« Dans ces soirées, toutes les filles passaient par DSK », explique une prostituée, qui précise qu’il se montre « surtout intéressé par les nouvelles venues ». « Avec les plus anciennes, c’était moins intense. » | DR
L’une se prénomme Florence, l’autre Mounia. La première revendique son goût du libertinage tout en assumant mal ses activités occasionnelles d’escort-girl. La seconde s’est prostituée de longues années. Chacune de leur côté, elles ont fréquenté plusieurs des protagonistes impliqués dans l’affaire de proxénétisme dite du Carlton de Lille. Et elles ont eu comme client DSK. Itinéraire de ces femmes à travers leurs récits faits aux enquêteurs.
Une « libertine » devenue escort-girl, par nécessité : devant les policiers lillois qui l’interrogent, le 20 octobre, c’est ce parcours un peu chaotique que dessine Florence, 30 ans, dont le destin semble avoir souvent croisé celui de DSK.
De Lille à Washington, en passant par un appartement parisien ou un studio d’enregistrement de Bruxelles, la jeune femme évoque au total onze rencontres « libertines », échelonnées sur six ans, avec l’ex-patron du FMI, « un élément très actif du groupe ». Des rencontres tarifées et systématiquement réglées, en liquide, par Fabrice Paszkowski, à l’origine de ces échanges.
Sa rencontre avec cet entrepreneur lillois, écroué dans cette affaire de proxénétisme, est ancienne. « Il y a environ six ans, dans un club échangiste à Menin, en Belgique », se souvient la jeune femme, qui, à l’époque, fréquente régulièrement ce genre d’établissements. Florence, que son activité d’assistante-réalisatrice ne parvient pas à nourrir, veut alors « découvrir le milieu de l’escorting haut de gamme ». Elle sympathise avec Paszkowski, un homme qui « connaît du beau monde » et possède un impressionnant carnet d’adresses. Très vite, l’entrepreneur lui propose « un après-midi libertin à Paris dans un appartement ». A la clef, « un bon restaurant » et « entre 500 € et 1000 € avec les frais de transport ». Pour Florence, c’est une première. Elle n’avait jamais été payée jusqu’alors.
Rendez-vous dans un deux-pièces
Au restaurant, elle rencontre une autre escort-girl et un guitariste, ses futurs partenaires. Fabrice annonce qu’« une personne connue » les attend dans un petit deux-pièces. Ce personnage, c’est DSK. « A l’époque, il n’était pas encore au FMI (NDLR : il en est nommé directeur général en novembre 2007) », dit Florence. A entendre la jeune femme, Fabrice Paszkowski et DSK n’en sont pas à leur coup d’essai. « J’ai compris qu’ils faisaient d’autres après-midi où je n’étais pas conviée. J’en ai conclu qu’ils voulaient des filles différentes régulièrement », explique-t-elle. Ses partenaires pouvaient-ils ignorer la nature tarifée de ses prestations? « Une seule fois je me suis aperçue, à Bruxelles, qu’il (NDLR : Fabrice Paszkowski) parlait aux autres de ma rémunération », se souvient Florence.
Elle évoque trois jours à Washington
A sa demande, sa meilleure amie, libertine comme elle, vient parfois lui prêter main-forte. Les deux femmes se seraient ainsi partagé 2400 € pour les trois jours passés à Washington en mai 2010 auprès de DSK et ses amis et 1600 € pour les après-midi à Paris, à Lille et à Bruxelles. Chacun de ces échanges est l’occasion de nouvelles rencontres : des couples, des hommes, de nombreuses filles, « certaines se présentaient comme la maîtresse de Dominique (NDLR : DSK) », dit-elle. L’ex-patron du FMI semble doué d’une vigueur peu commune. « Dans ces soirées, toutes les filles passaient par DSK », dit Florence, qui précise qu’il se montre « surtout intéressé par les nouvelles venues ». « Avec les plus anciennes, c’était moins intense. »
Outre ses prestations d’escort-girl, la jeune femme propose alors des massages coquins à son domicile. Pour élargir sa clientèle, elle rencontre René Kojfer, responsable des relations publiques du Carlton de Lille. Les tarifs qu’il lui propose, « entre 100 et 150 € », sont trop bas. « Le pire, c’est qu’il voulait me tester gratuitement et régulièrement », ajoute celle qui résume en ces termes ses rencontres avec DSK : « Des petites sauteries qui sont des moments agréables qui payent bien. »
ÉLISABETH FLEURY ET GEOFFROY TOMASOVITCH
Le Parisien
L’une se prénomme Florence, l’autre Mounia. La première revendique son goût du libertinage tout en assumant mal ses activités occasionnelles d’escort-girl. La seconde s’est prostituée de longues années. Chacune de leur côté, elles ont fréquenté plusieurs des protagonistes impliqués dans l’affaire de proxénétisme dite du Carlton de Lille. Et elles ont eu comme client DSK. Itinéraire de ces femmes à travers leurs récits faits aux enquêteurs.
