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Essaouira, le temps d'un festival

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  • Essaouira, le temps d'un festival

    Essaouira, le temps d'un festival

    Une brise légère, une mer bleu azur, un ciel d’une limpidité absolue … et l’émotion qui se distille par le verbe et par le chant. Comme chaque année, depuis huit ans, la ville des alizés a accueilli du 27 au 30 octobre le festival des Andalousies Atlantiques. Et, comme à chaque édition, c’est l’âme un peu plus légère qu’on rentre chez soi.* Pourquoi plus légère ? D’abord du fait de la ville et de l’accueil que les habitants vous réservent. On vous reçoit en vous ouvrant la porte sans salamalecs mais avec égards. Vous venez d’ailleurs, donc vous êtes là chez vous, l’étranger étant, par tradition, l’hôte de choix de la cité. Il s’y sent bien, y trouvant une place naturelle. De plus, Essaouira est l’un de ces rares endroits où il est encore possible de marcher tranquillement, à toute heure du jour ou de la nuit sans crainte aucune. S’en retourner d’un concert et, le pas serein, pouvoir se promener sous le clair de lune en laissant son regard se repaître du spectacle unique des mouettes statufiées par le sommeil sur la plage permet de renouer avec un plaisir au goût oublié, celui du bonheur de s’abandonner à la nuit étoilée.

    L’autre raison, majeure, du bien-être dispensé par ce festival réside dans la prise de conscience qu’il favorise de la richesse culturelle dont la marocanité est porteuse. Il rétablit les ponts brisés, réveille la mémoire et fait retrouver le chemin de l’autre. Cet autre qui est en vous à travers les sources multiples auxquelles s’irrigue votre être et fait sa particularité. L’éveil, ou le réveil, qu’il favorise, à l’histoire de votre histoire vous reconnecte à la fois à cette terre où vous avez vu le jour et à l’immensité du monde. Parce qu’à Essaouira plus qu’ailleurs, on se ressent multiple.

    Plus confidentiel que le festival Gnaoua, le festival des Andalousies Atlantiques participe de la même démarche : réhabiliter les pans occultés de notre patrimoine culturel. Quand on évoque l’Andalousie et quand on est à Essaouira, c’est bien sûr de cette part de soi presque totalement effacée et dont les murs de la vieille médina crient l’absence qu’il est question : la part juive. Essaouira compta jusqu’à 60% de citoyens de confession hébraïque. Aujourd’hui, le mellah tombe en ruine et la jeunesse actuelle ne connaît presque plus rien de ce voisin avec lequel les générations précédentes ont coexisté pendant des siècles. La musique et la poésie furent le lieu d’expression par excellence de l’identité plurielle. Là, il n’était plus d’un, il n’était plus d’autre, il n’était plus qu’un tout. Des siècles durant, musulmans et juifs ont écrit, chanté et joué de manière indifférenciée. Notre patrimoine musical et poétique s’est nourri de leur sève commune. C’est cela que le festival des Andalousies Atlantiques donne à revivre, ces barrières qui s’évanouissent quand s’élève le chant de l’être marocain.

    Revisiter le patrimoine, combattre l’amnésie, tel est donc l’ambition des organisateurs d’un festival, atypique à plus d’un point. Reste à savoir comment ? Autant la revisite du patrimoine est une opération relativement aisée à organiser dans le cadre de manifestations culturelles de ce type, autant le combat contre l’amnésie est un travail de longue haleine qui doit être porté par une volonté politique et s’inscrire dans une politique nationale. Il passe par l’école et des livres d’histoire qui réhabilite l’autre dans sa dignité et sa vérité.

    En marge des concerts, il est de tradition que les matinées du festival des Andalousies Atlantiques soient consacrées à un forum, tenu à Dar Souiri. C’est là que, dans un contexte où, accompagnée par la musique et le chant, la parole se libère, les habitués de ces rencontres vivent des moments indescriptibles. Cette année encore, il y en eut un, exceptionnel, lors duquel l’on vit un Palestinien de Jérusalem faire un présent, d’une valeur symbolique inestimable, à un juif du Maroc : une splendide maquette en ivoire d’Al Qods. En remerciement de tout ce que cet homme faisait pour la paix, le dialogue des cultures et la Palestine. Ce juif marocain n’était autre que André Azoulay (président fondateur de l’association Essaouira Mogador) et le Palestinien Mahmoud Jamal, de l’académie de musique Al Qods, invité du festival. En ces temps de régression généralisée sur le front israélo-palestinien, ce n’est pas par hasard que l’un des seuls endroits au monde où de tels moments d’intense émotion puissent se vivre, ce soit là, à Essaouira.


