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EGYPTE: Ambiguïté des américains sur la répression sanglante de l'Armée Egyptienne

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    Egypte:le grain de sable qui remet en cause la normalisation préconisée par Washington
    par Kharroubi Habib - Le Quotidien d'Oran

    Le nouvel embrasement, dont la rue égyptienne et plus symboliquement la place mythique Tahrir du Caire sont les scènes, est spontané dans son déchaînement mais a été prévisible dans sa survenue. Il ne fallait pas en effet avoir une perspicacité particulière pour entrevoir la montée des déceptions populaires en Egypte au long des dix mois écoulés après la chute de Moubarak.

    Les généraux forment le Conseil suprême des forces armées (CSFA) et leur chef, le maréchal Tantaoui, à qui l'ex-Raïs déchu a délégué ses pouvoirs, ont progressivement dilapidé le capital confiance auprès du peuple égyptien, dont l'institution militaire dirigée par eux a bénéficié pour avoir refusé de prendre position contre le peuple en révolte et de participer à la répression du mouvement anti-Moubarak. Sauf qu'aussitôt investis du pouvoir, Tantaoui et les généraux n'ont eu de cesse de vouloir « normaliser » la situation en Egypte dans un sens et par des pratiques que les « tombeurs » de Moubarak ont vite fait d'assimiler à ceux qui ont été cause de leur révolte contre celui-ci et son régime. A leur yeux, il s'est vite avéré que les militaires, à qui ils ont accordé leur confiance pour gérer la transition et opérer la rupture avec le régime déchu, n'ont d'autre préoccupation que celle de la continuité de celui-ci sous un ravalement qui le ferait apparaître un tantinet acceptable du point de vue de la démocratie et des droits des citoyens.

    C'est ainsi que le Conseil suprême des forces armées a fait procéder à l'interdiction du parti qui a été au pouvoir avec Moubarak, pris l'engagement d'organiser des élections législatives et présidentielles « libres », après lesquelles il remettrait le pouvoir aux institutions qui en seront issues.

    Sauf qu'en parallèle, il fait tout pour que les véritables ouvriers de la chute de Moubarak soient muselés, neutralisés et leurs revendications de fond ignorées. Pour ce faire, les militaires ont mené sans retenue des opérations d'intimidation contre eux, allant jusqu'à l'arrestation et à la condamnation des plus emblématiques.

    Et pour mieux montrer vers qui vont leur sympathie et leur préférence, les militaires ont inspiré un jugement de la Cour suprême autorisant les responsables et cadres du parti dissous à créer des formations politiques ou à se porter individuellement candidats aux élections promises.

    Et en couronnement de cela, le CSFA a introduit dans les lois fondamentales le principe que le pouvoir civil en Egypte n'aura aucun droit de regard sur l'institution militaire et que celle-ci en a par contre sur la politique et la gestion du pays.

    Tout ce qu'a fait le CSFA en ces dix mois découle du concept énoncé par Obama et Hillary Clinton, que l'Egypte passe par « une transition et un changement ordonnés ». Autant dire que pour Washington, cela signifie la mise en place d'un pouvoir égyptien qui ne remette pas en cause les fondamentaux qui sont la base de l'alliance scellée entre les USA et l'Egypte de Moubarak. Un concept sur lequel, de toute évidence, Washington, les généraux égyptiens et le mouvement des Frères musulmans sont en commun accord et à l'origine du deal entre eux, qui rend possible l'arrivée au pouvoir de ces derniers.

    Sauf que les grandioses manifestations populaires qui se déroulent en Egypte sont le grain de sable venu faire barrage à ces concept et deal. D'où l'ambiguïté de la position américaine sur la violente répression dont elles font l'objet et qui n'est pas moins barbare et sanglante que celle sévissant en Syrie.
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