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Emeutes A Thenia

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  • Emeutes A Thenia

    Ils dénoncent les mauvaises conditions de vie dans les chalets
    La colère des sinistrés de Boumerdès

    Les émeutes qui ont secoué la ville de Thenia, ce week-end, ont eu un effet de contagion : l’écho est venu de Bordj Menaïel, à une quinzaine de kilomètres à l’Est. Quelque 200 occupants de chalets, appuyés par d’autres citoyens et quelques travailleurs de l’APC qui se reconnaissent dans leurs revendications, sont venus se rassembler devant le siège de l’Assemblée.






    Les manifestants, qui se plaignent du « retard dans la distribution des logements pour les sinistrés » ainsi que de « mauvaises conditions de vie dans les sites de chalets », réclament le départ du P/APC. Le rassemblement a duré près d’une heure, et en se séparant, les manifestants ont exigé des « solutions dans les meilleurs délais à tous les problèmes soulevés ». Faute de quoi « nous reviendrons à la charge pour ne jamais céder sur le départ de toute l’équipe aux commandes des affaires de la collectivité », menacent-ils. Les sinistrés du séisme de mai 2003 de la commune de Bordj Menaïel trouvent que « la résidence dans les chalets a trop duré ». « Nous sommes des familles nombreuses entassées dans des espaces réduits. Parfois nous sommes 2 ménages dans un seul chalet. Nous voulons en finir avec tout cela le plus vite possible », nous a-t-on dit. Thenia, en revanche, ne pouvait pas se rétablir totalement hier du choc des émeutes du week-end : les traces de la révolte étaient encore visibles jusqu’en fin de journée et le mal n’était que plus grand. Suie de pneus brûlés, troncs d’arbres et pierres ayant servi de barricades des rues attestaient qu’un vent de colère a soufflé par là. Les éléments des brigades antiémeutes armés de matraques, de bombes lacrymogène et de boucliers occupaient toujours les points stratégiques de la ville. On a eu peur, très peur, que les jeunes en colère fassent plus de dégâts. Mais ce qui témoignait que les choses n’étaient pas encore arrangées, c’est indéniablement la présentation devant le magistrat instructeur de 19 prévenus pour répondre des chefs d’inculpation de destruction de biens d’autrui, destruction de biens de l’Etat, incendie volontaire, atteinte à corps constitué et atteinte à l’ordre public. Jusqu’en fin de journée, ils défilaient encore devant le juge en charge de l’instruction de leur cas. Pendant tout le temps qu’ils passeront au tribunal, une cinquantaine de citoyens observent un sit-in devant l’institution judiciaire pour protester contre leur arrestation. « Beaucoup ont été arrêtés dans la foulée, car les éléments des forces anti-émeutes ont interpellé sans discernement. Il y en a parmi ceux qui sont à l’intérieur du tribunal des citoyens qui étaient juste devant leur maison ou de passage dans la rue. C’est nous qui avons plutôt subi la répression puisque beaucoup de jeunes ont été roués de coups. J’ai vu devant moi un enfant atteint au visage par une bombe lacrymogène, qui a failli le défigurer et d’autres bombes sont tombées jusque dans l’enceinte de certaines habitations », témoignent des citoyens venus se solidariser avec les leurs. Au cours de la discussion, on revient sur les « véritables cause du soulèvement ». « Le match de foot n’a été qu’une étincelle. Le malaise est trop grand à Thenia puisqu’on y vit toutes sortes de problèmes. La reconstruction qui devait se faire après le séisme n’est pas entamée à ce jour, les chalets sont distribués d’une manière entachée d’irrégularités, le chômage lamine la population et j’en passe », dira un jeune. Les manifestants évoquent aussi le « retard enregistré dans la reconstruction de l’hôpital de la ville » qui directement ou indirectement générerait de l’emploi pour une bonne partie de ses habitants. « On parle même de le délocaliser, le déplacer à Boumerdès », tonne un autre. D’autres citoyens, de tout âge, interviennent pour soulever leurs problèmes. Ils en veulent surtout aux élus et aux responsables locaux qui, à leurs yeux, « ne font rien pour venir en aide aux démunis ». « Tout va aux puissants, à ceux qui sont bien appuyés. » Certains dénoncent surtout l’« entremise de l’imam de la mosquée de la ville qui lors de la prière du vendredi s’est mêlé de la manipulation pour fustiger les jeunes mécontents ». « Pourquoi ne condamne-t-il pas les multiples irrégularités qui viennent de la part de certains responsables ? », lance-t-on. En tout cas, la crise couvait à Thenia « depuis longtemps déjà » soutiennent nos interlocuteurs et le pire est à venir si rien de sérieux n’est fait, prédit-on. « Pourquoi veut-on nous envoyer dans d’autres communes au lieu de nous construire des habitations, ici, dans notre ville. Dans toutes les autres communes s’érigent de nouvelles cités après le séisme, sauf à Thenia ! », ajoute-ton.