    Hind Taarji. La Vie éco

  • #2
    Essaouira est l'appelation recente de la ville , de tout temps la ville etait appelé Mogador du moins jusqu'al la venue du Sultan SIDI MOHAMED BEN ABDELLAH a la fin du 18 siecle..

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    • #3
      Mogador : son étymologie judéo-berbère



      Le nom de Mogador est apparu pour la première fois sur la carte dressée par Pizzigani en 1367, soit 400 ans avant la construction de Souira par Sidi Mohammed ben Abdallah. Bien que le mot Mogador nous rappelle instinctivement un exonyme en raison de son orthographe et sa prononciation, néanmoins, il n'en est pas un. En réalité, c'est le produit de l'altération du nom berbère ancien “Amagdoul " qui n'a pas échappé comme l'ensemble de la nomenclature marocaine au nivellement linguistique général.

      Le nom de Amagdoul qui puise ses origines dans les langues sémitiques notamment le Punique et l'Hébreu, a pour racine le mot migdal ou migdol. Ce dernier a été introduit dans la langue berbère qui assimile les noms étrangers en les faisant précéder d'une voyelle, le plus souvent un "A", quand il s'agit de substantif masculin et " T ", qui se répète à la fin du mot quand le substantif est féminin. On obtient ainsi: Amigdal ou Amigdol.

      Migdol ou Migdal, mot hébreu signifie tour, casbah ou forteresse. C'est un emplacement élevé d'où le panorama est remarquable. C'est aussi un édifice construit sur un terrain élevé d'où l'on peut observer les alentours au moyen d'une tour de guet qui sert de belvédère. Phéniciens ou Romains, comme toutes les anciennes armées, plaçaient leurs tours de guet sur les collines surplombant les terrains stratégiques. Une vigie à l'entrée autrefois d'un isthme rattachant la terre ferme à la grande Ile serait en mesure de surveiller le passage à cette dernière ainsi que le passage de tous les navires entrant par la Passe Nord de la rade de Mogador. A travers l'onomastique médiévale de la langue berbère, le mot migdal est un nom d'agent à préformante m- du verbe GDL qui signifie "couvrir, protéger " et aussi " chasser, repousser, établir une enceinte interdite " ou un horm, qui a précisément fourni, dans la terminologie officielle makhzenienne du Maroc, le terme Agdal . Dans le berbère des Aït Seghrouchen, le terme IDL signifie littéralement " il s'est mis sous une couverture".

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      • #4
        Amagdal : (pluriel , imagdâlen)- Tamagdalt-Timagdalin, dar magdalen, dar Tmagdalin - chasseur

        - Agdel : igedlen, dar egdel (agdal), dar gedlen : javelot à tige de bois d'une espèce particulière.

        - Tegedilt : petite plaque de cheveux ronde (5cm) un peu au dessus de l'oreille, à l’image d’un petit îlot de cheveu. Il s'agit en fait du garn, tradition restée en pratique à Essaouira et sa région jusqu'aux années 50. Elle consiste à laisser aux enfants cette touffe de cheveu sur le côté droit de la tête rasée, symbole de la germination agricole, dès la première coupe des cheveux au marabout de Sidi Magdoul

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        • #5
          le nom d’ Essaouira qui perd son étymologie véritable d’ ‘enceinte’ pour devenir « la joliette « ou « la bien dessinée » dans les guides et la plupart des revues touristiques. Essaouira s’appelait Souira, bien avant sa construction en 1767 par le Sultan Mohammed ben Abdallah. Souira est le diminutif féminin de ‘sour’, qui signifie enceinte ou muraille. C’est en référence aux ruines du château Castello Real qui a été construit par les Portugais en 1505 que les autochtones appelaient les vestiges du château : souira, petite enceinte.

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          • #6
            les murailles d'essaouira

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            • #7
              Ex Mogador, Essaouira est la plus belle ville marocaine que j'ai vue.
              Une merveilleuse petite ville

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