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L'État d'Israël est-il écologiquement durable ?

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  • L'État d'Israël est-il écologiquement durable ?

    À l'heure où, une fois de plus, il est question de paix au Proche-Orient, concomitamment Israël se complaît à coloniser et à occuper encore et encore de nouveaux territoires palestiniens. Depuis 1947 et en infraction avec tous les accords, l'expansion de l'État hébreux n'a eu de cesse. Un regard novateur d'écologie humaine joint à la fatale notion du rapport de force apporte peut-être la réponse quant au vain espoir de voir un jour la fin du conflit et une reconnaissance de la Palestine.

    Apologie écologique pour un destin planétaire. Sionisme et écoconscience

    « Quand Dieu créa le premier couple, il les bénit en leur disant : remplissez la Terre et conquérez-la ! » La Torah
    « En Israël, pour être réaliste, vous devez croire aux miracles. » David Ben-Gurion

    Israël est-elle une nation « écosystémiquement » viable ? On pourrait sérieusement en douter. Selon le Livre, respecter la nature au lieu de l'exploiter pourrait être interprété comme une dévotion hérétique. Cette réflexion concerne l'ensemble du monothéisme créationniste, soit les trois religions révélées.
    Traiter ce sujet n'est ni attaquer, ni défendre l'existence d'Israël. En parler ne peut davantage être taxé d'antisionisme, même au nom de « l'intolérable chantage » (sic Rony Brauman) qui consiste à accuser les non-sionistes de racisme antisémite. Rapporter que son banquier est Juif quand il est Juif pourrait bientôt tomber sous le coup de la loi. De nombreux Juifs antisionistes sont jugés pour propos antisémites, ce qui est inique. Ce fut le cas, par exemple, d'Edgar Morin, l'un de nos plus grands philosophes.
    Aborder la viabilité écologique de l'État hébreux sous l'aspect strictement écologique procure un éclairage nouveau, qui change des raisons habituelles et toujours invoquées pour en débattre, soient celles idéologiques, politiques, morales et religieuses.
    À l'heure où l'on ne cesse de se questionner sur la durabilité de notre humanité et sur la perversité écologique de nos comportements, il peut être bon de s'interroger pour savoir si le sionisme est ou n'est pas atteint de cécité écologique.
    Hors les engouements immédiats, quel peut être le véritable avenir d'une nation rapportée et étroitement localisée sur un mouchoir de poche de quelque 20 000 km2, belliqueusement adossée aux 15 434.000 km2 du monde arabe ?
    L'invention d'une Terre promise mais trop à l'étroit, dorénavant peuplée de 7,5 millions d'habitants, point de mire d'une diaspora d'autant de Juifs candidats à une immigration (en hausse), n'est-elle pas, du point de vue de l'empreinte écologique (population/espace/ressources) symbolique d'une humanité qui va droit dans le mur ?

    Une joute démographique

    Tant en Israël qu'en diaspora, seul les haredim, ultra-orthodoxes théologiquement antisionistes, font preuve d'une dynamique nataliste hors du commun puisque ces familles rompues au commandement religieux (le « croissez et multipliez » de la Genèse 1 : 28, 9 : 1,7) possèdent entre 5 et 10 enfants (7 en moyenne en Israël). Ces intégristes sont-ils ainsi passés de 6 % de la population de l'État hébreux en 2002 à 13 % dès 2006 et à plus de 20 % à ce jour. Ils représentent à eux seuls une grave menace de charge populationnelle pour la petite nation. La population israélienne moins pratiquante et d'un statut socio-économique plus élevé, vivant à l'Occidentale, ne montre qu'un indice de natalité de l'ordre de 2,5 enfants par femme. À l'extérieur d'Israël, les juifs diasporiques ont un taux nataliste nettement plus faible. Il est avéré que le nationalisme exacerbe la procréation, d'autant plus fortement lorsqu'il s'agit d'une joute démographique constituée par la menace surnuméraire des sociétés musulmanes, même si l'on constate finalement et globalement une implosion de celles-ci. Il n'en demeure pas moins que la bande de Gaza, qui supporte 4 000 habitants au km2, est assortie d'un taux de fécondité de 6,3 enfants par femme. On consultera à ce sujet ce site dont j'extrais le passage ci-après : « D'ici 2035, on prévoit une majorité juive de 80 % sur l'ensemble du territoire constitué par l'Israël pré-1967 et par la Judée et la Samarie. Ce chiffre sera atteint à condition de tirer avantage de l'actuelle majorité juive de 67 %, de la solide croissance démographique juive, du potentiel unique de l'aliya et à condition aussi qu'une politique démographique digne de ce nom soit enfin adoptée par l'État d'Israël et le monde juif. La bombe à retardement démographique n'existe pas, c'est un épouvantail régulièrement brandi mais constamment démenti par les faits ! »

