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Arcelor annonce une fusion avec le groupe russe Severstal pour constituer le nouveau numéro un mondial de l'acier, une opération qui lui permet d'échapper à une offre de Mittal Steel qu'il combattait depuis janvier.
Ce rapprochement valorise le groupe basé au Luxembourg à 44 euros par action, selon les deux groupes, soit une prime de plus de 20% sur la dernière offre améliorée de Mittal Steel.
Ce dernier, qui a relevé son offre publique d'achat et d'échange à 23 milliards d'euros au lendemain de l'ouverture de son offre, la semaine dernière, en promettant d'améliorer la gouvernance, a contesté l'évaluation d'Arcelor et de Severstal.
"Les actionnaires d'Arcelor sont contraints de laisser le contrôle de leur société et on leur refuse une prime. Le groupe semble encore manipuler les actionnaires à ses propres fins", a dit un porte-parole de Mittal Steel.
"Ce vote de veto est sans précédent et empêche les actionnaires d'avoir un réel choix concernant l'avenir de leur groupe. Le résultat sera une alliance de seconde classe. Seul le rapprochement Mittal/Arcelor, supérieur à tous égards, permet réellement d'avancer dans la concentration", a-t-il ajouté en excluant toute nouvelle amélioration de l'offre.
ARCELOR EN BAISSE EN BOURSE
A la Bourse de Paris, le titre Arcelor a clôturé en baisse de 2,97% à 33,05 euros, seule valeur du CAC 40 à reculer. A Amsterdam, Mittal Steel a progressé de 1,96% à 25 euros. A Moscou, Severstal s'est adjugé 9,69%.
Mais les investisseurs ne se montrent pas totalement hostiles à la transaction. "Je pense que c'est un moyen de saper le projet de Mittal. Ce sera très difficile à contrer", a déclaré un expert basé à Paris. "Cet accord a du sens sur le plan industriel. Le nouveau groupe va faire 40% de son Ebitda en Russie et au Brésil, où les marges sont élevées".
La société de gestion Standard Life, qui détient 0,6% d'Arcelor, a défendu l'accord avec Severstal. "Je pense qu'il ajoute plus de valeur aux actionnaires d'Arcelor sur le moyen terme que l'offre actuelle de Mittal. Mais cela dépend de la transaction actuellement en cours et de la mise en oeuvre des rachats d'actions et des synergies", a expliqué Stuart Fraser, directeur des investissements pour les actions européennes.
Dans le cadre de l'opération, Alexeï Mordachov, actionnaire de référence de Severstal avec 89,6% du capital, apportera à Arcelor la totalité de ses intérêts dans la sidérurgie (y compris Severstal North America), ainsi que Severstal-Resource (mines de fer et de charbon) et sa participation dans le sidérurgiste italien Lucchini. Il versera aussi 1,25 milliard d'euros en numéraire. En échange, il recevra 295 millions d'actions Arcelor nouvellement émises au prix de 44 euros, représentant environ 32% du capital du nouvel ensemble, ce qui valorise sa participation à quelque 11,7 milliards d'euros (13 milliards sur la base de 100% de Severstal).
Les actionnaires d'Arcelor, qui détiendront environ 68% du capital à l'issue du rapprochement, bénéficieront d'une distribution d'un montant maximum de 7,6 milliards d'euros, y compris le versement des dividendes et du produit de l'offre publique de rachat d'actions (OPRA), annoncée récemment.
Joseph Kinsch et Guy Dollé resteront respectivement président du conseil d'administration et président de la direction générale d'Arcelor. Alexeï Mordachov, qui pourra désigner six des 18 administrateurs, deviendra président non-exécutif. Il s'est engagé à voter en assemblée conformément aux recommandations émises par le conseil d'administration et à ne pas accroître sa participation dans Arcelor pendant quatre ans, ni céder ses actions pendant cinq ans.
DISCUSSIONS DEPUIS OCTOBRE 2002
Guy Dollé a voulu couper court aux procès d'arrangement en assurant qu'il discutait avec Severstal depuis octobre 2002. Il a reconnu que Mittal Steel avait joué un rôle de "catalyseur". Il a assuré que les actionnaires du groupe pourraient se prononcer sur le projet en assemblée générale le 28 juin.
Lors d'une conférence de presse à Luxembourg, les dirigeants des deux groupes se sont montrés particulièrement offensifs.
Ils ont expliqué que l'ensemble Arcelor/Severstal afficherait un chiffre d'affaires proforma de 46 milliards d'euros (contre 27 milliards pour Mittal), un Ebitda proforma de neuf milliards d'euros et une production d'acier de 70 millions de tonnes, sur la base des résultats 2005 des deux groupes.
Ils ont promis un Ebitda "normalisé" de 10 milliards et ont assuré que la transaction serait relutive dès 2006 avant même la prise en compte des synergies évaluées à 590 millions d'euros.
Le groupe issu de la fusion-acquisition de Severstal par Arcelor devrait générer un taux de retour sur capitaux employés (ROCE) supérieur à l'objectif actuel d'Arcelor de 15%.
Guy Dollé et Alexeï Mordachov ont expliqué que le nouvel ensemble se voyait comme un pôle de consolidation dans le secteur de l'acier. "Notre gearing était de 22%, ce qui était trop bas. Avec un gearing de 55%, nous aurons un bilan extrêmement solide", a dit le premier. Il a ajouté que cela permettrait de saisir des "opportunités" internes et externes "très bientôt".
