« Si j'ai le choix entre vivre dans un pays musulman sans liberté et un pays laïc où existe la liberté, je choisis le second! Il est sans doute plus proche de l'islam que le prétendu Etat musulman... »
Rached Ghannouchi. Interview au journal L'Express le 29 04 1993
Le 23 octobre dans le calme et la sérénité la Tunisie a fait preuve de maturité en organisant les premières élections pluralistes de son histoire. Plusieurs centaines de journalistes et des dizaines d'observateurs sont venus assister à l'événement. Ils ont pu témoigner de l'engouement du peuple tunisien pour un nouveau départ, signe d'un réel réveil voire d'une maturité qu'il nous faut saluer.
Ceci ne nous étonne par parce que le peuple tunisien dans son histoire récente n'a pas subi une colonisation de peuplement comme ce fut le cas de l'Algérie. La France en envahissant la Tunisie, en imposant un protectorat vers 1880- on doit cela à Jules Ferry- et en installant un résident général n'a pas détruit les structures sociales de ce pays, le bey continuait à régner. Résultat des courses, il existe une classe moyenne et une culture spécifique que 50 ans de bourguibisme et de benalisme n'ont pas réduits au contraire. Les pouvoirs successifs postindépendance se sont appuyés justement sur ces classes moyennes pour développer le pays.
Les centaines de journalistes au-delà du fait qu'ils étaient là pour couvrir cet important événement, étaient en fait, venus voir comment les Tunisiens allaient réagir avec l'avancée prévisible du mouvement. Le mouvement islamiste tunisien Ennahda a affirmé avoir obtenu plus de 40% des sièges de l'Assemblée constituante. Abdelhamid Jlazzi, directeur de campagne du parti a déclaré que toutes les organisations tunisiennes seraient associées aux discussions à venir sur les futures institutions démocratiques du pays.
«Nous sommes arrivés au pouvoir par la démocratie, et non pas par des blindés», a-t-il promis. Pendant toute la campagne, Ennahda s'est prévalu d'un islamisme modéré sur le modèle du parti AKP, au pouvoir en Turquie. A l'inverse, les proches de Rached Ghannouchi affirment que les partisans d'un Islam plus orthodoxe jugent le chef de file d'Ennahda comme étant trop libéral. «Les salafistes, les wahhabites et mêmes certains membres de la confrérie des Frères musulmans ne l'aiment pas, certains pourraient même dire que c'est un 'kafir'' (un apostat)», rapporte un ami égyptien de Ghannouchi qui le connaît de ses années d'exil à Londres.
Pire, l'immense majorité des reportages avait fait planer le spectre de l'Islamisme en diabolisant au passage l'Islam. Ce fut du pain bénit, les reporters choisissaient à dessein les citoyens et citoyennes qui devaient dire leur crainte voire leur aversion du mouvement de la renaissance.
Qui est Ennahda ?
On dit qu’Ennahda est une menace ! Menace pour qui? Pour les Occidentaux, c'est en fait de cela qu'il s'agit! Au nom de l'ingérence sacrée, on diabolise un mouvement en faisant craindre aux Tunisiens le spectre à l'algérienne qui, au passage, il faut le dire, eut son Printemps arabe un certain 5 octobre 1988 ou un scénario à l’iranienne , les islamistes étant installés durablement aux commandes.
Le leader d’Ennahda en l’occurrence, Rached Al-Ghannouchi est né le 22 juin 1941 à El Hamma, est un homme politique tunisien de tendance islamiste. Jeune homme, Rached Ghannouchi découvre les thèses des Frères musulmans en Egypte, pendant ses études de philosophie, puis revient en Tunisie en 1969. Il multiplie les prêches enflammés dans les années 70. La formation qu'il co-fonde en 1981, le Mouvement de la tendance islamique (MTI), prend le nom d'Ennahda, en 1989. Il fait trembler le pouvoir tunisien au point que Habib Bourguiba, veut le voir «pendu au bout d'une corde».
Et son successeur, Ben Ali, le contraint à un exil de plus de 20 ans. Le mouvement est rapidement la cible de la répression et Ghannouchi est conduit à plusieurs reprises devant les tribunaux. Ghannouchi est gracié par le nouveau président Zine el Abidine Ben Ali le 14 mai 1988. En remerciement, il lui exprime sa confiance dans une interview publiée le 17 juillet par le journal Assabah. Ghannouchi vit en exil à Londres du début des années 1990 jusqu'à son retour en Tunisie suite à la révolution tunisienne de 2010-2011.
Le Code de la famille tunisien ne semble pas l'indisposer outre mesure comme le montre la lettre qu'il aurait adressé à Ben Ali: « Il reconnaît le Code du statut personnel comme étant 'dans l'ensemble [...] un cadre propre à organiser les relations familiales'' ».
