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L'Oued el-Harrach

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  • L'Oued el-Harrach

    Ceci est un poème d'un pied-noir, ancien habitant de Maison-Carrée (act. El-Harrach). A mes yeux, cela illustre à merveille ce que la nostalgie peut engendrer comme belles paroles, et cet amour naturel qu'un humain ressent pour son lieu de naissance ou d'enfance, même lorsque le lieu en question n'a rien de séduisant dans l'absolu !

    C'est un texte touchant, du moins pour moi qui partage le même attachement à ce même lieu, pour les mêmes raisons ...

    L’oued Harrach

    Depuis l’âge glorieux de l’aurore algérienne,
    Où les étoiles pleuvaient sur un monde indigo,
    Il descend triomphal dans la terre blidéenne,
    Venant de Bougara, qu’on nommait Rovigo,

    Des affluents épars arrivent du maquis,
    Le précieux Oued Smar, l’Oued Baba Ali,
    Rejoignant son attache au courant obstiné,
    Coulant vers El Harrach, l’ancienne Maison-Carrée,

    Il offre ses rivages aux vastes destinées
    Pour irriguer la plaine, la Mitidja dorée,
    Il proclame au soleil son ambition vitale,
    Son éternel espoir, d’amont jusqu’en aval,

    En vain la pollution irrite sa puissance,
    Tout le long de ses bords, on fête sa constance,
    Il s'adoucit en ville en des calmes profonds,
    Glissant toujours docile, au pied des « cinq-maisons »

    De l’oued languissant, quelques flots écumeux
    Modifient le courant en tourbillons fumeux,
    Ses relents sont bohêmes, ses effluves impériaux,
    Ils couvrent PLM, empestant Fouquereau,

    Quelques zélées figures se pressent à son chevet,
    Pour ôter les souillures qui menacent la baie,
    Dévoyer les égouts, traiter tous les rejets,
    Apaiser le courroux des foules exaspérées,

    Le souffle de l’oued ne cesse d’être vivant,
    Il s’en va vers la mer et le soleil levant,
    Il ne pourra jamais, expirer ni tarir,
    Serein et pondéré, sûr de ne pas mourir.


    Mario Ferrisi, extrait du recueil n°2 - "Poésie sur paroles"
    Copyright – Mario Ferrisi – Novembre 2011
    Dernière modification par Harrachi78, 02 novembre 2011, 15h03.
    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

  • #2
    Haaaaaaaaaaaaaaaahhahahahahaha

    C'est le meilleur poème que je n'ai jamais lu ds ma vie
    *Nobody is perfect..I'm Nobody*

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    • #3
      Donc si je comprends bien, PLM existait bien avant l'indépendance ? Où peut-être était-ce dans une autre configuration que l'actuelle !!! Ca veut dire quoi déjà PLM ?
      Jeûner c'est bien. Manger c'est mieux.

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      • #4
        @Woman : Moi aussi, j'ai adoré le texte ! ...

        @Mssnssn : PLM c'est l'abréviation de Paris-Lyon-Méditérannée, nom d'une ancienne compagnie de transport (voies ferrées, bateaux ... etc.).

        A l'origine, la ville de Maison-Carrée (notre El-Harrach) c'était sur la rive droite de l'oued. A gauche, il n'y avait rien (ou presque, et ça dépendait de la commune de Hussein-Dey en plus), jusqu'à la construction de la ligne de chemin de fer (par la compagnie PLM) dans les années 1900. C'est alors la gare PLM qui a donné son nom à toute la zone. Par la suite, ça a commencé à être peuplé, essentiellement par les migrants algériens de l'intérieur venus chercher du travail dans la zone industrielle puis, progressivement c'est devenu le coin des indigènes par opposition à l'autre rive, celle des européens.

        Maintenant, ce qui est proprement appelé PLM c'est l'ancienne "Cité Musulmane", bâtie dans les années 40 ou 50 (je ne me souviens plus), qui n'est donc qu'une partie du "PLM historique".
        Dernière modification par Harrachi78, 02 novembre 2011, 16h00.
        "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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        • #5
          j'imagine sa déception s'il voyait ce que sont devenus l'oued el harrach et la mitidja est
          en tout cas ça devait être un très beau coin
          La mer apportera à chaque homme des raisons d'espérer , comme le sommeil apporte son cortège de rêves C.C.