    Économie écologique, un paradoxe ordinaire

    Aussitôt investi, l'État d'Israël, pourtant très pauvre en terre arable et dont la moitié du territoire est semi-aride, fut essentiellement voué à une agriculture productiviste, notamment par cette structure communautaire très efficace que sont les kibboutz. Bien loin du jardin vivrier ou de l'authentique culture oasienne en phase avec les fondamentaux de la nature, les Israéliens usèrent de tous les moyens pour atteindre une performance agricole apte aux plus massives exportations. Aucun développement durable, pour reprendre un oxymore du jour, n'a jamais présidé à de telles exigeantes initiatives agraires. Avec l'orange « Jaffa », désormais en totale déconfiture, la production d'agrumes augurait avant la lettre une mondialisation libérale.

    À l'heure où, tant par souci de santé que pour limiter d'urgence les émissions intempestives de CO2, on exhorte le consommateur à renoncer aux circuits longs et à choisir local, on peut s'interroger sur le bien fondé de ces kiwi, patates et volailles made in Israël qui ne cessent de faire le tour de la Terre avant d'atterrir, insipides, sur les étales des hypermarchés. Quelque 4 millions de tonnes de fruits et légumes, 1,2 milliard de litres de lait, 1,6 milliard d'œufs et un milliard de fleurs coupées, issues de 440 000 hectares cultivés et outrancièrement coûteuses pour la planète, figurent à l'affiche des exportations israéliennes.

    C'est donc à dessein que le désert du Néguev (à lui seul la moitié de la superficie d'Israël) fut « planté », et non pas pour lutter platoniquement contre la désertification. Planter des arbres dans un désert plait aux gens mais s'avère être une initiative aussi stupide et contre-nature qu'assécher des marécages. Qu'en disait Théodore Monod, l'ami du désert ? Tout ce qui brille n'est pas de l'or, tout ce qui est vert n'est pas « la nature ». Voire les golfs... Si l'esprit de l'agriculteur bourgeois, en proie à une gestion démentielle, se prend aisément au jeu du démiurge, c'est que sa réflexion écologique n'arrive pas à la cheville de celle des peuples premiers. Un désert est un écosystème fragile et plein de vie, une dotation géographique, ce qui n'a rien à voir avec l'érosion ou la désertification d'ordre anthropique. Et c'est justement le mode cultural erroné, type celui d'Israël, qui fait la désertification ! Le soi-disant remède est pire que le mal. Mais plus c'est gros, plus ça passe. Enfin jusqu'au moment où tout s'effondre. Et nous y sommes.
    Le Désert du Néguev était initialement habité par des tribus bédouines nomades dispersées sur ces 10 000 km2, vivant du pastoralisme extensif et s'adonnant à une céréaliculture vivrière aléatoire. C'était dans l'ordre des choses.
    Faire reverdir les déserts (à des fins lucratives...) était un rêve qui fut rendu tangible par l'invention de la micro-irrigation (goutte à goutte), trouvaille on ne peut plus anthropocentriste puisqu'elle consiste à l'appropriation égoïste et exclusive d'un minimum d'eau pour un maximum de profit. On est bien loin de l'irrigation par les séguias et de leur « perte » généreuse et partagée avec les autres espèces floristiques et animales de l'écosystème riverain. La technologie moderne d'irrigation par goutte à goutte a été justement inventée en Israël par la famille Blass, expérimentée en 1959 au kibboutz Hatzerim, puis brevetée avant d'être développée à des fins similaires d'agroproductivisme dans le monde entier.

    En dépit de cette gestion on ne saurait plus rigoureuse, le territoire est maintenant en manque d'eau, les nappes sont affaissées et le Jourdain, lieu de pèlerinage et symbole du christianisme, n'offre plus sur la plupart de son cours qu'un filet d'eau pollué. De 1,3 milliard de mètres cubes par an, son débit est tombé à seulement 70 000 m3 aujourd'hui. Il est désormais interdit de pêcher dans le lac de Tibériade et la Mer Morte est bel et bien morte. Depuis un demi-siècle, 98 % de l'eau surpompée à des fins agricoles l'est depuis le Jourdain, lequel fut aussi et par ailleurs le réceptacle des eaux usées et non traitées, lourdement chargées de nitrates et de biocides, ainsi que de résidus médicamenteux issus des élevages piscicoles. Pourrir et assécher la rivière où le Christ fut baptisé est un bel acte de foi ! Aucun animiste, aucun panthéiste ne salope un écosystème au nom du fric.