Faisant dans la méthode Coué certains journalistes en rajpoutent , après celles et ceux qui ont comparé le soulèvement des Tunisiens à la révolution française voire une révolution planétaire , les voila t-il pas qu’ils en rajoutent : « La Tunisie se porte comme un charme, on a de la pluie... Dieu merci, la sécurité est rétablie et l'industrie tourne, à nouveau. Bon, le tourisme piétine encore, mais la reprise n'est pas loin...
le cheikh Rached Ghannouchi [leader du parti islamiste Ennahda] lui-même a déclaré: "Le 23 octobre n'est pas la fin du monde.'' Et quels que soient le résultat des élections et les forces élues, la vie suivra son cours et la terre continuera sa ronde autour du Soleil! (...) (...) Non! La Tunisie est sur les rails... et sur les bons. Soyons optimistes et fair-play, comme disent les sportifs. Apprenons la modestie dans la victoire et la patience du courage et de l'honneur dans la défaite. (...) Alors! Soyons optimistes! Le meilleur est à venir.»
A l'autre bout du curseur, dans le même quotidien, on s'inquiète de la forte poussée d'Ennahda aux élections du 23 octobre. Il appelle le parti islamiste à ne pas oublier l'héritage laïc du pays. Que ferez-vous de cette démocratie, messieurs les gagnants? Que ferez-vous de la République? Que ferez-vous de notre Histoire? Et surtout quelles intentions avez-vous envers notre identité et envers la laïcité, legs incontournable d'une civilisation trois fois millénaire; berceau de ce brassage pluriculturel, pluriculturel, la force de diversité et, finalement, la tolérance sans laquelle nous n'aurions jamais pu vivre ensemble.
Les urnes s'apprêtent à rendre le verdict historique.
La Démocratie, dont les observateurs disent qu'elle ira à bon port, s'accomplit et renaît, trois mille ans après en Tunisie, depuis Carthage avec son Parlement, "les suffitats''. Mais c'est une démocratie fatalement fragile, qui bégaiera, qui provoquera ces ébranlements sur le sol de nos vieilles certitudes.
Même là par mimétisme ravageur, le journaliste voulant décidément s'arrimer à une ère de civilisation qui n'est pas la sienne, oublie que les Amazighs pratiquaient la Djemââ, l'ancêtre de la gestion démocratique de la cité, avant les Phéniciens installées à Carthage, ce dont se flatte le journaliste. Trois millénaires, oui c'était les Amazighs. Huit siècles plus tard, la venue des Phéniciens sur les bords de Tamazgha (l'Afrique du Nord actuel) ont apporté certes, leurs savoir-faire mais le fond rocheux de la démocratie est à attribuer à la civilisation amazighe.
Pourquoi l'Occident propage à dessein l’inquiétude ?
Est il directement dans son quotidien par la destruction de la Libye et en son temps par la guerre civile en Algérie qui a broyé plus de 200 0000 citoyens et citoyennes ? Non ! mille fois non ! La détresse des pays maghrébins n’interesse les pouvoirs occidentaux actuels que dans la mesure où ils veulent continuer à avoir des rentes imméritées permises les dirigeants maghrébins actuels ou futurs à leurs bottes .
Il faut savoir encore une fois que ce qui intéresse l'Europe c'est qu'il n'y ait pas un parti islamiste à ses portes. La « démocratie » selon leur directive oui, mais pas l'Islam sauf s’il montre patte blanche et c’est le but du tintamarre médiatique en diabolisant à outrance on prend date avec l’avenir quelque soit la couleur des futurs dirigeants.
Pour leur part, les Américains sont plus directs, ils n'auront pas de mal à composer avec les islamistes pourvu que leurs intérêts ne soient pas menacés. Christophe Barbier le spécialiste tout terrain nous l'explique: «Les islamistes d'Ennadha, qui devraient arriver en tête, appellent au rassemblement avec les formations laïques. Après la chute des dictateurs, les élections... (...)
Une peur un peu honteuse, tant l'irénisme est de rigueur, et tenace aussi, le remords d'avoir si longtemps soutenu des dictateurs, avec, pour seule raison, cynique mais valable, d'être en sécurité sur nos rives. (...) Cette peur, c'est celle de l'islamisme, celle d'un pouvoir barbu et liberticide, dont les imams psychopathes remplaceraient les militaires d'opérette et les despotes débauchés d'hier.»
« Nous sommes dans un marécage idéologique, un entre-deux politique où les potentats sont déchus, mais les démocraties, pas encore installées. Balbutiantes et vacillantes, elles sont comme un enfant effrayé par ses premiers pas dans un monde vertigineux. (...) Et si rebelles et révoltés avaient oeuvré, à leur insu, pour préparer le règne des imams? (...) S'imposer par une révolution ou une guerre civile n'est rien à côté d'élections gagnées: l'islamisme pourrait bien, demain, affirmer être légitime selon les critères mêmes de l'Occident.