    Ces logements qui ne viennent pas !
    En réponse aux doléances de ses concitoyens, le P/APC répond : « Nous avons fait tout ce qu’une Assemblée élue peut faire pour régler le maximum de nos problèmes. Je ne veux pas, moi-même, voir la population se débattre dans des difficultés. Mais si l’on me pose le problème du chômage, je réponds tout simplement que la solution n’est malheureusement pas à mon niveau. Combien de postes peut-on créer à l’APC ? Ceci relève de la politique de l’emploi national. » Le premier magistrat de la commune qui « espère une mesure d’apaisement de la part de la justice pour les 19 accusés », déclare que le relogement des sinistrés est « un véritable problème pour la commune ». Quant à la distribution « douteuse » de chalets dont on parle, le maire dit défier toute personne qui lui révélera un cas suspect sur les 300 chalets affectés par l’APC. Sans bien sûr se porter garant de la distribution effectuée pendant les premiers temps par la daïra. « Nous avons 2000 demandes pour quelque 4 ou 5 chalets que libèrent leurs occupants après leur relogement. Que faire ? », ajoute-t-il. En définitif, la solution réside dans le lancement le plus vite possible des 252 logement prévus à Thenia dans le cadre de la reconstruction de la zone sinistrée. Au sujet de l’hôpital, le directeur de la santé, M. Naâmani, nous dira que « sa reconstruction a été inscrite au lendemain du séisme même et qu’une enveloppe de 100 milliards a déjà été débloquée à cet effet ». Il ajoutera pour être plus précis : « Les études sont lancées et une entreprise étrangère a été choisie pour mener la reconstruction. Mais comme c’est un projet important, le dossier est au niveau de la commission nationale des marchés, qui tient à s’assurer que l’entreprise sélectionnée est en mesure de la tâche, et le chantier sera lancé cette année. Il nous a fallu du temps pour convaincre les bailleurs de fonds, car cet hôpital sera reconstruit avec l’apport du Fonds saoudien pour le développement. Nous avons, quant à nous, fait tout notre possible pour relancer une bonne partie des activités de cette importante structure de santé. Il ne s’agit donc pas de délocaliser l’hôpital de Thenia, celui de Boumerdès étant un projet à part ». « Afin d’aller vers un règlement définitif de la crise, le wali a demandé aux citoyens de déléguer des représentants avec qui il pourra s’entretenir de tous leurs problèmes afin de leur trouver des solutions le plus vite possible », nous a confié le P/APC. Hier en fin de journée, le juge instructeur entendait encore les 19 accusés et à Thenia on était à l’affût de leurs nouvelles.



    Kamel Omar
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

  • #2
    Mockba

    Que t'avais je dit ?????
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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    • #3
      Ca se calme...un peu

      Le calme est revenu, hier, dans la ville de Thenia (Boumerdès) après les émeutes du week-end dernier et les escarmouches d’avant-hier en fin de journée. Mais les éléments des forces antiémeutes étaient encore présents en grand nombre.





