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Un résponsable du CNT s’oppose à l’imposition de la charia

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  • Un résponsable du CNT s’oppose à l’imposition de la charia

    Les déclarations du président du Conseil national de transition en Libye sur l’application de la charia signent peut-être la fin de la lune de miel entre le CNT et les chancelleries occidentales. Paris et Bruxelles ont exprimé des réserves. Cette référence à la loi islamique divise au sein même du CNT. Elle a provoqué la colère d’Othman Bensassi, membre du CNT en tant que représentant de la ville de Zouara, qui s’exprime sur RFI.



    RFI : Othman Bensassi, vous figurez parmi les laïques au sein du CNT (Conseil national de transition), à titre personnel, pensez-vous que le programme législatif de la Libye doive reposer sur la charia ?
    Othman Bensassi : Bien évidemment que non. Ce n’est tout simplement pas mon point de vue personnel. C’est aussi le point de vue de la majorité du CNT. La Constitution en Libye, en fait, n’est pas faite. Le président Moustapha Abdeljalil déclare parfois des choses qui sont personnelles, qui ne représentent pas l’ensemble des membres du CNT.
    RFI : Il a pourtant dit, le jour de la proclamation de la liberté de la Libye : « Toute loi qui violerait la charia est nulle et non avenue », lors d’un discours officiel, devant des dizaines de milliers des personnes.
    O.B. : Tout à fait. Tout simplement, nous avons un juge suprême, nous avons un procureur, et c’est à eux de prendre la décision. Au niveau de la justice, c’est eux qui décident. Ce n’est pas le président du CNT.
    RFI : Vous pensez donc que l’interdiction du divorce, le retour de la polygamie, c’est engager la Libye nouvelle sur la voie de la régression ?
    O.B. : Tout à fait. Non, ça vraiment c’est impossible, c’est inacceptable. Nous n’avons jamais discuté de tout cela au sein du Conseil. Et en même temps, le jour de la déclaration de la libération de la Libye, c’était très mal venu. Nous sommes vraiment désolés de tout ce désordre. Il a voulu rassurer certains gens, certaines personnes, mais pas plus que ça.
    RFI : Est-ce que vous pensez que cette référence à la charia était une concession faite aux islamistes et aux ex-jihadistes qui ont joué un rôle de premier plan dans la phase des combats ?
    O.B. : La Libye est un pays musulman et la majorité des Libyens, effectivement, sont musulmans pratiquants. Moustapha Abdeljalil est lui-même une personne qui est très pratiquante. Il pratique l’islam à sa façon, et même l’islam soufi, mais ce n’est pas du tout pour récupérer qui que ce soit, ni pour – disons – satisfaire certaines tendances. Non, ce n’est pas du tout ça.
    RFI : Vous ne pensez pas que les ex-jihadistes réclament une traduction politique de leur implication militaire ? Soit au niveau des postes à pourvoir ou même au niveau du fond des politiques qui vont être menées ?
    O.B. : Les responsables politiques de ces tendances ne sont pas très, très nombreux. Ils n’ont pas de forces non plus importantes.
    RFI : Abdelhakim Belhaj est chef militaire de Tripoli et c’est un poste important.
    O.B. : C’est un titre qui a été acquis par certains médias, mais c’est tout. Lui, il est arrivé après la bataille et avec 300 bonshommes. Mais il s’est autoproclamé chef militaire de Tripoli, ça c’est une chose, et en même temps ce ne sont pas du tout les Libyens qui ont fait de lui une personnalité importante. Ce sont les médias étrangers.
    RFI : Mais vous reconnaissez que les libéraux et les laïques, du CNT d’un côté et les islamistes de l’autre, vont sans doute s’écharper sur ces questions de charia et de société, au cours des semaines et des mois à venir en Libye ?
    O.B. : C’est-à-dire que même s’il y a quelques islamistes qui sont là, ils ne sont pas nombreux, comme je viens de vous dire, et ils ne sont pas tout à fait politisés à ce point. Il y a des partis, il y a des gens qui travaillent depuis très longtemps, depuis même avant le 17 février. C’est-à-dire qu’ils étaient à l’étranger, et ils sont connectés avec d’autres partis politiques à l’étranger. Ces gens-là n’ont pas de population derrière eux ici en Libye. Et ça, ça nous rassure, ça nous aide. Et nous sommes là pour défendre en fait, le droit du peuple libyen, du rassemblement de tout le peuple libyen. Et nous essayons de changer toutes ces idées qui ne sont pas les idées du peuple libyen.
    Le peuple libyen, jusqu’à présent, n’a pas dit son mot. C’est tout simplement des personnes inconnues des gens qui parlent. Et dans les jours à venir le débat qui va s’ouvrir maintenant, je pense que ça va clarifier beaucoup, beaucoup de choses. Il y a beaucoup de Libyens qui vont intervenir. Nous étions en guerre, on vient de sortir juste il y a quelques jours, et nous avons encore des choses à régler sur le plan de la stabilité du pays. Et franchement, toutes ces déclarations, tous ces mots de travers, ça ne nous aide pas beaucoup, effectivement. Je veux vous dire que ces choses-là ne passeront jamais. Et s’il faut entamer une deuxième guerre, on reprendra aussi les armes et on continuera comme ça. Mais la Libye, ce sera un pays libre, totalement libre. Et la liberté d’expression et la liberté de vie de tous les Libyens sera absolument garantie par tous les moyens possibles.

