Le Maroc présidera la “Conférence des Etats membres de la Convention des Nations Unies contre la Corruption”. Quelle ironie... Et pourquoi pas les assises de la Salafia Jihadiya dans une charcuterie porcine?
Nom : Boualem
Prénom : Zakaria.
né en 1976 à guercif
Signe particulier : Marocain à tendance paranoïaque.
Malgré tous les efforts déployés par Zakaria Boualem la semaine dernière, le patron de cet estimable magazine n’est toujours pas satisfait. Il trouve cette page anxiogène, génératrice de scepticisme et de mauvais esprit, une sorte de frein à l’édification du Maroc moderne, voire pire, à la sortie de crise du Raja. Bref, il faut quelques bonnes nouvelles. Zakaria Boualem, qui a développé avec l’expérience quelques reflexes salvateurs, se plonge dans la lecture du Matin du Sahara et déniche cette suprenante pépite. Figurez-vous, chers lecteurs, que nous avions un nouveau “levier de développement socio-économique”. Oui, un de plus. Il s’agit, tenez-vous bien, du cheval qui vient donc s’ajouter au tourisme, au phosphate, à la Coupe du Monde des clubs, aux agrumes, au textile, aux call-centers et au poulpe pour nous faire décoller dans les hautes sphères de l’économie galactique. L’article du Matin l’annonce clairement : “La filière
Seconde bonne nouvelle, l’organisation à Marrakech – évidemment – de la “Conférence des Etats membres de la Convention des Nations Unies contre la Corruption”. Mieux encore, le Maroc la présidera. Ce choix peut paraître surprenant. Certains nihilistes ont pris un malin plaisir à souligner lourdement l’ironie de la chose. Et pourquoi pas les assises de la Salafia Jihadiya dans une charcuterie porcine ?... Encore une manifestation évidente de leur manque de vision. Plutôt que de geindre sur l’état de corruption généralisé dans lequel nous baignons, plutôt que d’exhiber comme une marque de sous-développement notre 89ème place au classement Transparency, plutôt que de décrire avec délectation les effets de la corruption des hautes sphères qui plombe nos finances et ceux de la corruption quotidienne, qui plombe notre moral, il faut au contraire positiver et tirer avantage de tous ces malheurs. Nous sommes en effet en position idéale pour créer un nouveau type de tourisme, basé justement sur la corruption. Proposer des stages de formation pour les inspecteurs étrangers avec des exercices de terrain en conditions réelles, ou carrément un grand jeu à l’échelle d’une ville… Une sorte de “grand theft khorauto” où il faut trouver avec qui tourner pour faire avancer son affaire. En résumé : soyez créatifs au lieu de vous plaindre sans arrêt !
Pour terminer cette chronique enjouée, il faut rendre hommage à un grand homme de notre vie politique, le désormais jurassique Abdelouahed Mac Leod Radi, parlementaire depuis 1963 et qui s’apprête à se représenter – sans doute sous la pression de ses fans… Quand il est entré au parlement pour la première fois, Hassan 2 s’installait sur son trône, Che Guevara était directeur de la banque centrale de Cuba, Garrincha fêtait son second titre de champion du monde et Jimi Hendrix était parfaitement inconnu… Ils sont tous morts, et notre vaillant parlementaire, lui, se représente devant son public. Les Marocains sont formidables, et merci !
Nom : Boualem
Prénom : Zakaria.
né en 1976 à guercif
Signe particulier : Marocain à tendance paranoïaque.
Malgré tous les efforts déployés par Zakaria Boualem la semaine dernière, le patron de cet estimable magazine n’est toujours pas satisfait. Il trouve cette page anxiogène, génératrice de scepticisme et de mauvais esprit, une sorte de frein à l’édification du Maroc moderne, voire pire, à la sortie de crise du Raja. Bref, il faut quelques bonnes nouvelles. Zakaria Boualem, qui a développé avec l’expérience quelques reflexes salvateurs, se plonge dans la lecture du Matin du Sahara et déniche cette suprenante pépite. Figurez-vous, chers lecteurs, que nous avions un nouveau “levier de développement socio-économique”. Oui, un de plus. Il s’agit, tenez-vous bien, du cheval qui vient donc s’ajouter au tourisme, au phosphate, à la Coupe du Monde des clubs, aux agrumes, au textile, aux call-centers et au poulpe pour nous faire décoller dans les hautes sphères de l’économie galactique. L’article du Matin l’annonce clairement : “La filière
équidé contribue au PIB à hauteur de 4,7 milliards de dirhams, soit 0,5% de notre PIB (…). La grande distribution génère la moitié de ce chiffre”. C’est prodigieux. Le Matin précise également que “l'attachement des Marocains au cheval est aussi légendaire qu'indéfectible”, c’était important à rappeler. Zakaria Boualem se demande comment on a calculé ce chiffre… S’agit-il des ventes de chevaux, y compris les futures saucisses, des simples recettes des concours hippiques, de la billetterie de la Semaine du cheval ?... Impossible d’arriver à pareille somme. A-t-on cumulé les chiffres d’affaires de Superlux, de la Banque Populaire et de Ferrari ? Allahou A3lam. A moins que…oui, bien sûr : le tiercé !!! Zakaria Boualem relit l’article du Matin et débusque une phrase étonnante, où il est question de faire du cheval “une machine à cash, pour peu que l'on développe les courses et qu'on leur donne une plus grande portée”. Notre nouveau levier de l’économie, c’est donc le jeu… La bonne nouvelle, c’est que nous ne sommes plus un bled skyzo, il faut trouver un nouveau concept un peu plus fort.
Seconde bonne nouvelle, l’organisation à Marrakech – évidemment – de la “Conférence des Etats membres de la Convention des Nations Unies contre la Corruption”. Mieux encore, le Maroc la présidera. Ce choix peut paraître surprenant. Certains nihilistes ont pris un malin plaisir à souligner lourdement l’ironie de la chose. Et pourquoi pas les assises de la Salafia Jihadiya dans une charcuterie porcine ?... Encore une manifestation évidente de leur manque de vision. Plutôt que de geindre sur l’état de corruption généralisé dans lequel nous baignons, plutôt que d’exhiber comme une marque de sous-développement notre 89ème place au classement Transparency, plutôt que de décrire avec délectation les effets de la corruption des hautes sphères qui plombe nos finances et ceux de la corruption quotidienne, qui plombe notre moral, il faut au contraire positiver et tirer avantage de tous ces malheurs. Nous sommes en effet en position idéale pour créer un nouveau type de tourisme, basé justement sur la corruption. Proposer des stages de formation pour les inspecteurs étrangers avec des exercices de terrain en conditions réelles, ou carrément un grand jeu à l’échelle d’une ville… Une sorte de “grand theft khorauto” où il faut trouver avec qui tourner pour faire avancer son affaire. En résumé : soyez créatifs au lieu de vous plaindre sans arrêt !
Pour terminer cette chronique enjouée, il faut rendre hommage à un grand homme de notre vie politique, le désormais jurassique Abdelouahed Mac Leod Radi, parlementaire depuis 1963 et qui s’apprête à se représenter – sans doute sous la pression de ses fans… Quand il est entré au parlement pour la première fois, Hassan 2 s’installait sur son trône, Che Guevara était directeur de la banque centrale de Cuba, Garrincha fêtait son second titre de champion du monde et Jimi Hendrix était parfaitement inconnu… Ils sont tous morts, et notre vaillant parlementaire, lui, se représente devant son public. Les Marocains sont formidables, et merci !
Telquel
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