Ce sont des portraits d’hommes ordinaires, jeunes, vieux, beaux gosses ou passe-partout. A première vue, des types souriants et sympathiques. Ce n’est qu’au deuxième coup d’œil qu’on remarque le détail qui tue : tous ont des mains de monstres…
« Dénonçons la violence qui se cache, appelez le 39-19. »
La nouvelle campagne contre les violences faites aux femmes, lancée aujourd’hui par la Fédération nationale Solidarité Femmes — qui anime la plate-forme téléphonique Violences conjugales info* —, a été imaginée par des hommes sur le thème « Ce pourrait être chacun d’entre nous ».
Ces portraits glaçants, que l’on retrouvera dans la presse ou placardés dans les parkings à l’occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes vendredi prochain, sont censés nous rappeler que l’homme violent est Monsieur Tout-le-Monde… « Il a toujours deux visages et son visage public est souvent affable, terriblement banal et quasi insoupçonnable », rappelle Françoise Brié, vice-présidente de la fédération. « Il faut le répéter, pour que les victimes soient crues sur parole quand elles osent parler : on en trouve dans tous les milieux et de tous les âges. » Pour preuve, les écoutantes du 39-19 ont tenté, quand elles le pouvaient, d’établir quelques statistiques sur les 19707 appels reçus en 2010 et sont arrivées à la conclusion qu’il était impossible d’établir un profil type d’auteur de violences. Le seul point commun de ces « bourreaux » est d’être le partenaire régulier de la victime, son mari ou son concubin dans 96% des cas. Et la relation dure depuis plus de dix ans dans 40% des situations, ce qui explique pourquoi plus de la moitié des hommes désignés ont entre 30 ans et 49 ans. Mais on trouve aussi 32% de plus de 50 ans, 10% de 25-29 ans et même… 6% de moins de 25 ans.
15% de chefs d’entreprise
La grande majorité a un emploi (66%), 17% sont au chômage et 12% retraités. Contrairement aux idées reçues, les ouvriers (11%) sont moins représentés que les chefs d’entreprise (15%), mais près de la moitié des hommes violents sont des employés et 20% des cadres.
Cet homme ne titube pas et n’a pas l’air ravagé : la consommation d’alcool ou de drogue est décrite comme le déclencheur ou l’accentuateur des coups, mais jamais comme leur cause. Derrière ce portrait, on trouve parfois des antécédents de violences dans l’enfance (évoquées 855 fois) et des victimes collatérales. Lorsque c’est le cas, les enfants (20%), ou une précédente partenaire (65%), ont déjà « trinqué ». « Ce sont des indicateurs qui peuvent aider à prévenir les violences », conclut Françoise Brié. « Mais on voit bien qu’elles sont tout sauf faciles à repérer… sauf si les victimes osent parler! »
* Le 39-19 n’est pas un numéro d’urgence, c’est un numéro d’écoute anonyme où les femmes peuvent se confier du lundi au samedi de 8 heures à 22 heures, les jours fériés de 10 heures à 20 heures.
Le Parisien
« Dénonçons la violence qui se cache, appelez le 39-19. »
La nouvelle campagne contre les violences faites aux femmes, lancée aujourd’hui par la Fédération nationale Solidarité Femmes — qui anime la plate-forme téléphonique Violences conjugales info* —, a été imaginée par des hommes sur le thème « Ce pourrait être chacun d’entre nous ».
Ces portraits glaçants, que l’on retrouvera dans la presse ou placardés dans les parkings à l’occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes vendredi prochain, sont censés nous rappeler que l’homme violent est Monsieur Tout-le-Monde… « Il a toujours deux visages et son visage public est souvent affable, terriblement banal et quasi insoupçonnable », rappelle Françoise Brié, vice-présidente de la fédération. « Il faut le répéter, pour que les victimes soient crues sur parole quand elles osent parler : on en trouve dans tous les milieux et de tous les âges. » Pour preuve, les écoutantes du 39-19 ont tenté, quand elles le pouvaient, d’établir quelques statistiques sur les 19707 appels reçus en 2010 et sont arrivées à la conclusion qu’il était impossible d’établir un profil type d’auteur de violences. Le seul point commun de ces « bourreaux » est d’être le partenaire régulier de la victime, son mari ou son concubin dans 96% des cas. Et la relation dure depuis plus de dix ans dans 40% des situations, ce qui explique pourquoi plus de la moitié des hommes désignés ont entre 30 ans et 49 ans. Mais on trouve aussi 32% de plus de 50 ans, 10% de 25-29 ans et même… 6% de moins de 25 ans.
15% de chefs d’entreprise
La grande majorité a un emploi (66%), 17% sont au chômage et 12% retraités. Contrairement aux idées reçues, les ouvriers (11%) sont moins représentés que les chefs d’entreprise (15%), mais près de la moitié des hommes violents sont des employés et 20% des cadres.
Cet homme ne titube pas et n’a pas l’air ravagé : la consommation d’alcool ou de drogue est décrite comme le déclencheur ou l’accentuateur des coups, mais jamais comme leur cause. Derrière ce portrait, on trouve parfois des antécédents de violences dans l’enfance (évoquées 855 fois) et des victimes collatérales. Lorsque c’est le cas, les enfants (20%), ou une précédente partenaire (65%), ont déjà « trinqué ». « Ce sont des indicateurs qui peuvent aider à prévenir les violences », conclut Françoise Brié. « Mais on voit bien qu’elles sont tout sauf faciles à repérer… sauf si les victimes osent parler! »
* Le 39-19 n’est pas un numéro d’urgence, c’est un numéro d’écoute anonyme où les femmes peuvent se confier du lundi au samedi de 8 heures à 22 heures, les jours fériés de 10 heures à 20 heures.
Le Parisien
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