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Envie de partir d'Algérie au risque d'en mourir

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  • Envie de partir d'Algérie au risque d'en mourir

    Adnane a 20 ans. Il habite à Bab El-Oued. Mais depuis l’âge de 16 ans, c’est au port qu’il passe l’essentiel de son temps. “Je suis rentré à la maison ce matin à 6 heures. Je n’ai pas pu partir”, relate-t-il déçu.

    Pour la énième fois, il revient bredouille après une tentative d’embarquement sur un cargo de la Cnan. La veille, il avait escaladé les grilles de l’enceinte portuaire. Planqué entre les containers, il avait attendu que la nuit tombe pour se faufiler dans le ro-ro. Mais, les maîtres-chiens de l’Epal ont mis la main sur lui. “Ils ont lâché sur moi leur berger allemand et lui ont donné l’ordre de me mordre”, poursuit-il avant de soulever son tee-shirt pour montrer des lésions sur son torse. Il y a trois jours, Adnane subissait le même traitement. Mais il s’en est sorti sans trop de dégâts contrairement à son copain qui, selon lui, a été grièvement mordu à la tête. “Il arrive aussi qu’ils (les maîtres-chiens, Ndlr) nous frappent avec des barres de fer”, révèle-t-il endurci.

    Adnane a été pris la première fois quand il était adolescent, alors qu’il était caché dans un cargo, son embarcation de choix depuis. Il était dans la salle des machines. Au cours de la fouille, les policiers le débusquent et le mettent entre les mains de la justice qui le relaxe. En quatre ans, Adnane a accumulé plusieurs affaires. Mais il n’en a cure. “Quelquefois, je ne réponds même pas aux convocations.” Son objectif unique étant de prendre le large, il est sûr d’y parvenir. Le jeune homme a cette certitude depuis que son frère aîné a mis les voiles, il y a seize ans. De ce frangin installé en Angleterre lui parviennent des nouvelles enthousiastes. Il serait riche et heureux avec une Britannique qu’il a épousée pour régulariser sa situation administrative. Mais Adnane lui reproche de ne pas le faire profiter ainsi que les siens de cette aisance. “S’il m’avait envoyé de l’argent, j’aurais acheté un visa. Mes parents sont divorcés. Ma mère n’a pas d’argent et j’ai un autre frère qui se dope au Patex. Je dois partir pour les aider”, promet le garçon.

    Dans son survêtement ample, son corps chétif est mis à rude épreuve par le parcours du combattant qu’il fait au port. Depuis peu, deux autres copains du quartier se sont joints à lui. Faycel, le plus âgé (26 ans), découvre les itinéraires et les ruses des clandestins. Pour passer inaperçu, le groupe s’est doté de gilets fluorescents des agents de l’Epal. Ils coûtent 800 DA l’un. Si, globalement, Adnane et Faycel nient l’existence de complicités de la part des travailleurs du port, ils avouent que des équipages de navires étrangers leurs prêtent main forte parfois. “Quand ils nous voient, ils font le guet et nous donnent de la nourriture”, racontent les deux amis. Cette générosité n’a pas profité aux clandestins d’El- Harrach qui ont embarqué sur un navire maltais dernièrement. Adnane raconte que sur 27 harragas, 13 ont été arrêtés au port de Laspezia (Italie). “Les policiers ont tiré sur eux avec des fusils à pompe. Mais ce sont les nôtres qui ont commencé les hostilités en frappant avec un couteau un marin qui les avait repérés”, remarque-t-il. D’habitude, les clandestins ne vont pas jusque-là.

    À leur arrivée dans les ports de France, d’Italie ou d’Espagne (les destinations les plus fréquentes), ils n’ont aucun mal à quitter les enceintes. “Il n’y a qu’à plonger dans l’eau et nager”, explique Faycel. À Bab El-Oued, les tuyaux sont connus de tous, car tous sont des prétendants au départ. “N’importe qui vous dira qu’il a tenté le coup. Toute l’Algérie est au port”, jure de son côté Adnane.

    D’après lui, au moins une cinquantaine de jeunes se retrouvent aux abords et à l’intérieur du port tous les jours. Certains sont très bien organisés.
    D’autres, sous l’effet de la drogue, se retrouvent souvent dans des situations délicates, parfois dramatiques. Une connaissance de Adnane a trouvé la mort après avoir glissé des amarres. Le jeune homme prévoit toujours des somnifères pour la traversée. Les sédatifs sont utilisés pour tromper la faim. Des clandestins partis dernièrement pour l’Équateur (une escale choisie pour rallier ensuite les États-Unis) sur un navire de bananes les ont utilisés. Le bateau a mis huit jours pour atteindre son escale. Entre chaque somme, les harragas mangeaient un peu de pâte de dattes.

    Par Liberté

  • #2
    ça me fait penser a qql qui disait "ciao bello ciao bello ciao bello"
    et que lui est parti "ciao el presidenti" ce faire m.. pardon ce faire soigné
    tu tombe je tombe car mane e mane
    après avoir rien fait ...on a souvent le sentiment d'avoir faillie faire ....un sentiment consolateur

    Commentaire

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