Khartoum. Et que dire du massacre de manifestants chiites désarmés par l’armée sunnite du roi de Bahrein ?
Pour un homme, l’ambassadeur d’Arabie saoudite, qui n’est pas mort, le ministre Taïb Fassi Fihri a bien voulu faire montre de sa « solidarité« , mais pour les milliers de victimes arabes de dictateurs arabes, qui elles sont bien mortes, il se tait
Deux poids, deux mesures ? Même pas. Les relations entre le Maroc et l’Arabie saoudite sont trop spéciales pour s’étonner que le premier fasse un tintamarre diplomatique sur ce projet d’attentat contre l’ambassadeur du second à Washington. Pétrole et richesses saoudites obligent, le Maroc est depuis toujours le chiot de Ryad.
Il suffit que les riches bédouins d’Arabie sifflent, pour que les autorités de notre pays applaudissent ou aboient, c’est selon. Hier, Rabat rompait ses relations diplomatiques avec Téhéran avec lequel nous n’avions aucun litige, politique, diplomatique, commercial ou autre. Aujourd’hui il condamne encore l’Iran avant même que ne le fasse un juge ou une commission d’enquête.
En ces temps de crise économique internationale et de révolutions arabes, nous sommes devenus tellement dépendants des riches frères arabes que nous n’avons pas peur du ridicule. Comme cette décision de rejoindre le Conseil de coopération du Golfe, une organisation de pétromonarchies dont l’aire d’influence est située à des milliers de kilomètres du Maroc.
C’est comme si on avait demandé au Mali de rejoindre l’Union européenne…
Et là, encore une fois, il n’y a pas de mystère. Les taïfas arabes du Golfe, qui tiennent leurs peuples à coups de dollars, ont besoin d’armées aguerries pour défendre leurs harems,leurs palais et leurs puits de pétrole contre des ennemis extérieurs, l’Iran des mollahs, mais aussi intérieurs, c’est-à-dire leurs propres populations. Et quoi de mieux que de faire appel au frère marocain. Si nous fournissons déjà ces pays en femmes de joie pourquoi ne pas étendre le service.
C’est ce qui s’appelle du mercenariat. Sûrement bien payé, mais du mercenariat en fin de compte.
Ali Lmrabet
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