Les investisseurs étrangers se plaignent de la corruption au Maroc. Des hommes d’affaires espagnols prévoient de manifester en novembre.
A Dar Bouazza, à une vingtaine de kilomètres au sud de la capitale économique, Lô Beach, la plage privée dans laquelle ils ont investi, est quasi déserte.
« Nous n'en pouvons plus. Nous avons mis tout ce que nous avions dans ce projet, près de deux millions de MAD (environ 180 000 €). Après nous avoir laissé faire les travaux de rénovation, puis encaissé douze mois de loyers, le propriétaire du site, Tarek Cherradi, tente aujourd’hui de nous mettre dehors par tous les moyens, explique Nicolas Farrié. Harcèlement, sabotage, vol, menaces de mort, faux témoignages. Il va même jusqu’à appeler nos fournisseurs et décommander nos clients ! Et il se targue d’avoir des relations en haut lieu ! ».
Les deux Français sont choqués et désemparés.
« Tarek a payé le personnel de la plage pour porter plainte contre les patrons. Il nous a demandé de dire que nous n'avions pas reçu nos salaires, que les patrons étaient racistes. J’ai refusé de faire un faux témoignage. Il était furieux. Il m’a dit que j’allais le regretter, qu’il me ferait envoyer en taule et pire encore », raconte Hatim Lamallem, en charge des achats et du contrôle de gestion à Lô Beach. Le jeune homme craint aujourd’hui pour sa sécurité.
« J’ai refusé de témoigner. Je n’ai pas d’arriérés de salaires ! Alors, monsieur Tarek m’a menacée. Il m’a dit : si tu n’es pas avec moi, c’est que tu es contre moi », confirme Olivier Wandji, responsable de salle.
« Nous avons tapé à toutes les portes, explique Marie-Noëlle Farrié. Une avocate nous a même dit qu’elle connaissait ce monsieur Cherradi, qu'il s'agissait d'un personnage peu recommandable et qu’il était préférable de laisser tomber ! », s’insurge-t-elle.
Les investisseurs espagnols montent au créneau
Du côté des investisseurs espagnols, la grogne monte depuis quelques semaines.
Plusieurs hommes d’affaires de la péninsule ibérique, disposant de soutiens politiques, se sont constitués en association, baptisée Association des affectés par l’extorsion au Maroc (AAEM).
L’idée d’un tel regroupement est venue à la suite de différends entre les entrepreneurs marocains et espagnols, et de l'impossibilité de trouver des solutions.
« Nous avons mis en place cette structure afin de mettre en synergie les efforts de plusieurs entreprises et hommes d’affaires travaillant au Maroc pour dénoncer l’escroquerie, l’extorsion ou les malversations pratiquées par certains entrepreneurs marocains. Ils nuisent gravement au climat des affaires du pays, tout en entachant la réputation de ses opérateurs économiques. De plus, cette situation nous coûte de l'argent. Nos pertes sont estimées à 100 M€ », indique Francisco de Arratia, porte-parole de l’AAEM, au journal marocain Libération.
À la tête de l’AAEM : la société Crotalon Construction Maroc, en délicatesse avec la société marocaine Socotraco et le barreau des avocats de Rabat, ainsi que Torreblanca Construction Maroc qui accusent Douja Promotion du groupe Addoha, de chantage et d’extorsion.
L’AAEM prévoit de manifester dans les ports de Tarifa et d’Algesiras les 6 et 25 novembre prochains et d’organiser un sit-in devant l’ambassade du Maroc à Madrid.
Selon Transparency (baromètre 2010), la corruption au Maroc n’a pas reculé ces trois dernières années, voire serait en hausse. Le système judiciaire, les fonctionnaires et la police sont les institutions les plus touchées.
Christelle Marot, à CASABLANCA
Econostrum
A Dar Bouazza, à une vingtaine de kilomètres au sud de la capitale économique, Lô Beach, la plage privée dans laquelle ils ont investi, est quasi déserte.
« Nous n'en pouvons plus. Nous avons mis tout ce que nous avions dans ce projet, près de deux millions de MAD (environ 180 000 €). Après nous avoir laissé faire les travaux de rénovation, puis encaissé douze mois de loyers, le propriétaire du site, Tarek Cherradi, tente aujourd’hui de nous mettre dehors par tous les moyens, explique Nicolas Farrié. Harcèlement, sabotage, vol, menaces de mort, faux témoignages. Il va même jusqu’à appeler nos fournisseurs et décommander nos clients ! Et il se targue d’avoir des relations en haut lieu ! ».
Les deux Français sont choqués et désemparés.
« Tarek a payé le personnel de la plage pour porter plainte contre les patrons. Il nous a demandé de dire que nous n'avions pas reçu nos salaires, que les patrons étaient racistes. J’ai refusé de faire un faux témoignage. Il était furieux. Il m’a dit que j’allais le regretter, qu’il me ferait envoyer en taule et pire encore », raconte Hatim Lamallem, en charge des achats et du contrôle de gestion à Lô Beach. Le jeune homme craint aujourd’hui pour sa sécurité.
« J’ai refusé de témoigner. Je n’ai pas d’arriérés de salaires ! Alors, monsieur Tarek m’a menacée. Il m’a dit : si tu n’es pas avec moi, c’est que tu es contre moi », confirme Olivier Wandji, responsable de salle.
« Nous avons tapé à toutes les portes, explique Marie-Noëlle Farrié. Une avocate nous a même dit qu’elle connaissait ce monsieur Cherradi, qu'il s'agissait d'un personnage peu recommandable et qu’il était préférable de laisser tomber ! », s’insurge-t-elle.
Les investisseurs espagnols montent au créneau
Du côté des investisseurs espagnols, la grogne monte depuis quelques semaines.
Plusieurs hommes d’affaires de la péninsule ibérique, disposant de soutiens politiques, se sont constitués en association, baptisée Association des affectés par l’extorsion au Maroc (AAEM).
L’idée d’un tel regroupement est venue à la suite de différends entre les entrepreneurs marocains et espagnols, et de l'impossibilité de trouver des solutions.
« Nous avons mis en place cette structure afin de mettre en synergie les efforts de plusieurs entreprises et hommes d’affaires travaillant au Maroc pour dénoncer l’escroquerie, l’extorsion ou les malversations pratiquées par certains entrepreneurs marocains. Ils nuisent gravement au climat des affaires du pays, tout en entachant la réputation de ses opérateurs économiques. De plus, cette situation nous coûte de l'argent. Nos pertes sont estimées à 100 M€ », indique Francisco de Arratia, porte-parole de l’AAEM, au journal marocain Libération.
À la tête de l’AAEM : la société Crotalon Construction Maroc, en délicatesse avec la société marocaine Socotraco et le barreau des avocats de Rabat, ainsi que Torreblanca Construction Maroc qui accusent Douja Promotion du groupe Addoha, de chantage et d’extorsion.
L’AAEM prévoit de manifester dans les ports de Tarifa et d’Algesiras les 6 et 25 novembre prochains et d’organiser un sit-in devant l’ambassade du Maroc à Madrid.
Selon Transparency (baromètre 2010), la corruption au Maroc n’a pas reculé ces trois dernières années, voire serait en hausse. Le système judiciaire, les fonctionnaires et la police sont les institutions les plus touchées.
Christelle Marot, à CASABLANCA
Econostrum
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