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique enp-edu.dz
Rached Ghannouchi. Interview au journal L'Express le 29 04 1993
Le 23 octobre dans le calme et la sérénité la Tunisie a fait preuve de maturité en organisant les premières élections pluralistes de son histoire. Plusieurs centaines de journalistes et des dizaines d'observateurs sont venus assister à l'événement. Ils ont pu témoigner de l'engouement du peuple tunisien pour un nouveau départ, signe d'un réel réveil voire d'une maturité qu'il nous faut saluer.
Ceci ne nous étonne par parce que le peuple tunisien dans son histoire récente n'a pas subi une colonisation de peuplement comme ce fut le cas de l'Algérie. La France en envahissant la Tunisie, en imposant un protectorat vers 1880- on doit cela à Jules Ferry- et en installant un résident général n'a pas détruit les structures sociales de ce pays, le bey continuait à régner. Résultat des courses, il existe une classe moyenne et une culture spécifique que 50 ans de bourguibisme et de benalisme n'ont pas réduits au contraire. Les pouvoirs successifs postindépendance se sont appuyés justement sur ces classes moyennes pour développer le pays.
Les centaines de journalistes au-delà du fait qu'ils étaient là pour couvrir cet important événement, étaient en fait, venus voir comment les Tunisiens allaient réagir avec l'avancée prévisible du mouvement. Le mouvement islamiste tunisien Ennahda a affirmé avoir obtenu plus de 40% des sièges de l'Assemblée constituante. Abdelhamid Jlazzi, directeur de campagne du parti a déclaré que toutes les organisations tunisiennes seraient associées aux discussions à venir sur les futures institutions démocratiques du pays.
«Nous sommes arrivés au pouvoir par la démocratie, et non pas par des blindés», a-t-il promis. Pendant toute la campagne, Ennahda s'est prévalu d'un islamisme modéré sur le modèle du parti AKP, au pouvoir en Turquie. A l'inverse, les proches de Rached Ghannouchi affirment que les partisans d'un Islam plus orthodoxe jugent le chef de file d'Ennahda comme étant trop libéral. «Les salafistes, les wahhabites et mêmes certains membres de la confrérie des Frères musulmans ne l'aiment pas, certains pourraient même dire que c'est un 'kafir'' (un apostat)», rapporte un ami égyptien de Ghannouchi qui le connaît de ses années d'exil à Londres.
Pire, l'immense majorité des reportages avait fait planer le spectre de l'Islamisme en diabolisant au passage l'Islam. Ce fut du pain bénit, les reporters choisissaient à dessein les citoyens et citoyennes qui devaient dire leur crainte voire leur aversion du mouvement de la renaissance.
Qui est Ennahda ?
On dit qu’Ennahda est une menace ! Menace pour qui? Pour les Occidentaux, c'est en fait de cela qu'il s'agit! Au nom de l'ingérence sacrée, on diabolise un mouvement en faisant craindre aux Tunisiens le spectre à l'algérienne qui, au passage, il faut le dire, eut son Printemps arabe un certain 5 octobre 1988 ou un scénario à l’iranienne , les islamistes étant installés durablement aux commandes.
Le leader d’Ennahda en l’occurrence, Rached Al-Ghannouchi est né le 22 juin 1941 à El Hamma, est un homme politique tunisien de tendance islamiste. Jeune homme, Rached Ghannouchi découvre les thèses des Frères musulmans en Egypte, pendant ses études de philosophie, puis revient en Tunisie en 1969. Il multiplie les prêches enflammés dans les années 70. La formation qu'il co-fonde en 1981, le Mouvement de la tendance islamique (MTI), prend le nom d'Ennahda, en 1989. Il fait trembler le pouvoir tunisien au point que Habib Bourguiba, veut le voir «pendu au bout d'une corde».
Et son successeur, Ben Ali, le contraint à un exil de plus de 20 ans. Le mouvement est rapidement la cible de la répression et Ghannouchi est conduit à plusieurs reprises devant les tribunaux. Ghannouchi est gracié par le nouveau président Zine el Abidine Ben Ali le 14 mai 1988. En remerciement, il lui exprime sa confiance dans une interview publiée le 17 juillet par le journal Assabah. Ghannouchi vit en exil à Londres du début des années 1990 jusqu'à son retour en Tunisie suite à la révolution tunisienne de 2010-2011.
Le Code de la famille tunisien ne semble pas l'indisposer outre mesure comme le montre la lettre qu'il aurait adressé à Ben Ali: « Il reconnaît le Code du statut personnel comme étant 'dans l'ensemble [...] un cadre propre à organiser les relations familiales'' ».
