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La France contaminée par la crise italienne

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  • La France contaminée par la crise italienne

    Par Cyrille Lachèvre

    Figaro.fr
    Les taux français se sont envolés, jeudi, à 3,46% pour l'OAT à dix ans, soit presque le double des taux allemands. S&P a annoncé «par erreur» une dégradation de la note de la République française.

    «Alerte pays souverains - République française - Dégradée - Notation non sollicitée.» C'est le message lapidaire qui s'est affiché, jeudi, à 15h57 sur les écrans des traders clients de l'agence de notation Standard &Poor's. Le groupe américain a mis quelques minutes avant de rectifier le tir, invoquant «une erreur technique» ayant conduit à la diffusion de ce message. Et S&P de s'empresser de rappeler que «la note de la République française est inchangée, à “AAA” assortie d'une perspective stable: cet incident n'est pas lié à une quelconque activité de surveillance de la note», conclut-elle. Il n'empêche. Dans le climat actuel d'extrêmes tensions sur les marchés de dette européen, cet «incident» a fait l'effet d'une bombe. En fin de journée, le rendement de l'OAT à dix ans s'affichait à 3,46%, en hausse de 26 points de base sur la séance. Des mouvements d'une telle amplitude sont très rares sur les marchés obligataires.

    L'erreur de S&P n'explique pas tout. Depuis plusieurs jours, la dette française est indirectement touchée par la contagion de la crise de la dette à l'Italie. Son écart de taux avec l'Allemagne ne cesse de s'élargir: alors qu'il était de 60 points de base à la mi-juillet, l'écart (spread) a atteint un nouveau record depuis la création de la zone euro, à 160 points. Désormais, la France emprunte presque deux fois plus cher que l'Allemagne!

    Cinquième économie du globe
    Cette situation doit être relativisée. À 3,46 %, les taux français restent encore historiquement bas. Et Paris emprunte toujours deux fois moins cher que Rome. Néanmoins, l'élargissement de l'écart montre que, non contents de s'inquiéter des 1 900 milliards d'euros de dette de la septième économie mondiale, l'Italie, les investisseurs s'interrogent de plus en plus sur les 1 700 milliards de la cinquième économie du globe, la France. Quatre jours après l'annonce par le gouvernement français d'un nouveau plan de réduction des déficits en 2012, cette défiance des marchés montre l'ampleur du chemin qu'il reste à parcourir pour les rassurer.

    Au-delà du cas français, l'urgence reste toujours de sauver l'Italie. «Trop gros pour s'effondrer, trop gros pour être sauvé» («Too big to fail, too big to save»). Cette phrase était sur toutes les lèvres, jeudi, dans les salles de marché. Telle une grande banque systémique, la dette italienne est si élevée qu'il faut éviter un défaut, qui provoquerait un cataclysme mondial. Mais, à la différence d'une banque, l'Italie est trop grosse pour être sauvée, car les montants en jeu sont colossaux.

    «Si l'Italie ne peut plus faire appel a u marché pendant trois ans, il faudra lui prêter environ 650 milliards d'euros, voire davantage en intégrant une éventuelle recapitalisation des banques», estime John Higgins, économiste chez Capital Economics. Une somme deux fois supérieure à celle mise sur la table pour sauver la Grèce, l'Irlande ou le Portugal. Personne ne possède de tels moyens. Le Fonds européen de stabilité financière (FESF), créé pour aider les pays de l'euro en difficulté, dispose en théorie de 250 milliards d'euros. Mais ce chiffre fond comme peau de chagrin à mesure que la BCE intervient sur les marchés pour racheter de la dette espagnole et italienne. La BCE a en effet déjà indiqué qu'elle transférerait toute cette dette achetée au FESF.

    «Il n'y a plus qu'un moyen de stabiliser la crise: la BCE doit élargir son bilan, devenir le prêteur en dernier ressort et, si nécessaire, imprimer de la monnaie», explique Stephen King, chef économiste chez HSBC. Cette éventualité, évoquée par les Français à la veille du sommet européen du 26 octobre, mais tuée dans l'œuf par les Allemands, refait surface. Car si la France est touchée à son tour, l'Europe n'aura plus le choix.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    «Il n'y a plus qu'un moyen de stabiliser la crise: la BCE doit élargir son bilan, devenir le prêteur en dernier ressort et, si nécessaire, imprimer de la monnaie», explique Stephen King
    Autrement dit, ce que fait la Fed depuis près de 3 ans. Toujours un coup d'avance ces amerloques !!
    Kindness is the only language that the deaf can hear and the blind can see - Mark Twain

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    • #3
      La planche à billet n'est pas une solution. Elle est équivalente à annoncer une dépréciation substantielle de la monnaie unique.

      Ce qui trame est une préparation à un plan qui écartera certains pays de la zone euro tout en gardant l'appartenance à la zone économique européenne.
      Le seul hic est que même ce projet, préparé depuis quelques mois déjà, semble ne pas être réalisable suite à la menace qui pèse sur l'Italie (un gros morceau contrairement à tous les autres pays touchés jusqu'ici).

      Toutes les solutions sont désastreuses. Mais quelle est la moins désatrueses parmi toutes les possibilités échafaudées par les experts allemands.

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