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          • #6
            @Supernova

            El-Harrach n'a jamais été un "beau coin" kho. Ca toujours été un quartier populaire, habité par des gens plutôt moyens ou relativement pauvres. C'est juste que dans le temps il y avais moins de monde, moins de grabuge et la moitié de la ville habitée par des européens ... lol
            "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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            • #7
              oui mais on pouvait y respirer de l'air frais, dans l'oued coulait de l'eau et non ce truc visqueux d'aujourd'hui et puis pas loin on trouvait les terres qui alimentaient Alger en légumes frais
              La mer apportera à chaque homme des raisons d'espérer , comme le sommeil apporte son cortège de rêves C.C.

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              • #8
                @Supernova

                Sais-tu depuis quand exactement l'oued est pollué de la sorte et pour quelle raison exactement ?
                "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                • #9
                  euh aucune idée
                  La mer apportera à chaque homme des raisons d'espérer , comme le sommeil apporte son cortège de rêves C.C.

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                  • #10
                    @Supernova

                    Je m'en doutais ...

                    En fait, la pollution commence dès les années 40, avec les multiplication des unités industrielles sur les bords de l'oued, puis au début des années 50 ils ont bâtis l'usine à papier (cellulose) de Baba-Ali, très polluante et dont les rejets sont la cause des odeurs nauséabondes qui émanaient de la rivière.

                    Or, lorsque le permis leur avait été délivré par la préfecture d'Alger, ils étaient sensés établir un truc pour le traitement de l'eau avant de le rejeter dans l'oued, chose qui ne fut jamais faite, et ça provoquais déjà en 1954 un bordel avec le maire de Maison-Carrée.

                    Tu vois donc que c'est plus ancien qu'on ne le crois ...
                    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                    • #11
                      j'aurai juré que c’était une usine à chaussettes usagères

                      merci pour l'info kho
                      La mer apportera à chaque homme des raisons d'espérer , comme le sommeil apporte son cortège de rêves C.C.

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                      • #12
                        Document

                        Un petit article d'époque pour l'histoire :


                        "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                        • #13
                          très beau poème,

                          n'empeche c'est un très beau coin du moin coté 5 maison, Beau lieu , le centre est aussi(de la gare au marché Zakaria) pas mal si ce n'est l'odeur j'ai crû qu'il avait un projet pour réhabiliter le Oued en lui même ils ont même refait les bords de la rive, je ne sais pas ce que devient ce projet ?
                          Dernière modification par Histo, 02 novembre 2011, 17h33.
                          شبابنا ساهي متزنك في المقاهي مبنك

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                          • #14
                            En fait, la pollution commence dès les années 40, avec les multiplication des unités industrielles sur les bords de l'oued, puis au début des années 50 ils ont bâtis l'usine à papier (cellulose) de Baba-Ali, très polluante et dont les rejets sont la cause des odeurs nauséabondes qui émanaient de la rivière.

                            Or, lorsque le permis leur avait été délivré par la préfecture d'Alger, ils étaient sensés établir un truc pour le traitement de l'eau avant de le rejeter dans l'oued, chose qui ne fut jamais faite, et ça provoquais déjà en 1954 un bordel avec le maire de Maison-Carrée.
                            Merci beaucoup harrachi !
                            وقد طوَّفتُ في الآفاق حتى رضيتُ من الغنيمة بالإيابِ

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                            • #15
                              Salut Harrachi!
                              Intéressant d'apprendre que la source de pollution était l'usine en question.
                              Je me rappelle mes passages dans El Harrach vers Allger dans les années 50: J'ai toujours cru que les senteurs venaient d'abattoirs environant... mais.

                              Pour ce qui est de EL-harrach ( graviers ) j'ai des documents qui donnent la raison pourquoi les français l'appelaient Maison Carrée.

                              En effet selon le document, quand ils étaient arrivée dans le voisinage, il avait trouvé une maison immense (en pierres) de forme carrée....
                              L'armée français avait saisi (naturellement, l'occupation) cette maison et depuis on s'y reférait à la Maison Carrée ... qui a donner par la suite son nom au village/ville qui s'y est développé.
                              L'homme parle sans réféchir...Le miroir réfléchit sans parler!

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