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Le Printemps arabe rattrape des banques suisses

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  • Le Printemps arabe rattrape des banques suisses

    Par Sophie Douez, Samuel Jaberg, swissinfo.ch
    Quatre banques suisses ont été épinglées par l’autorité de surveillance des marchés pour avoir accepté des avoirs de potentats d’Afrique du Nord. Les ONG parlent d’«enquête lacunaire» tandis que certains experts demandent des sanctions exemplaires à l’égard de ces institutions.

    A la suite des mesures de blocage de comptes bancaires prises par le gouvernement suisse au printemps dernier à l’égard de personnalités politiques en provenance de Tunisie, Libye et Egypte (environ 830 millions de francs), l’autorité de surveillance des marchés (FINMA) a examiné le comportement de vingt banques suisses qui étaient en relation avec ces personnes, dites politiquement exposées (PEP).

    Et, selon la FINMA, quatre d’entre elles n’auraient pas respecté les règles. Dans un communiqué publié jeudi, la FINMA a annoncé qu’elle avait engagé une procédure à l’encontre de ces banques, qui pourrait aboutir à des sanctions. Les noms des établissements n’ont pas été divulgués.

    Des «manquements graves» aux règles de surveillance ont été constatés. Dans deux de ces banques, des clients identifiés comme présentant des risques semblent ne pas avoir été traités en tant que tels de manière intentionnelle, a indiqué la FINMA.

    Des règles suffisantes…
    La FINMA a cependant souligné que «la majorité des banques examinées connaissent leurs obligations» dans la lutte contre le blanchiment «et y répondent de façon correcte et efficace». Ces établissements ont pu identifier les personnalités politiques posant problème et ont pris les mesures prévues par la réglementation bancaire dans ces cas de figure.

    Ainsi, l'autorité de surveillance estime qu'une intervention au niveau des dispositions légales en Suisse pour lutter contre le blanchiment d'argent n'est «pas nécessaire», puisque ces règles sont selon elle conformes aux recommandations internationales et «vont même au-delà».

    Dans une prise de position écrite adressée à swissinfo.ch, l’Association suisse des banquiers (ASB) va dans le même sens, indiquant que le rapport de la FINMA démontre que les règles concernant les relations avec les PEP sont largement respectées par les banques.

    … Ou pas!
    Le point de vue n'est pas partagé par une coalition de sept ONG suisses, qui a demandé jeudi dans un communiqué que le dispositif de lutte contre le blanchiment d'argent soit renforcé.

    «Si les dispositions de la loi sur le blanchiment d'argent relatives aux avoirs illicites de personnes politiquement exposées étaient réellement destinées à empêcher l'afflux en Suisse d'argent provenant de la corruption et volé aux populations d'origine, les banques concernées auraient dû annoncer et bloquer l'argent des potentats bien avant», a-t-elle soutenu.

    Expert des questions liées à la restitution des avoirs et président du conseil de fondation du Basel Institute of Governance, Mark Pieth estime que «la question n’est pas tellement de savoir s’il faut réviser la loi actuelle, mais de l’appliquer».

    Mark Pieth trouve «étrange» que la FINMA ne débute ses investigations que maintenant seulement. «Elle devrait être beaucoup plus proactive et ne pas simplement attendre que le scandale se déclenche», a-t-il affirmé à swissinfo.ch.

    Des agissements criminels
    Qualifiant l'enquête de «lacunaire», les ONG ont dénoncé le fait que la FINMA «s'est limitée à examiner le comportement des banques qui ont elles-mêmes gelé et signalé les fonds suspects après l'ordonnance de blocage du Conseil fédéral». Vendredi, dans le quotidien genevois Le Courrier, Jean Ziegler, sociologue et auteur en 1990 du célèbre ouvrage «La Suisse lave plus blanc», a quant à lui déploré que la FINMA ait «limité son enquête aux comptes nominatifs des potentats, sans chercher les avoirs qui pourraient se cacher derrière des montages financiers».

    Jean Ziegler a également appelé l’autorité de surveillance des banques à prononcer des sanctions effectives à l’égard des banques, «par exemple en retirant leur licence aux banques concernées ou en leur infligeant des amendes chiffrées en millions de francs». C’est également l’avis de Mark Pieth, pour qui «aucun pardon» ne doit être accordé aux banques qui ont délibérément entretenu des relations avec des personnes politiquement exposées.

    «Le rapport de la FINMA affirme que dans deux cas, les banques étaient conscientes de la provenance des fonds et ont aidé à les cacher. Si tel est vraiment le cas, il s’agit tout simplement de blanchiment d’argent et ces institutions devront répondre d’agissements criminels», souligne Mark Pieth.

    Pour Jean Ziegler, la FINMA ne doit pas en rester là. Car ces agissements ont des répercussions par-delà les banques épinglées et la place financière suisse. «Berne ne se rend absolument pas compte du tort terrible qui est fait à l’image de la Suisse par le recel de l’argent des dictateurs», estime le sociologue.

