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Les ravages de la “mouton-connexion”

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    30 000 TÊTES VOLÉES EN 2011 et tension à l’approche de l’aïd
    Les ravages de la “mouton-connexion”
    Par : Farid Belgacem


    Les prix du mouton grimpent à chaque approche de l’Aïd. En plus des raisons intrinsèques propres aux coûts de l’élevage, les vols constituent un facteur majeur de cette inflation qui profite aux réseaux organisés dans les Hauts-Plateaux et les frontières.

    Le vol du cheptel a atteint des proportions alarmantes. Toutes les wilayas du pays sont touchées par ce trafic dont seuls les maquignons et autres éleveurs subissent des dégâts énormes et un manque à gagner criant. C’est que l’évolution de ce massacre interpelle le commun des mortels, qui s’interroge souvent sur les raisons de la flambée des prix à la veille de chaque fête religieuse et bien d’autres circonstances.
    Selon un bilan établi par la Gendarmerie nationale, 30 000 têtes de cheptel ont été volées durant la période allant de janvier à octobre 2011. Pas moins de 1 653 affaires ont alors été traitées par la GN qui a enregistré des centaines de plaintes, notamment de la part des éleveurs. “Généralement, le vol du cheptel est perpétré sans l’usage de violence. Toutefois, parmi les affaires constatées, dans 90 cas, les auteurs ont eu recours à la violence”, souligne-t-on.
    En matière de cheptels subtilisés, il a été également relevé que “la catégorie des ovins demeure la plus convoitée à travers l’ensemble des wilayas touchées par ce phénomène, avec 25 597 têtes, à un degré moindre les bovins avec 2 643 têtes et les caprins avec 1 401 têtes”, explique-t-on encore pour mettre en avant les convoitises des bandes qui sévissent* dans ce créneau. En ce sens, les enquêtes diligentées par la GN font ressortir que ces vols sont commis par des groupes de malfaiteurs, composés de 3 à 4 individus, sans le recours systématique à la violence.
    Sauf dans les cas où les victimes afficheraient une résistance et, du coup, les voleurs font usage de la force et de la menace, voire de l’agression. Car, au terme des aveux des personnes arrêtées, il ressort que “les vols sont préparés et planifiés par les auteurs et, dans la majorité des cas, il est fait emploi de moyens de transport”.
    Selon le même bilan, 1 153 vols, soit un taux de 69,77%, ont été commis de nuit par des groupes organisés. Dans 81% des cas enregistrés, les vols sont commis dans les écuries, 17% dans les pâturages et 2% dans des marchés aux bestiaux. Suite à quoi, les unités de la GN ont élucidé 390 affaires et récupéré 6 442 têtes de cheptel. Les plaintes déposées par les victimes et les témoignages recueillis auprès des receleurs ont conduit à l’arrestation de 722 individus. L’exploitation des données relatives aux affaires résolues révèle que, dans 82,40% des affaires traitées, des liens directs ou indirects existent entre les auteurs et leurs victimes. à titre illustratif, 19 personnes ont un lien familial avec les victimes, 551 autres individus font partie de l'entourage immédiat, alors que 25 voleurs sont des bergers qui exercent chez leurs proies. “Les victimes déposent, souvent, leurs plaintes en retard, ce qui entrave et limite l’efficacité de l’intervention des gendarmes”, regrette-t-on, comme pour inciter les victimes à déclarer rapidement les vols afin de permettre aux gendarmes d’intervenir dans les délais appropriés.
    Il faut noter que le vol de cheptel est majoritairement concentré dans les wilayas des Hauts-Plateaux connues pour leur activité d’élevage. Djelfa (2 391), Tiaret (1 908), Batna (1 429), Tébessa (1 410), M’sila (1 255), Tlemcen (1 193), Oum El-Bouaghi (1 191), Médéa (1 123), Sétif (873), Aïn Defla (843) et Bouira (818) sont les wilayas les plus touchées par ces vols.
    Ce qui démontre les ravages du “cheptel-connexion” qui s’organise d’année en année pour donner un coup de massue aux milliers de familles qui ne vivent que de cette filière en déclin.
    En plus des complicités établies dans les abattoirs et les marchés aux bestiaux, on relèvera d’autres complicités chez des commerçants et des contrebandiers qui acheminent cette production vers les pays voisins. Entre-temps, les Algériens payent un agneau à 25 000 DA, un mouton moyen entre 30 000 et 35 000 DA et un bélier digne d’un élevage racé entre 40 000 et 50 000 DA !

    FARID BELGACEM
    Liberté
    Pas à la tique ..
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