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Naissance du cinéma en Arabie saoudite

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  • Naissance du cinéma en Arabie saoudite

    Le cinéma du monde arabe est en mouvement, participera-t-il à la renaissance de la démocratie et à plus de droits ?
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    L'institut, un centre scientifique perdu dans un désert, n'a pour but que de laver le cerveau des intellectuels, des politiciens et des savants. Cette élite intellectuelle, prisonnière, devient cobaye d'expériences de manipulation mentale dans un pays fictif. De ce scénario est né Ombres du silence, le premier long métrage d'Abdullah Al-Muheisen, qui est aussi, et surtout, le premier film jamais produit en Arabie saoudite. Il n'a pas encore été projeté à Riyad, la capitale du royaume. Et pour cause : les salles de cinéma n'y ont toujours pas droit de cité, et celles qui ont été récemment construites dans les nouveaux hôtels dans l'attente d'une libéralisation servent essentiellement à faire des lectures ou à présenter des spectacles aux enfants.

    Si le montage s'est effectué en Arabie saoudite, Abdullah Al-Muheisen a tourné en Syrie, à Palmyre ; la composition musicale a eu lieu au Liban et le mixage en Italie. Les acteurs viennent d'Algérie, de Tunisie, de Syrie ou d'Arabie. Le réalisateur a pu mener à bien son projet, parce qu'il en est le producteur. Il a créé la première société de production saoudienne, Transworld Publicity, tout comme le premier studio de tournage.

    Abdullah Al-Muheisen est né en 1947 en Arabie saoudite et a étudié la philosophie puis le cinéma à Londres, pour fuir son père qui le destinait à une carrière d'avocat ou de médecin. Il a signé plusieurs documentaires et courts métrages, dont Assassinat d'une ville, L'Islam pont de l'avenir et Le Choc. "Je ne vis pas de mes films, confie-t-il. Quand j'ai de l'argent, je peux les produire." La question de la censure ne se pose pas, essentiellement parce qu'il n'y a pas d'industrie cinématographique en Arabie saoudite, même si le sujet de son film peut sembler très politiquement incorrect.

    "Je viens très souvent à Cannes, indique le réalisateur. Parfois, c'est embarrassant. Tout le monde s'attend à ce que vous enchaîniez les films les uns après les autres. Pour moi, c'est difficile. En Europe, les institutions apportent beaucoup d'argent, on trouve facilement des coproductions. Ce n'est pas le cas en Arabie saoudite. On doit trouver de l'argent tout seul." Il espère cependant que les nouvelles chaînes de télévision contribueront à terme au financement du cinéma. D'autant plus qu'il a encore trois projets en tête.

    Le cinéma du monde arabe est en pleine effervescence à Cannes. La nouvelle société de production égyptienne, Good News Group, à la tête d'un groupe multimédia, affiche son intention d'investir dans des films à gros budget qui abordent tous les tabous de la société. C'est ainsi qu'a été produit L'Immeuble Yacoubian, de Marawan Hamed, adaptation d'un roman à succès d'Alaa El-Aswany (traduit chez Actes Sud) qui parle de corruption, d'homosexualité et de fondamentalisme. Le prochain projet porte le nom d'Al-Qaida : il s'agit d'une rencontre imaginaire entre Ben Laden et un journaliste américain après les attentats du 11 septembre 2001. Les producteurs n'entendent pas "défendre" Ben Laden, "un terroriste, un criminel" mais donner des "éléments de compréhension". Ils sont en discussion avec "un acteur américain parmi les dix plus grands", sans dire lequel, pour incarner l'ennemi no 1 des Etats-Unis.

    Nicole Vulser
    26.05.06 LE MONDE
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    ..cinéma..???

    ça serait étonnant ..pour un pays et un regime qui vient d'interdir les foto de femme dans les journaux...

    Commentaire

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