    RFI : Vous pensez que les laïques sont prêts à reprendre les armes pour faire régner cette liberté face à une éventuelle dérive islamiste ?
    O.B. : Non… Les islamistes sont armés, mais tout le peuple libyen est armé aujourd’hui, vous savez. Donc, ce n’est pas une question de reprendre les armes. Les armes sont toujours là… Ce n’est pas avec les armes. La majorité des Libyens, même ceux qui sont armés, ne pensent pas du tout s’affronter militairement, ça c’est sûr et certain. Que ce soit les islamistes ou les autres, c’est tout simplement des rapports de force. Mais je vous dis tout simplement notre détermination : ce pays sera libre, totalement libre. Nous n’accepterons jamais, jamais, un pays gouverné par les extrémistes. La Libye ou les Libyens ne veulent plus la guerre, ni le jihad, ni quoi que ce soit. Ils veulent vivre correctement. Ils veulent vivre en paix.


    Othman Bensassi était l’invité de Nicolas Champeaux sur RFI mercredi 26 Octobre 2011

  • #2
    Il est normale qu'un pays 100% musulman se réfère à la charia, comme il est normal que Sarkozy président d'un pays laïque ne cesse de répéter qu'il faut être fier de défendre l'héritage et les racines chrétiennes de la France !

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    • #3
      Mahmoud Chemman membre du CNT aussi est contre, ce que fait Abdeljalil est clairement une campagne électorale en parlant de la charia, et Gibril l'a déjà dénoncé en disant que certains membres peuvent mener à un dérapage en tentant avec leurs idées partisanes pour profiter de la situation.
      Pas à la tique ..

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      • #4
        Il est normale qu'un pays 100% musulman se réfère à la charia, comme il est normal que Sarkozy ...
        laisse sarkozy en dehors ... pays à 100% ou 200% musulmans ... c'est ces citoyens à travers leur constitution qui le décidera !!

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        • #5
          Je suis d'accord avec toi, le dernier mot doit revenir au peuple et s'il décide d'avoir une dose de charia dans leur constitution, il faudra respecter ce choix...

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          • #6
            Un résponsable du CNT s’oppose à l’imposition de la charia
            Abdel Hafid Gouga (porte-parole) du CNT est contre aussi, il a clairement dit sur Al Jazzera que la déclaration de d’Abdel Jalil à Ben Ghazi reste un avis personnel qui n’engage en rien le peuple libyen…puisque rien ne changera dans la législation actuelle avant l’adoption d’une nouvelle constitution…

            Pour rappel, Mahmoud Jibril lui même est un ex communiste..!!

            Abed Jalil est maintenu à la tête du CNT pour calmer les islamistes, c'est un homme de consensus...il n'a rien d'un politicien, ces discours ressemblent plus à des prêches du vendredi qu'à autres choses...il est Diplômé de "la Faculté de Droit et des sciences islamiques" de BenGhazi
            Dernière modification par sako, 27 octobre 2011, 11h49.

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