    A Suivre...

  • #2
    Suite...

    Doué d'irrespect et opportuniste talentueux, vertueux moralisateur devant l'Éternel, le monothéiste a le talent de réussir tout en piétinant ses propres convictions. Un rosaire d'actions blasphématoires n'induit pas l'anathème : la fin justifie les moyens est sa devise séculaire. « Jourdain » signifierait « la rivière de la peine du jugement »... Au cours de ces soixante dernières années, la majeure partie du fleuve – zone frontalière jalonnée de barbelés et de mines située entre Israël et la Jordanie – a été interdite d'accès, ce qui a permis d'effectuer des pompages illimités à l'abri des regards indiscrets. Fallait-il assécher l'unique fleuve pour « faire fleurir le désert », ou plus cyniquement le transformer en une serre gigantesque ? Avant qu'il ne soit surexploité pour l'irrigation, les rives du Jourdain étaient pourtant luxuriantes. Ce qui est pris n'est plus à prendre et les jours du Jourdain sont ainsi comptés. Les menaces d'étiage et les risques de tarissement irréversible résultant de l'arrogance des hommes se déclinent en risques géostratégiques.

    Tandis que le secteur agricole ayant fait main-basse sur l'essentiel des ressources, et ce, jusqu'à épuisement définitif, est en sérieuse dégringolade, ce modèle redoutable et qui s'affiche clairement comme un déshéritement des générations futures est présenté on ne peut plus mensongèrement (agriculture raisonnée...) sous le label « Agro-ecology » par le Ministère israélien de l'environnement.

    Un généticien israélien, Avigdor Cahaner, a récemment accompli l'effroyable « prouesse » de produire un poulet sans plume, lequel est en voie de commercialisation. Que des avantages ! Cette violation du Vivant est-elle aussi une entourloupe de l'élevage raisonné, déontologiquement labellisée agro-écologie ?


    J'ai lu quelque part, entre-autres arguments de pseudo écologisme, que le Shabbat garantissait au sol un jour de repos hebdomadaire ! Tout est désormais bon, en Israël et ailleurs, pour justifier n'importe quoi au nom de l'écologisme. Il en va ainsi du migrach, une ceinture « naturelle » autour des villes, ou d'une loi juive interdisant la présence des chèvres et des moutons dans les zones habitées à cause des dommages causés. Mais en pleine nature, pas de problème ! Il s'agit là de pur environnementalisme sans portée écologique conservatoire.
    En tout état de cause, et outre de nouvelles colonisations, les prolongations d'une telle surexploitation agricole irréfléchie (ou trop réfléchie !) ne pourront se jouer que sur des projets faramineux tels l'insémination des nuages et le dessalement de l'eau de mer.

    L'expansion et l'occupation de nouveaux territoires à n'importe quel prix sont donc ainsi motivées par un mode économique « à l'Américaine », dans le plus complet gâchis. Comme tant d'autres nations modernes, Israël renvoie à l'allégorie de Rapanui (l'Île de Pâques), sauf qu'Israël n'est pas une île et peut être tenté par d'autres guerres des Six jours pour satisfaire sa soif économique. Les colons ne sont pas, que je sache, des chefs d'orchestre, des peintres ou des penseurs, mais des entrepreneurs agricoles. CQFD ! L'idéologie sioniste n'est même pas de mise, ce n'est qu'une question de survie, de cette survie qui, au nom d'une inéquation entre une exploitation minière de la nature et des ressources limitées parce que non rechargeables, entraînera sur la globalité de notre planète exsangue et surpeuplée les pires affrontements et une vie invivable des Terriens à l'horizon 2050. Israël apparaît ainsi tel un modèle du genre, un exemple emblématique de l'aveuglement écologique dont est atteint l'homme moderne d'essence occidentale.

