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Matières premières: L’idée d’une bulle inquiète

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    Matières premières: L’idée d’une bulle inquiète

    · Les économistes appréhendent l’explosion

    · La flambée actuelle dépasse de loin tous les scénarios connus

    · Pour éviter le pire, dans l’absolu, le baril devrait descendre à 30 dollars

    LE prix des matières premières connaît une flambée spectaculaire et les économistes commencent à s’inquiéter d’une «bulle» alimentée par le trop-plein de liquidités au niveau mondial. «La flambée actuelle des prix des matières premières dépasse de loin tout ce que nous avons vu dans l’histoire moderne», souligne Stephen Roach, chef économiste de Morgan Stanley, dans une note de recherche.
    «Nous sommes au coeur d’une nouvelle bulle, cette fois sur les matières premières. Celle-ci aussi va exploser. La question est juste de savoir quand», assure-t-il.
    L’économiste est connu de la communauté financière pour son pessimisme, mais cette fois il n’est pas le seul à s’inquiéter. «Je ne suis pas sûr de la définition d’une bulle», estime Bill O’Grady de AG Edwards. «Mais visiblement le lien entre les stocks et les prix s’est brouillé pour beaucoup de matières premières», selon lui.
    Même si les cours ont connu une correction la semaine dernière, ils restent très au-dessus de leurs niveaux d’il y a quelques années. Le baril de pétrole, qui était encore de 18 dollars début 2002, tourne autour de 70 dollars aujourd’hui. L’or est passé de 380 dollars il y a deux ans à près de 700. Le cours du nickel a atteint le 23 mai un nouveau record. Les économistes soulignent que chaque matière première a des raisons techniques particulières de voir ses cours grimper: par exemple la faiblesse de l’offre pour le zinc, et pour le pétrole les interrogations sur l’issue de la crise iranienne.
    De manière générale, la formidable croissance chinoise (10,2% au premier trimestre) contribue à augmenter la demande et à maintenir les prix élevés. Mais la spéculation semble aussi jouer un rôle. «C’est un marché qui répond plus aux forces spéculatives qu’aux forces fondamentales de l’économie», soulignait récemment le milliardaire américain Warren Buffett, gourou des investisseurs, cité dans le Financial Times. Pour l’argent par exemple, dont les cours ont progressé de 70% depuis le début de l’année, l’Institut de l’argent a estimé que la hausse était essentiellement due «au regain d’intérêt de la part des investisseurs». Mais beaucoup d’économistes expliquent avant tout le phénomène par un trop-plein de liquidités. «Il est vrai que des facteurs géopolitiques ou de capacité ont joué un rôle. Mais la force fondamentale derrière ces mouvements reste l’environnement de taux directeurs bas», souligne Brian Wesbury, chef économiste de First Trust Advisors.
    Des taux bas signifient qu’il est peu coûteux d’emprunter. Mais que faire de ces liquidités aisément obtenues? Les investisseurs ont tour à tour jeté leur dévolu sur les actions, l’immobilier, les obligations et aujourd’hui les matières premières. Une politique de taux bas était justifiée pour empêcher un ralentissement de la croissance mondiale, après l’écroulement de la bulle Internet et les attentats du 11 septembre 2001.

    Dégonfler



    AUJOURD’HUI cependant les banques centrales remontent leurs taux et «ces liquidités commencent à se raréfier, ce qui retire l’un des principaux soutiens du marché des matières premières», estime O’Grady. «C’est pourquoi nous voyons ces soubresauts», ajoute l’analyste, en référence à la baisse des cours enregistrée à la mi-mai. Toute la difficulté sera de dégonfler cette bulle en douceur, à l’instar de ce qui semble se profiler sur le marché immobilier. Sans rêver toutefois. «Il faudrait une récession pour ramener le baril de pétrole à 30 dollars», avertit Jason Schenker de Wachovia.

    Synthèse L’Economiste & Financial Times
    إِن تَنصُرُوا الله ينصُركُم الله، الوطن، الملك
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