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Benbitour revisite la déclaration du 1er Novembre

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  • Benbitour revisite la déclaration du 1er Novembre

    De sa lecture actualisée de la proclamation de Novembre 54, l’ancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour, est arrivé à une conclusion simple, mais pertinente : les objectifs de la Révolution algérienne sont loin d’être atteints.

    Dans tous les domaines, l’Algérie de 2011 est à mille lieues de l’Algérie rêvée par les artisans du 1er Novembre.

    Aux lieu et place de l’État démocratique et social rêvé par les artisans de la Révolution, l’Algérie est entre les mains d’“un régime d’autoritarisme et de patrimonialité” qui ne peut donner cours qu’à “la corruption du pouvoir”.

    “Nous avons un pouvoir émietté et incapable de réunir ses forces pour aller de l’avant”, déplore-t-il lors d’une conférence-débat animée, hier, au centre culturel Azzedine-Medjoubi, à Alger, devant une assistance très faible.

    Grande “performance” de ce pouvoir qu’il a qualifié de “faible” : “Une économie vulnérable, volatile et très fortement dépendante des hydrocarbures.”

    Pour lui, il est très dangereux qu’en 2011, les recettes ordinaires ne couvrent que 41% du budget de fonctionnement de l’État. “Cela veut dire que si les prix du baril chutent à nouveau, pas un seul dinar ne sera investi dans les projets de développement”, prévient-il.

    Sur les plans culturel et sécuritaire, les régimes successifs ont réalisé, selon Benbitour, le même gâchis : en 2011, l’Algérie est classée bonne dernière en matière d’innovation, déplore-t-il.

    À ses yeux donc, le système qui a régné depuis 1962 a réussi l’échec intégral. Aussi, il semble que sa religion est définitivement faite sur un système irréformable. “Il est impossible de changer le système de l’intérieur. On ne peut même pas travailler correctement en son sein. Donc, il faut le changer de l’extérieur”, recommande-t-il, avant d’envoyer une flèche au président Bouteflika qui a lancé des réformes politiques : “On ne peut pas régler les problèmes par les réformes mais par le changement.”

    Et, pour M. Benbitour, le changement aura lieu inévitablement dans la violence ou pacifiquement, même s’il a montré une préférence pour la deuxième hypothèse. Mieux, il croit que les chances d’un changement sans heurts sont réelles.

    Des révolutions tunisienne et égyptienne, M. Benbitour a tiré deux leçons : la première est que même sans programme et leader, le peuple peut déposer le régime en investissant de manière persévérante les rues de la capitale.

    La deuxième est que les dirigeants ne peuvent plus profiter de l’argent placé à l’extérieur. “Les chances de la réussite d’un changement en dehors du système sont plus fortes aujourd’hui”, se réjouit-il. Fort de ces leçons, l’ancien chef du gouvernement ne propose rien moins qu’un nouveau paradigme du changement.

    De son point de vue, pour que ce changement puisse avoir lieu, trois éléments doivent être réunis : une grande pression populaire sur le système, une alliance stratégique des forces du changement et un élément déclencheur.

    Allant plus loin dans son analyse, il estime nécessaire une innovation en matière d’organisation et d’instruments politiques. Autrement dit, “il faut parier sur de nouvelles forces politiques”.

    Liberté.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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