    À cela s'ajoute bien évidemment certaines pratiques abracadabrantesques du domaine religieux. Sur le plan environnemental, Israël connaît un problème extravagant auquel nul autre pays au monde n'est confronté : des tonnes de sel utilisé pour rendre la viande propre à la consommation d'après la loi juive, sont rejetées chaque année et polluent le sol et les aquifères. Ce sel est actuellement acheminé dans des décharges. Avec la pluie il pénètre peu à peu dans le sol et il sale ainsi les nappes phréatiques qui sont les essentielles sources d'eau douce du pays. Le ministère de l'environnement a finalement trouvé une solution : les abattoirs seront bientôt contraints de jeter le sel dans la mer. Pour cachériser onze tonnes de viande, il faut en moyenne une tonne de sel. Ainsi chaque année, les abattoirs utilisent environ 30 000 tonnes de sel, qui finissent à la décharge. Une grosse partie aussi est évacuée dans les égouts, mais les stations d'épuration de l'eau ne sont pas capables de filtrer le sel.

    Les sols à l'agonie, l'épuisement de l'eau douce et le littoral bétonné, l'avenir économique d'Israël devra résider dans le développement de l'électronique et de l'informatique... Le progrès n'est-il pas idéalement infini ? Hors raison, comme les cultures hors saisons ?

    Quand cesserons-nous de vivre sur le dos de la nature pour vivre AVEC la nature ?

    « Excessive, démesurée est déjà la violence des événements environnementaux, et plus injustes seront les dramatiques conséquences du prochain chaos universel qui attend la société des hommes ». Cette assertion est-elle fondée ? Oui, si l'on considère déjà comme injuste la mise au rebut de l'offrande de Caïn par son dieu. « J'accorde ma bienveillance à qui je l'accorde, je fais miséricorde à qui je fais miséricorde. » (Livre de l'Exode, 33, 19). Dieu d'Israël n'était pas qu'un beau salaud, il était peut-être juste !!! Non, si l'on estime qu'il était déjà dans l'ordre juste de préférer l'offrande du pasteur nomade qu'était Abel, à celle de son frère, l'agriculteur potentiellement totalitaire. Totalitaire puisque sélectif et exterminateur, capable de refourguer sa merde à son dieu comme 6 000 ans plus tard ses héritiers spirituels de l'agrochimie productiviste exhiberont leurs productions malfaisantes dans les salons agricoles des mégapoles dénaturées. » (...) « L'histoire banale de Caïn et Abel exprime bien la situation de l'homme d'une manière universelle, avec deux personnages qui concernent tous les hommes, l'un d'eux étant l'archétype du responsable de notre infortune. Mais la Bible dans son ensemble, y compris le Nouveau Testament, reste muette sur les questions portant sur les relations de causes à effets. À nous de considérer que le rejet par Yahvé de l'oblation de Caïn engendre un fratricide qui sera le premier péché de l'homme, après le péché originel.

    Tout va suivre dans cette ligne pendant quelque 6 000 ans jusqu'à l'actuel début d'épuisement d'Urantia, notre Terre nourricière. Une certaine propagande nous parle d'un choc de civilisation, d'un axe du bien en croisade purificatrice contre un axe du mal... Les auteurs de cette berlue ont à leur dernier actif la cynique trouvaille d'un apartheid climatique : notre premier monde pirate poursuivrait ses émissions de gaz à effets de serre mais exigerait que l'autre monde, celui que nous pillons, s'engage à la décroissance à peine tente-t-il d'émerger ! Elle est bien bonne ! La Terre se meurt sous les coups des hommes de l'affairisme agricole qui partout poursuivent leur funeste besogne consistant à entreprendre, à fabriquer, à façonner, à former, à normaliser, à produire, à amasser, à posséder, à instituer. « Jacobisé », l'homme n'a de cesse de manger, de boire, de déféquer, de vendre, d'acheter, de bâtir, d'investir, malgré les signes avérés du « jour de la Colère ». (Michel Tarrier, Nous, peuple dernier, Éditions L'Harmattan, 2009).

    Chronologie des territoires palestiniens perdus de 1946 à 2009



    Michel Tarrier
    15 Novembre 2011

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    • #3
      Israel pour quel tombe faux que occident tombe , c'est Israélien seul n'aurait jamais pue rien faire , le truc chez les juifs c'est qui sont très bien implanté au Etat-Unis (avant même la colonisation juifs)et que la diaspora juifs au Etat Unis sont très riche et détienne beaucoup de grande société et donc a ont l'argent et détienne beaucoup d'entreprise .

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      • #4
        Espérons qu'ils suivent l'exemple des lemmings.Je le souhaite ardemment....

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