Par Mohamed TOUATI
Le gouvernement espagnol n'a pas emboîté le pas aux allégations du chef de la diplomatie marocaine qui a fait allusion à une connexion entre le Polisario et la branche maghrébine d'Al Qaîda.
L'Espagne (dont deux ressortissants ont été victimes du rapt du 22 octobre) n'a pas marché dans la manoeuvre marocaine. «Des sources gouvernementales (espagnoles) affirment que pour le moment ils n'ont aucun indice solide qui montre la participation d'éléments sahraouis dans l'enlèvement», a indiqué une dépêche, de l'agence de presse officielle SPS, datée du 28 octobre. Celle-ci s'est référée à une information glanée, vendredi, par la radio espagnole «Cadena ser» qui révèle que «plusieurs membres du groupe armé (Katiba), dirigé par Mokhtar Belmokhtar (émir de l'ex-Gspc qui a depuis prêté allégeance à Aqmi, Ndlr), sont impliqués dans l'enlèvement de samedi dernier», ont assuré les sources qui se sont confiées au média de la presse parlée espagnole.
Un revers pour le ministre marocain des Affaires étrangères qui s'est empressé de charger le Front Polisario tout en faisant allusion à une connexion entre ses éléments et Al Qaîda au Maghreb islamique (voir l'Expression du 29 octobre). Pour comprendre la sortie médiatique du patron de la diplomatie marocaine, il faut restituer son intervention dans le contexte de la question de la décolonisation du Sahara occidental. La diabolisation du Front Polisario - qui s'est engagé dans des négociations directes (depuis 2007) avec le Maroc pour appliquer les résolutions adoptées (1920,1979...) par le Conseil de sécurité en vue de mettre en oeuvre la tenue d'un référendum qui garantissent aux Sahraouis le droit de s'exprimer librement quant à leur avenir-s'inscrit dans une campagne qui a pour but de décrédibiliser les représentants légitimes du peuple sahraoui. «Le Maroc refuse de considérer que le Polisario serait le représentant unique et légitime des populations sahraouies. Il s´agit d´une approche rhétorique que nous contestons de fond en comble», avait déclaré au mois de janvier 2011 le ministre marocain de la Communication, porte-parole du gouvernement. Avec qui veut discuter, dans ce cas, le pouvoir marocain? «Nous considérons que les Sahraouis ont leurs représentants au sein des institutions élues, en l´occurrence le Parlement, le Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (Corcas), les Assemblées élues...», a indiqué Khalid Naciri. «La participation de la composante de la population sahraouie aux négociations est l´un des sujets ayant été abordés au cours des pourparlers informels de Manhasset sur le Sahara», a ajouté le porte-parole du gouvernement marocain. Le Makhzen affiche ouvertement ses intentions. Il ambitionne d'associer aux négociations futures la poignée de Sahraouis élus au sein des institutions marocaines entièrement acquis à ses thèses et au projet marocain d'autonomie. Ce qui explique en partie le statu quo dans lequel continuent de sombrer les négociations entre le Front Polisario et le Maroc.
Le 9e round des discussions informelles n'aura pas lieu, comme prévu, après la tenue de l'Assemblée générale de l'ONU. Les efforts de Christopher Ross, le représentant personnel spécial du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies pour organiser une nouvelle session de pourparlers, cet automne, entre les deux parties se sont avérés vains. Motif invoqué: la tenue d'élections législatives au Maroc le 25 novembre prochain. Le représentant du Front Polisario à l'ONU, a accusé le Maroc de «chercher à bloquer la programmation des cycles de pourparlers informels». Leur interruption pourrait créer «un vide dangereux», a averti Ahmed Boukhari.
Le Front Polisario, qui a privilégié la voie pacifique pour mettre fin à la décolonisation du Sahara occidental, n'a pas caché que l'option de la lutte armée n'était pas à écarter dans le cas où le conflit s'éterniserait.
Privée de son droit fondamental à avoir une patrie et à y vivre libre, la jeune génération montante de Sahraouis a l'intention d'en découdre...