      Ce qui témoigne d’une forte tension encore perceptible dans le discours de ses habitants. Des sages et des notables de la localité se sont impliqués pour que cesse la violence. Ceux-ci ont, en effet, convaincu les jeunes en colère de procéder d’une manière pacifique pour faire aboutir leurs revendications. Les discussions se sont focalisées hier sur la mise en détention préventive de 15 sur les 19 manifestants inculpés et entendus la veille par le magistrat instructeur pour répondre des chefs d’inculpation suivants : destruction des biens d’autrui, destruction des biens de l’Etat, atteinte à corps constitué, incendie volontaire et atteinte à l’ordre public. Ceux-ci ont été transférés à la maison d’arrêt d’El Harrach, plongeant leurs familles dans la détresse. Les habitants de Thenia ont, dès la matinée d’hier, pris contact avec un certain nombre d’avocats en vue de constituer un collectif qui se chargera de leur défense. Beaucoup qualifieront la décision de la justice de « sévère et inattendue ». « On s’attendait sincèrement à un geste d’apaisement de la part de la justice considérant peut-être les circonstances atténuantes. C’est vrai que la violence est condamnable, mais notre commune ne s’est pas encore remise du choc du séisme de mai 2003 qui a fait des centaines de veuves, d’orphelins et de sans-abri et rendu difficile un quotidien déjà très dur », commente un habitant de la ville. Un autre nous dira que « parmi les détenus il y a un ancien professeur d’anglais, âgé de 55 ans, et qui se trouve dans un état dépressif ». Une déclaration destinée à étayer le reproche qu’on fait aux forces de l’ordre, celui d’avoir « arrêté, dans la foulée, des innocents ». Notre interlocuteur ajoute qu’un autre détenu « avait perdu lors du séisme 5 membres de sa famille : sa mère et ses quatre sœurs. Il s’est retrouvé par conséquent le chef de ce qui reste de sa petite famille ». « Un vent de colère a soufflé sur la commune et comme le mécontentement couvait depuis longtemps (puisque à plusieurs reprises les citoyens de Thenia sont sortis bloquer même l’autoroute à la circulation durant ces deux dernières années), toutes les conditions étaient réunies pour qu’il y ait de l’escalade. Il y a des parties qui ont poussé les choses à ce stade », dira un autre habitant. Celui-ci trouve aussi « trop sévère la décision de mettre quinze accusés en prison, privant des familles entières de leur soutien, après les avoir poussés, en quelque sorte, à réagir de la sorte ». « On nous dira que c’est une décision de justice sanctionnant des actes réprouvés par la loi, mais nous savons qu’on aurait pu être plus clément », ajoutera-t-il. Pour rappel, les manifestations ont éclaté jeudi en fin de journée à la sortie des supporters du club local du stade après un rencontre de leur équipe avec celle de Lakhdaria. Mais les manifestants, qui ont brandi des revendications sociales, des postes d’emploi, des logements, la prise en charge des sinistrés, des programmes de développement pour la commune, entre autres, refusent qu’on associe leur mouvement au match de foot-ball. « Celui-ci n’était qu’une occasion pour que les mécontents se rencontrent », commente-t-on. Le maire de Thenia a affirmé, hier en fin de journée, que lui, ses collaborateurs et d’autres habitants influents de la ville « font tout pour apaiser les esprits ». « Le message de cette jeunesse révoltée est reçu, très bien reçu. Sauf que par souci de ne pas envenimer la situation, nous préférons laisser passer la vague de colère pour lancer un débat de fond avec nos concitoyens. Je suis en concertation avec toutes les parties concernées pour mener des actions en direction de notre population afin d’améliorer son quotidien. L’espoir de voir libérer les jeunes arrêtés demeure et nous nous attendons à un geste d’apaisement, malgré tout », conclut le P/APC. Le wali de Boumerdès, lui aussi, s’est dit à l’écoute de cette population. Après la libération de leurs enfants, les habitants de Thenia voudraient voir des « programmes de prise en charge sur différents plans ».

      Kamel Omar

      Mais la présence des brigades anti émeutes n'est pas bon signe car ce qui connaissent leurs méthodes assez musclées savent qu'ils ont la matraque assez facile........Espérons que les victimes du séisme seront enfin entendu pour que le calme revienne.
      Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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      • #4
        SALUT zwina,

        je suis originaire de thenia, il y a deux ans j'étais o bled pendant le mois d'avril, j'étais chez mon oncle quelques jours, il habite "un chalet"
        faut le voir pour le croire ici on lui donnerai pas le nom de chalet, tellement c'est loin de la vérité.
        sans parler de la promiscuité que tu peux imaginer, les gens font avec.
        je comprends ce ral bol général, mais çà bouge pas malgré le drame.

        est-tu aussi originaire de ce coin?

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        • #5
          Fatema

          Non je suis d'un peu plus loin après Tizi. Mais même de l'autoroute quand nous passons on peut parfaitement apercevoir les chalets et tout ce qui les entoure. Comme tu dis ce ne sont pas les jolis chalets que l'on pourrait s'imaginer mais des préfabriqués en tôle rouillée....
          Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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