    Sophie Douez, Samuel Jaberg, swissinfo.ch
    (Avec les agences)
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Hbibna SOLAS bonjour !

    Article interressant.

    Permets-moi d'y contribuer avec cet article :



    Les paradis fiscaux

    La prolifération des paradis fiscaux et leur utilisation de plus en plus large par les entreprises représente un danger majeur pour l’économie et la démocratie. Leur existence est en complète contradiction avec les objectifs de responsabilités sociales et environnementales affichés par les entreprises et les pouvoirs publics.

    Les chiffres sont très inquiétants et la criminalité économique et financière progresse toujours malgré la mobilisation internationale datant du début des années 1990.
    Plus de 50% des avoirs détenus hors frontières se concentrent dans les paradis fiscaux pour un montant estimé à 5.000 milliards de dollars. Plus de 150.000 sociétés opaques sont créées chaque année dans les paradis fiscaux.

    Selon le FMI, le blanchiment d’argent représente entre 800 et 2.000 milliards de dollars par an.
    Un tiers des montants recyclés de l’économie criminelle sert à payer les intermédiaires institutionnels tels que banques, cabinets d’avocats et fiduciaires, soit environ 300 milliards de dollars par an.
    Les 50 premières banques mondiales sont présentes dans les paradis fiscaux

    http://fondation.sqli.com/var/ezwebi...is-fiscaux.jpg

    L’ampleur du phénomène permet de comprendre les contradictions dans lesquelles se retrouvent piégés les grandes nations, et la schizophrénie des comportements entre d’une part, la réalité économique et ses chiffres, et d’autre part, les déclarations d’intention et leur impact quasi-nul.

    Durant les années 1990, les pouvoirs publics ont semblé vouloir s’attaquer à ces zones de non droits, avec la création d’organisme de surveillance tels que le GAFI. Mais au bout du compte à l’orée du XXIème siècle, 5 fois plus de sociétés de façade auront été créés aux îles caïmans ou aux îles vierges, qu’au début de la mobilisation internationale en 1990.
    Après les évènements du 11 septembre 2001, les Etats ont voulu s’attaquer, à nouveau, aux problèmes de l’opacité des zones off-shore, pour lutter contre le financement occulte des organisations terroristes. Sans plus de succès.

    Enfin, la récente crise financière a encore mis en évidence le rôle foncièrement néfaste des paradis fiscaux.

    Il ne faut pas s’attendre malheureusement, à de réelles actions coercitives contre les micro-états confettis abritant une finance hors la loi, non pas par la difficulté à imposer des normes de fonctionnement et de transparence internationales, mais compte tenu de la très forte intrication de l’ensemble de l’économie dans ce système.

    Les paradis fiscaux, une hydre à 3 têtes

    Les paradis fiscaux sont perçus tout d’abord comme des places favorables du point de vue fiscal. Cette définition convient bien à leur vocation d’origine, et reste l’argument principal justifiant pour beaucoup la présence de ceux-ci, sous l’argument spécieux que l’on paye toujours trop d’impôts dans son pays.
    Cette justification nous entraînera dans une surenchère vers le moins-disant fiscal, dont la limite, n’en doutons pas, se situera à la fiscalité zéro proposée déjà par certains états. Si celle-ci est viable pour des états confettis (avec certaines contre parties payées par d’autres !), on ne voit pas bien comment elle peut fonctionner dans un grand pays.
    Selon le Syndicat National Unifié des Impôts, l’évasion fiscale représente annuellement en France environ 45 milliards d’euros. Ce manque à gagner se reporte en pression fiscale supplémentaire sur les bases les moins mobiles, à savoir les revenus de la grande majorité des salariés et sur les PME.

    En deuxième lieu, les paradis fiscaux offrent une réglementation non contraignante sur le plan du droit social et du droit des entreprises. Sur le plan maritime, plus de 60% du tonnage en trafic internationale est sous pavillon de complaisance, contre 25% il y a 20 ans. Cette déresponsabilisation entrepreneuriale améliore le profit de quelques bilans de sociétés, mais la contre partie est payée cash et de manière décuplée par le contribuable.

    En troisième lieu, les paradis fiscaux offrent l’opacité à travers le secret bancaire ou l’incapacité à remonter aux ayants droits économiques. C’est là que se situe le danger le plus fort pour l’économie et la démocratie.
    L’opacité signifie possibilité de corruption, de désengagement de tous les risques industriels, constitution de caisse noire, possibilité de financement d’opération criminelle... Cela permet de tricher impunément sur ses comptes comme l’ont montré de nombreuses affaires.
    Quelle est la véracité des bilans des entreprises ayant créé leur myriade de sociétés écrans dans les paradis fiscaux ?