Le gouvernement espagnol n'a pas emboîté le pas aux allégations du chef de la diplomatie marocaine qui a fait allusion à une connexion entre le Polisario et la branche maghrébine d'Al Qaîda.
L'Espagne (dont deux ressortissants ont été victimes du rapt du 22 octobre) n'a pas marché dans la manoeuvre marocaine. «Des sources gouvernementales (espagnoles) affirment que pour le moment ils n'ont aucun indice solide qui montre la participation d'éléments sahraouis dans l'enlèvement», a indiqué une dépêche, de l'agence de presse officielle SPS, datée du 28 octobre. Celle-ci s'est référée à une information glanée, vendredi, par la radio espagnole «Cadena ser» qui révèle que «plusieurs membres du groupe armé (Katiba), dirigé par Mokhtar Belmokhtar (émir de l'ex-Gspc qui a depuis prêté allégeance à Aqmi, Ndlr), sont impliqués dans l'enlèvement de samedi dernier», ont assuré les sources qui se sont confiées au média de la presse parlée espagnole.
Un revers pour le ministre marocain des Affaires étrangères qui s'est empressé de charger le Front Polisario tout en faisant allusion à une connexion entre ses éléments et Al Qaîda au Maghreb islamique (voir l'Expression du 29 octobre). Pour comprendre la sortie médiatique du patron de la diplomatie marocaine, il faut restituer son intervention dans le contexte de la question de la décolonisation du Sahara occidental. La diabolisation du Front Polisario - qui s'est engagé dans des négociations directes (depuis 2007) avec le Maroc pour appliquer les résolutions adoptées (1920,1979...) par le Conseil de sécurité en vue de mettre en oeuvre la tenue d'un référendum qui garantissent aux Sahraouis le droit de s'exprimer librement quant à leur avenir-s'inscrit dans une campagne qui a pour but de décrédibiliser les représentants légitimes du peuple sahraoui. «Le Maroc refuse de considérer que le Polisario serait le représentant unique et légitime des populations sahraouies. Il s´agit d´une approche rhétorique que nous contestons de fond en comble», avait déclaré au mois de janvier 2011 le ministre marocain de la Communication, porte-parole du gouvernement. Avec qui veut discuter, dans ce cas, le pouvoir marocain? «Nous considérons que les Sahraouis ont leurs représentants au sein des institutions élues, en l´occurrence le Parlement, le Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (Corcas), les Assemblées élues...», a indiqué Khalid Naciri. «La participation de la composante de la population sahraouie aux négociations est l´un des sujets ayant été abordés au cours des pourparlers informels de Manhasset sur le Sahara», a ajouté le porte-parole du gouvernement marocain. Le Makhzen affiche ouvertement ses intentions. Il ambitionne d'associer aux négociations futures la poignée de Sahraouis élus au sein des institutions marocaines entièrement acquis à ses thèses et au projet marocain d'autonomie. Ce qui explique en partie le statu quo dans lequel continuent de sombrer les négociations entre le Front Polisario et le Maroc.
Le 9e round des discussions informelles n'aura pas lieu, comme prévu, après la tenue de l'Assemblée générale de l'ONU. Les efforts de Christopher Ross, le représentant personnel spécial du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies pour organiser une nouvelle session de pourparlers, cet automne, entre les deux parties se sont avérés vains. Motif invoqué: la tenue d'élections législatives au Maroc le 25 novembre prochain. Le représentant du Front Polisario à l'ONU, a accusé le Maroc de «chercher à bloquer la programmation des cycles de pourparlers informels». Leur interruption pourrait créer «un vide dangereux», a averti Ahmed Boukhari.
Le Front Polisario, qui a privilégié la voie pacifique pour mettre fin à la décolonisation du Sahara occidental, n'a pas caché que l'option de la lutte armée n'était pas à écarter dans le cas où le conflit s'éterniserait.
Privée de son droit fondamental à avoir une patrie et à y vivre libre, la jeune génération montante de Sahraouis a l'intention d'en découdre...
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