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L'échec annoncé de la "supercommission" sur la dette américaine

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  • L'échec annoncé de la "supercommission" sur la dette américaine

    La presse américaine est quasi unanime : l'échec est annoncé pour lundi soir. Et ce n'est pas le premier. Pour la troisième fois en un an, la classe politique américaine va probablement faire la démonstration de son incapacité à s'entendre sur l'immense challenge que représente la réduction de la dette américaine.

    Aux origines de la "supercommission" sur la réduction de la dette

    Cet automne, la dette américaine a atteint le montant vertigineux de 15 000 milliards de dollars. Afin de reprendre un semblant de contrôle sur les déficits, le président Barack Obama et le Congrès ont inclus dans leur accord sur le relèvement du plafond de la dette américaine la création d'une "supercommission" sur la dette. Mise sur pied fin juillet, elle a jusqu'au lundi 21 novembre pour trouver un accord approuvé par les démocrates et les républicains. Le texte final devait en principe être voté par les membres de cette commission, mercredi, veille de la fête de Thanksgiving, qui marque une courte pause dans les travaux législatifs.

    Par la suite, le texte devait être transmis à la Chambre des représentants et au Sénat, appelé à le voter sans pouvoir en modifier la substance ni changer les délais d'application.

    Mais dimanche, plusieurs membres de la supercommission se sont succédé sur les plateaux de télévision pour annoncer qu'un accord semblait définitivement hors de portée dans les délais impartis. Et que naturellement, tout était de la faute de l'autre camp.

    Le plus urgent : préserver les Américains les plus fragiles


    Les douze membres de la supercommission, dont le plus connu est le sénateur démocrate et ancien candidat à la présidence John Kerry, ont pour mission de se mettre d'accord sur la répartition des coupes budgétaires. L'objectif est de dégager 1 200 milliards de dollars d'économies sur dix ans.

    Les décisions les plus urgentes concernent la décision de prolonger ou non les exonérations d'impôts arrivant à expiration fin décembre, ainsi que l'opportunité de maintenir des aides aux chômeurs qui expireront elles aussi fin décembre. Or les économistes américains s'accordent à dire que le non-renouvellement de ces mesures, décidées dans le cadre du plan de Barack Obama pour l'emploi, pourrait s'avérer extrêmement dommageable à la reprise économique américaine. Celle-ci reste en effet très timide et qui pâtit des incertitudes persistantes autour de la zone euro.

    Faute d'accord, des mécanismes de coupes automatiques se déclencheront dès janvier 2013, pour atteindre les 1 200 milliards d'économies jugés nécessaires. Particulièrement touché par ces coupes automatiques, la défense concentrerait à elle seule la moitié des économies déclenchées. En revanche, la sécurité sociale, le programme Medicaid (assurance maladie pour les plus pauvres), et une grande partie des programmes en faveur des vétérans et des indigents ne seraient pas affectés.

    La question fiscale cristallise les débats


    La proposition formulée par les membres démocrates de la commission prévoit notamment une coupe dans le budget de la sécurité sociale de l'ordre de 500 milliards de dollars, l'obligation pour les bénéficiaires du programme Medicare (en faveur des personnes âgées) les plus aisés de payer un "premium" (surprime), ainsi qu'une moindre prise en compte de l'inflation dans la révision annuelle des remboursements de sécurité sociale.

    Bien que par principe opposés à toute hausse d'impôts, les républicains admettent du bout des lèvres que la taille de la dette américaine laisse peu de choix d'un point de vue fiscal. Les républicains plaident donc pour des coupes sur certaines niches fiscales, ainsi que pour l'élargissement de l'assiette sur laquelle sont calculées les taxes destinées à alimenter les caisses de la sécurité sociale.

    Quelques heures à peine avant la mort annoncée d'un accord sur la dette, les deux camps sont prompts à se renvoyer la responsabilité du fiasco. Mitt Romney, un des favoris dans la course à la primaire républicaine, a été l'un des premiers à tirer dimanche, rapporte le Wall Street Journal.

