ACTUDEFFENCE COM
ECRIT PAR ROMAIN MIELCAREK LE 28 OCT 2011
Angela Merkel a soulevé un argument de poids pour obliger le gouvernement israélien à mettre en pause la colonisation de Jérusalem. Si de nouveaux logements sont construits à l’est de la ville, il n’y aura plus de livraisons de sous-marins. Un armement stratégique pour l’Etat hébreux qui y gagne un avantage de poids face à certains de ses ennemis, notamment l’Iran.
L'INS Dolphin, premier bâtiment de cette classe à être entré en service.
L’annonce au mois de septembre dernier de construire 1000 logements supplémentaires dans le quartier de Gilo, foyer de colonisation israélien dans l’est de Jérusalem, aura eu un effet inattendu. La chancelière allemande aurait menacé d’annuler les négociations sur la livraison d’un sixième sous-marin de classe Dolphin. Déjà en froid avec Benyamin Netanyahou sur ce sujet hautement polémique, Angela Merkel pourrait tenir là un argument de poids.
Plusieurs hauts responsables israéliens ont ainsi admis dans les colonnes du quotidien Yédiot Aharonot mercredi dernier que l’Allemagne chercherait à faire pression par ce biais sur le gouvernement. Des négociations présentées comme tout à fait normales même si l’intrusion d’un tel argument politique dans la vente de ces armements ne devrait pas servir les intérêts d’Israël, bon client de Berlin dans ce domaine.
Les sous-marins israéliens participent directement à la mise en place d’une capacité nucléaire face à l’Iran. La persistance de Téhéran à faire avancer la recherche nucléaire tant civile que militaire continue d’inquiéter le gouvernement israélien qui a décidé depuis plusieurs années d’augmenter son investissement stratégique dans ces engins. Une partie croissante des marins sont ainsi affectés à ce type de bâtiments.
La marine israélienne doit recevoir ses deux derniers sous-marins Dolphin dans les mois qui viennent, les deux derniers étant actuellement en construction en Allemagne. Elle en totalisera ainsi cinq, capables de déployer au besoin des ogives nucléaires. L’Etat hébreux a toujours déclaré déployer en permanence l’un de ces bâtiments dans la Méditerranée et s’en sert à la fois pour obtenir du renseignement de la part de pays hostiles ou potentiellement hostiles et à la fois pour être capable de faire usage de l’armement ultime en cas de besoin.
L’achat d’un sixième sous-marin avait d’abord été totalement nié par Jérusalem l’année dernière. Des négociations plus officielles ont cependant lieu depuis le mois d’avril entre Benyamin Netanyahou et Angela Merkel et s’était à priori terminée par un semblant d’accord. Le prix de l’engin serait situé entre 336 et 470 millions d’euros.
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