Faisant dans la méthode Coué certains journalistes en rajpoutent , après celles et ceux qui ont comparé le soulèvement des Tunisiens à la révolution française voire une révolution planétaire , les voila t-il pas qu’ils en rajoutent : « La Tunisie se porte comme un charme, on a de la pluie... Dieu merci, la sécurité est rétablie et l'industrie tourne, à nouveau. Bon, le tourisme piétine encore, mais la reprise n'est pas loin...
le cheikh Rached Ghannouchi [leader du parti islamiste Ennahda] lui-même a déclaré: "Le 23 octobre n'est pas la fin du monde.'' Et quels que soient le résultat des élections et les forces élues, la vie suivra son cours et la terre continuera sa ronde autour du Soleil! (...) (...) Non! La Tunisie est sur les rails... et sur les bons. Soyons optimistes et fair-play, comme disent les sportifs. Apprenons la modestie dans la victoire et la patience du courage et de l'honneur dans la défaite. (...) Alors! Soyons optimistes! Le meilleur est à venir.»
A l'autre bout du curseur, dans le même quotidien, on s'inquiète de la forte poussée d'Ennahda aux élections du 23 octobre. Il appelle le parti islamiste à ne pas oublier l'héritage laïc du pays. Que ferez-vous de cette démocratie, messieurs les gagnants? Que ferez-vous de la République? Que ferez-vous de notre Histoire? Et surtout quelles intentions avez-vous envers notre identité et envers la laïcité, legs incontournable d'une civilisation trois fois millénaire; berceau de ce brassage pluriculturel, pluriculturel, la force de diversité et, finalement, la tolérance sans laquelle nous n'aurions jamais pu vivre ensemble.
Les urnes s'apprêtent à rendre le verdict historique.
La Démocratie, dont les observateurs disent qu'elle ira à bon port, s'accomplit et renaît, trois mille ans après en Tunisie, depuis Carthage avec son Parlement, "les suffitats''. Mais c'est une démocratie fatalement fragile, qui bégaiera, qui provoquera ces ébranlements sur le sol de nos vieilles certitudes.
Même là par mimétisme ravageur, le journaliste voulant décidément s'arrimer à une ère de civilisation qui n'est pas la sienne, oublie que les Amazighs pratiquaient la Djemââ, l'ancêtre de la gestion démocratique de la cité, avant les Phéniciens installées à Carthage, ce dont se flatte le journaliste. Trois millénaires, oui c'était les Amazighs. Huit siècles plus tard, la venue des Phéniciens sur les bords de Tamazgha (l'Afrique du Nord actuel) ont apporté certes, leurs savoir-faire mais le fond rocheux de la démocratie est à attribuer à la civilisation amazighe.
Pourquoi l'Occident propage à dessein l’inquiétude ?
Est il directement dans son quotidien par la destruction de la Libye et en son temps par la guerre civile en Algérie qui a broyé plus de 200 0000 citoyens et citoyennes ? Non ! mille fois non ! La détresse des pays maghrébins n’interesse les pouvoirs occidentaux actuels que dans la mesure où ils veulent continuer à avoir des rentes imméritées permises les dirigeants maghrébins actuels ou futurs à leurs bottes .
Il faut savoir encore une fois que ce qui intéresse l'Europe c'est qu'il n'y ait pas un parti islamiste à ses portes. La « démocratie » selon leur directive oui, mais pas l'Islam sauf s’il montre patte blanche et c’est le but du tintamarre médiatique en diabolisant à outrance on prend date avec l’avenir quelque soit la couleur des futurs dirigeants.
Pour leur part, les Américains sont plus directs, ils n'auront pas de mal à composer avec les islamistes pourvu que leurs intérêts ne soient pas menacés. Christophe Barbier le spécialiste tout terrain nous l'explique: «Les islamistes d'Ennadha, qui devraient arriver en tête, appellent au rassemblement avec les formations laïques. Après la chute des dictateurs, les élections... (...)
Une peur un peu honteuse, tant l'irénisme est de rigueur, et tenace aussi, le remords d'avoir si longtemps soutenu des dictateurs, avec, pour seule raison, cynique mais valable, d'être en sécurité sur nos rives. (...) Cette peur, c'est celle de l'islamisme, celle d'un pouvoir barbu et liberticide, dont les imams psychopathes remplaceraient les militaires d'opérette et les despotes débauchés d'hier.»
« Nous sommes dans un marécage idéologique, un entre-deux politique où les potentats sont déchus, mais les démocraties, pas encore installées. Balbutiantes et vacillantes, elles sont comme un enfant effrayé par ses premiers pas dans un monde vertigineux. (...) Et si rebelles et révoltés avaient oeuvré, à leur insu, pour préparer le règne des imams? (...) S'imposer par une révolution ou une guerre civile n'est rien à côté d'élections gagnées: l'islamisme pourrait bien, demain, affirmer être légitime selon les critères mêmes de l'Occident.
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique enp-edu.dz
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