Une « libertine » devenue escort-girl, par nécessité : devant les policiers lillois qui l’interrogent, le 20 octobre, c’est ce parcours un peu chaotique que dessine Florence, 30 ans, dont le destin semble avoir souvent croisé celui de DSK.
De Lille à Washington, en passant par un appartement parisien ou un studio d’enregistrement de Bruxelles, la jeune femme évoque au total onze rencontres « libertines », échelonnées sur six ans, avec l’ex-patron du FMI, « un élément très actif du groupe ». Des rencontres tarifées et systématiquement réglées, en liquide, par Fabrice Paszkowski, à l’origine de ces échanges.
Sa rencontre avec cet entrepreneur lillois, écroué dans cette affaire de proxénétisme, est ancienne. « Il y a environ six ans, dans un club échangiste à Menin, en Belgique », se souvient la jeune femme, qui, à l’époque, fréquente régulièrement ce genre d’établissements. Florence, que son activité d’assistante-réalisatrice ne parvient pas à nourrir, veut alors « découvrir le milieu de l’escorting haut de gamme ». Elle sympathise avec Paszkowski, un homme qui « connaît du beau monde » et possède un impressionnant carnet d’adresses. Très vite, l’entrepreneur lui propose « un après-midi libertin à Paris dans un appartement ». A la clef, « un bon restaurant » et « entre 500 € et 1000 € avec les frais de transport ». Pour Florence, c’est une première. Elle n’avait jamais été payée jusqu’alors.
Rendez-vous dans un deux-pièces
Au restaurant, elle rencontre une autre escort-girl et un guitariste, ses futurs partenaires. Fabrice annonce qu’« une personne connue » les attend dans un petit deux-pièces. Ce personnage, c’est DSK. « A l’époque, il n’était pas encore au FMI (NDLR : il en est nommé directeur général en novembre 2007) », dit Florence. A entendre la jeune femme, Fabrice Paszkowski et DSK n’en sont pas à leur coup d’essai. « J’ai compris qu’ils faisaient d’autres après-midi où je n’étais pas conviée. J’en ai conclu qu’ils voulaient des filles différentes régulièrement », explique-t-elle. Ses partenaires pouvaient-ils ignorer la nature tarifée de ses prestations? « Une seule fois je me suis aperçue, à Bruxelles, qu’il (NDLR : Fabrice Paszkowski) parlait aux autres de ma rémunération », se souvient Florence.
Elle évoque trois jours à Washington
A sa demande, sa meilleure amie, libertine comme elle, vient parfois lui prêter main-forte. Les deux femmes se seraient ainsi partagé 2400 € pour les trois jours passés à Washington en mai 2010 auprès de DSK et ses amis et 1600 € pour les après-midi à Paris, à Lille et à Bruxelles. Chacun de ces échanges est l’occasion de nouvelles rencontres : des couples, des hommes, de nombreuses filles, « certaines se présentaient comme la maîtresse de Dominique (NDLR : DSK) », dit-elle. L’ex-patron du FMI semble doué d’une vigueur peu commune. « Dans ces soirées, toutes les filles passaient par DSK », dit Florence, qui précise qu’il se montre « surtout intéressé par les nouvelles venues ». « Avec les plus anciennes, c’était moins intense. »
Outre ses prestations d’escort-girl, la jeune femme propose alors des massages coquins à son domicile. Pour élargir sa clientèle, elle rencontre René Kojfer, responsable des relations publiques du Carlton de Lille. Les tarifs qu’il lui propose, « entre 100 et 150 € », sont trop bas. « Le pire, c’est qu’il voulait me tester gratuitement et régulièrement », ajoute celle qui résume en ces termes ses rencontres avec DSK : « Des petites sauteries qui sont des moments agréables qui payent bien. »
ÉLISABETH FLEURY ET GEOFFROY TOMASOVITCH
Le Parisien
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