Par Reuters
Ce rapprochement valorise le groupe basé au Luxembourg à 44 euros par action, selon les deux groupes, soit une prime de plus de 20% sur la dernière offre améliorée de Mittal Steel.
Ce dernier, qui a relevé son offre publique d'achat et d'échange à 23 milliards d'euros au lendemain de l'ouverture de son offre, la semaine dernière, en promettant d'améliorer la gouvernance, a contesté l'évaluation d'Arcelor et de Severstal.
"Les actionnaires d'Arcelor sont contraints de laisser le contrôle de leur société et on leur refuse une prime. Le groupe semble encore manipuler les actionnaires à ses propres fins", a dit un porte-parole de Mittal Steel.
"Ce vote de veto est sans précédent et empêche les actionnaires d'avoir un réel choix concernant l'avenir de leur groupe. Le résultat sera une alliance de seconde classe. Seul le rapprochement Mittal/Arcelor, supérieur à tous égards, permet réellement d'avancer dans la concentration", a-t-il ajouté en excluant toute nouvelle amélioration de l'offre.
ARCELOR EN BAISSE EN BOURSE
A la Bourse de Paris, le titre Arcelor a clôturé en baisse de 2,97% à 33,05 euros, seule valeur du CAC 40 à reculer. A Amsterdam, Mittal Steel a progressé de 1,96% à 25 euros. A Moscou, Severstal s'est adjugé 9,69%.
Mais les investisseurs ne se montrent pas totalement hostiles à la transaction. "Je pense que c'est un moyen de saper le projet de Mittal. Ce sera très difficile à contrer", a déclaré un expert basé à Paris. "Cet accord a du sens sur le plan industriel. Le nouveau groupe va faire 40% de son Ebitda en Russie et au Brésil, où les marges sont élevées".
La société de gestion Standard Life, qui détient 0,6% d'Arcelor, a défendu l'accord avec Severstal. "Je pense qu'il ajoute plus de valeur aux actionnaires d'Arcelor sur le moyen terme que l'offre actuelle de Mittal. Mais cela dépend de la transaction actuellement en cours et de la mise en oeuvre des rachats d'actions et des synergies", a expliqué Stuart Fraser, directeur des investissements pour les actions européennes.
Dans le cadre de l'opération, Alexeï Mordachov, actionnaire de référence de Severstal avec 89,6% du capital, apportera à Arcelor la totalité de ses intérêts dans la sidérurgie (y compris Severstal North America), ainsi que Severstal-Resource (mines de fer et de charbon) et sa participation dans le sidérurgiste italien Lucchini. Il versera aussi 1,25 milliard d'euros en numéraire. En échange, il recevra 295 millions d'actions Arcelor nouvellement émises au prix de 44 euros, représentant environ 32% du capital du nouvel ensemble, ce qui valorise sa participation à quelque 11,7 milliards d'euros (13 milliards sur la base de 100% de Severstal).
Les actionnaires d'Arcelor, qui détiendront environ 68% du capital à l'issue du rapprochement, bénéficieront d'une distribution d'un montant maximum de 7,6 milliards d'euros, y compris le versement des dividendes et du produit de l'offre publique de rachat d'actions (OPRA), annoncée récemment.
Joseph Kinsch et Guy Dollé resteront respectivement président du conseil d'administration et président de la direction générale d'Arcelor. Alexeï Mordachov, qui pourra désigner six des 18 administrateurs, deviendra président non-exécutif. Il s'est engagé à voter en assemblée conformément aux recommandations émises par le conseil d'administration et à ne pas accroître sa participation dans Arcelor pendant quatre ans, ni céder ses actions pendant cinq ans.
DISCUSSIONS DEPUIS OCTOBRE 2002
Guy Dollé a voulu couper court aux procès d'arrangement en assurant qu'il discutait avec Severstal depuis octobre 2002. Il a reconnu que Mittal Steel avait joué un rôle de "catalyseur". Il a assuré que les actionnaires du groupe pourraient se prononcer sur le projet en assemblée générale le 28 juin.
Lors d'une conférence de presse à Luxembourg, les dirigeants des deux groupes se sont montrés particulièrement offensifs.
Ils ont expliqué que l'ensemble Arcelor/Severstal afficherait un chiffre d'affaires proforma de 46 milliards d'euros (contre 27 milliards pour Mittal), un Ebitda proforma de neuf milliards d'euros et une production d'acier de 70 millions de tonnes, sur la base des résultats 2005 des deux groupes.
Ils ont promis un Ebitda "normalisé" de 10 milliards et ont assuré que la transaction serait relutive dès 2006 avant même la prise en compte des synergies évaluées à 590 millions d'euros.
Le groupe issu de la fusion-acquisition de Severstal par Arcelor devrait générer un taux de retour sur capitaux employés (ROCE) supérieur à l'objectif actuel d'Arcelor de 15%.
Guy Dollé et Alexeï Mordachov ont expliqué que le nouvel ensemble se voyait comme un pôle de consolidation dans le secteur de l'acier. "Notre gearing était de 22%, ce qui était trop bas. Avec un gearing de 55%, nous aurons un bilan extrêmement solide", a dit le premier. Il a ajouté que cela permettrait de saisir des "opportunités" internes et externes "très bientôt".
Par Reuters