    Enfin, grâce à cette opacité, l’économie criminelle rejoint l’économie légale et y recycle ses capitaux.

    Sortir de l’impasse actuelle

    Sortir de l'impasse actuelle nécessite d’avoir une claire vision des enjeux que couvrent les paradis fiscaux, et que celle-ci soit partagée par le plus grand nombre d’acteurs. Cette prise de conscience progresse au sein de la société civile.

    De nombreuses associations comme ATTAC, Survie ou Tax Justice Network dénoncent les paradis fiscaux.
    Sur l’initiative de magistrats, il y a eu l’appel de Genève en 1996 ou la déclaration de Paris en 2000 contre l’impunité judiciaire.
    Elle a mobilisé également depuis plus de 15 ans les gouvernements et les institutions internationales. La création d’organismes comme le GAFI en 1990 par le G7, le FSF en 1999 par la Banque Mondiale et le FMI ou encore la mission parlementaire française menée de 1999 à 2002 l’attestent.
    Mais ce qui est inquiétant est le manque de résultat quantitatif obtenu par ceux-ci. De nombreux efforts normatifs, de volontés de coopérations affichées, mais aucun résultat tangible de baisse de l’usage des paradis fiscaux, au contraire.

    Sortir du flou et de l’hyprocrisie

    Supprimer tout simplement ces zones de non droit devrait être l’objectif simple des gouvernements. Les moyens sont faciles et nombreux sur le plan technique, mais la décision est éminemment politique.

    Sur le plan fiscal, pour enlever leur attractivité pour les entreprises, il suffirait de mettre en œuvre « la taxe unitaire sur les bénéfices ». Les prix de transfert permettent aisément aujourd’hui de contourner, à partir d’une certaine taille d’entreprise, l’imposition sur les bénéfices.
    La taxe unitaire sur les bénéfices « Unitary Tax », existant dans certains états américains, s’appuyant sur des indicateurs difficiles à contourner (CA et bénéfices consolidés mondiaux) est une réponse simple à cette évasion fiscale. Pour évaluer l'assiette du bénéfice imposable dans un état, on divise le chiffre d'affaires national d'une entreprise par son chiffre d'affaires mondial. Pour calculer les bénéfices à imposer sur le territoire national, on applique ensuite ce pourcentage aux bénéfices mondiaux consolidés.
    Selon de nombreux économistes, cette taxe unitaire est facile à calculer et à prélever, et les possibilités d’évasion fiscale sont très limitées.

    Concernant l’opacité qu’offre les paradis fiscaux, et donc la possibilité tant pour l’économie légale de s’affranchir des règles de droit, et pour l’économie criminelle de s’insérer dans l’économie légale, il suffirait que les grandes nations le veuillent tout simplement. Les micro-états abritant l’économie illégale et criminelle, sont totalement sous la dépendance politique et économique des états du G8. Mais il est tout aussi vrai que les dits gouvernements sont étroitement sous le contrôle des lobbies financiers et économiques, dont les intérêts sont hébergés en partie dans les paradis fiscaux.

    Il ne reste plus individuellement qu’à faire pression sur ses élus.
    Pour ce qui concerne le placement de nos économies, trouver une banque n’ayant pas d’intérêts ou de filiales dans les paradis fiscaux est une gageure, car il n’en existe tout simplement pas.

    Source : fondation.sqli.com

    A+.
    La pire chose pour l'Homme, serait qu'il meurt idiot.
    De grâce épargnez-moi la prolixe, la syntaxe et la chiffrerie à tout va
    .
    Merci.
    " TOUCHE PAS A MA NAPPE ALBIENNE "

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    • #3
      Faut taxer les fonds douteux, les prêtes noms, l'argent des élites des pays pauvres à 3% par an qui se trouvent dans les paradis fiscaux et en Suisse.
      Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

      Commentaire


      • #4
        Hbibna zek bonjour !

        Faut taxer les fonds douteux, les prêtes noms, l'argent des élites des pays pauvres à 3% par an qui se trouvent dans les paradis fiscaux et en Suisse.
        A l'impossible nul n'est tenu
        La solution du problème se trouve dans l'article

        Supprimer tout simplement ces zones de non droit devrait être l’objectif simple des gouvernements. Les moyens sont faciles et nombreux sur le plan technique...
        A+.
        La pire chose pour l'Homme, serait qu'il meurt idiot.
        De grâce épargnez-moi la prolixe, la syntaxe et la chiffrerie à tout va
        .
        Merci.
        " TOUCHE PAS A MA NAPPE ALBIENNE "

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        • #5
          et quand est-ce que la justice suisse va enquêter sur les avoirs louches détenus par les banques suisses avec la bénédiction du gouvernement helvétique?
          Dernière modification par Neutrino, 14 novembre 2011, 19h40.

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          • #6
            pour une fois je suis d accord avec toi
            personne n'enquetera ..
            The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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