    Invoquant la responsabilité d'Obama dans l'échec des discussions, il a appelé la commission à annuler sans délai les 600 milliards de dollars d'économies prévus sur le budget de la défense, que Romney envisage comme un éventuel levier de relance. D'une manière générale, les républicains accusent les démocrates de ne pas avoir consenti à des coupes plus importantes dans les programmes sociaux.

    Les républicains dénoncent en outre un manque d'implication de la part du président Obama pour faire aboutir les travaux de la commission. Une accusation balayée par John Kerry dimanche dans l'émission "Meet the press", sur NBC.

    A l'heure actuelle, déplore le blog du New York Times consacré aux élections américaines, le seul consensus auquel sont parvenus les membres des deux partis est l'impérieuse nécessité de réduire la dette américaine sur le long terme, de 4 000 milliards de dollars sur dix ans. Un objectif inatteignable sans mesure de grande ampleur.

    Les conséquences d'un échec de la supercommission dépasseront le cadre de l'économie américaine

    Un troisième échec sur la dette serait d'une part susceptible de fortement perturber les marchés, d'autre part d'entraîner une nouvelle dégradation de la note des Etats-Unis. Cette dernière éventualité n'est cependant pas privilégiée par les observateurs. Ceux-ci estiment que, du moment que les coupes interviennent, que ce soit par l'intermédiaire d'un accord bi-partisan ou par le biais de mécanismes automatiques, la situation n'est pas plus alarmante qu'avant. De la même manière, aucune modification de prévision de croissance ne devrait survenir dans les prochaines semaines, qu'il y ait accord ou non.

    Cependant, soulignent les auteurs du blog financier Zero Hedge, le Congrès préfèrerait voter un accord signé par une commission bi-partisane que de se voir soumettre des mécanismes de coupes automatiques. Et c'est peut-être là le nœud du problème, insiste Zero Hedge : les marchés et les acteurs économiques seront rassurés par un accord, quelle qu'en soit la teneur, alors qu'un échec des négociations ne fera que renforcer la défiance face au pouvoir et à l'incertitude autour d'une réforme fiscale jugée indispensable à la suite des élections de 2012. De fait, l'incapacité des douze membres de la commission révèle à quel point la controverse autour de la dette s'est immiscé au cœur du débat politique, à quelques mois des élections primaires.

    Pour un éditorialiste du Washington Post, la principale conclusion que "les agences de notation, les marchés et les Américains moyens" retiendront de cette supercommission, est que le Congrès n'est simplement "pas capable d'élaborer des textes bi-partisans en général". En termes d'image, cet échec des institutions américaines serait extrêmement coûteux pour les Etats-Unis, qui exhortent depuis plusieurs mois l'Union européenne à surmonter ses divisions pour mettre en œuvre des solutions à la crise.


    Audrey Fournier, le monde

  • #2
    la classe politique américaine va probablement faire la démonstration de son incapacité à s'entendre sur l'immense challenge que représente la réduction de la dette américaine.
    il ne faut pas s'attendre à des miracles avec les Bouffons de Washington (démocrates et républicains). il ne peut pas y avoir de "supercommission" avec des bouffons. une commission de bouffons, ça restera éternellement une commission de bouffons. alors que les Etats Unis sont devant une opportunité inespérée de coiffer sur le poteau les européens en détresse, les bouffons de la supercomission planchent sur les même solutions que les eurpéens. les américains sont en train de manquer une occasion unique de toute leur histoire... les solutions des européens, c'est de trouver le moyen de régler leur problème de dette en faisant plus de dettes pour rassurer les marchés financiers. n'importe quoi! naufrage garanti à terme. aucune chance de s'en sortir. les Etats Unis devraient profiter de la situation et opter pour une soltion "tout sauf les marchés". c'est tout à fait dans leurs cordes. les Etats Unis, c'est aussi grand que l'Europe mais avec l'avantage de l'unité politique (inexistante côté européen). les Etats Unis ont les moyens de faire bien mieux que les européens pourtant ils se contentent de faire aussi bien... pour le plus grand bonheur des marchés fianciers... des Faucons de Wall Street... etc...
    Dernière modification par Neutrino, 25 novembre 2011, 12h18.

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