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Le patron d'Enron reconnu coupable

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  • Le patron d'Enron reconnu coupable

    Le patron d'Enron, Kenneth Lay, l'ex-super star de la sphère énergétique, a été reconnu coupable de tous les chefs d'accusation tant les preuves réunies contre lui par le gouvernement américain étaient plus solides que l'acier de Mittal!

    Tonton Ken Lay ne manquait pas d'humour à la sortie du tribunal où il jurait à qui veut encore l'écouter qu'il était innocent et que tout bon chrétien qu'il était, il avait le soutien de Dieu, le tout puissant...

    Pas sûr que Dieu le libérera un jour de sa cellule où il risque de passer le restant de ses jours!

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    Enron, sentences sans indulgence

    La faillite d'Enron est restée le symbole des malversations de certains dirigeants d'entreprise américains à la fin des années 90. Le verdict rendu hier à Houston (Texas) dans le procès des deux ex-patrons du groupe est, lui aussi, emblématique. Il démontre la volonté de la justice américaine de ne pas accorder la moindre indulgence à ces patrons corrompus. Le jury a déclaré Jeffrey Skilling coupable de dix-neuf chefs d'accusation (fraude et complot) et Kenneth Lay de l'ensemble des six dont il était accusé. Ce dernier est également reconnu coupable de fraude bancaire dans un procès séparé. Les peines seront annoncées le 11 septembre : Skilling risque jusqu'à 185 années de prison, Lay 165. Dans un autre scandale, celui de la compagnie téléphonique WordCom, le PDG Bernard Ebbers s'était vu condamner à vingt-cinq ans de prison en juillet.

    En l'absence de preuves écrites accablantes, le gouvernement a fondé sa stratégie sur les témoins. Au cours des quatre mois d'audience, ils sont une cinquantaine à avoir été entendus.

    Accord. Cette stratégie a parfaitement fonctionné. Pendant la préparation du procès, le gouvernement avait cherché à convaincre les autres anciens responsables du groupe de plaider coupable et de témoigner contre les deux ex-patrons. Richard Causey, chargé de la comptabilité, qui devait figurer sur le banc des accusés, a conclu in extremis un accord avec le gouvernement, fin décembre. Comme une quinzaine d'autres, il a reconnu avoir «comploté» avec la direction pour cacher aux investisseurs la situation réelle du groupe, dans le but de maintenir le cours de Bourse.

    La plus belle prise était Andrew Fastow, l'ex-directeur financier. Il avait été inculpé en octobre 2002 pour 98 chefs d'accusation allant de la fraude comptable au blanchiment, en passant par des détournements d'argent à des fins personnelles. C'est lui qui avait installé le réseau complexe de sociétés-écrans permettant de gonfler les profits et de dissimuler les dettes du courtier en énergie. Il en avait profité pour se rémunérer largement au passage. En janvier 2004, il a accepté de plaider coupable et de purger une peine de dix ans, complétée d'une amende de 23 millions de dollars. Début mars, Fastow était le premier témoin important à être entendu. Une phrase a fait mouche : «Donne-moi autant de jus que tu peux» sur les bénéfices, lui aurait demandé Jeffrey Skilling. Selon lui, Lay et Skilling ont approuvé la création de partenariats financiers permettant de manipuler les comptes, «pour que les résultats d'Enron ressemblent à ce qu'ils voulaient». De la même façon, plusieurs témoins ont raconté comment ils avaient manoeuvré, avec les deux dirigeants, pour manipuler les résultats et cacher au public la situation de l'entreprise.

    Rêve. Pour leur défense, Lay et Skilling ont adopté une argumentation risquée : ils n'auraient rien commis d'illégal. «Un échec ne se traduit pas toujours par une activité criminelle», a ainsi déclaré Lay. Et de rejeter la responsabilité sur Fastow, ses montages frauduleux bricolés en cachette, qui auraient fini par susciter la panique des actionnaires. Le jury n'a donc pas accepté cet argument. Le verdict est aussi à la mesure de l'enrichissement personnel des deux accusés. Le procès a montré comment Lay remboursait des emprunts à la compagnie en revendant ses actions. «Nous avions réalisé le rêve américain», a-t-il expliqué pour justifier le train de vie de son couple. Un rêve qui avait provoqué la ruine pour des milliers d'employés et d'actionnaires de la société.

    Par Liberation
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