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Violence : Comment mourir à 16 ans

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  • Violence : Comment mourir à 16 ans

    Le derby MCA-USMA a fait un mort, un gamin de 16 ans surnommé Diga. Nous reproduisons un papier résumant la violence dans les tribunes par Mohamed Lamine Dziri paru sur le site Mouloudia.org

    Alger 17 heures, sur les hauteurs de la capitale, du côté de Chevalley des jeunes du grand Alger se dirigent vers le stade du 5 juillet. Ce soir à 18 heures nous avons rendez-vous avec le fameux classico algérois qui opposera le MC Alger à l'équipe fraichement milliardaire, l'USM Alger.
    Quelques bousculades et fouilles musclées plus tard, nous montons tout en haut du stade à la tribune 5, les tribunes sont blindées de monde, du 3 au 9, aucun moyen de se frayer un demi-siège, les supporters commencent à supplier les agents de l'ordre pour l'ouverture de la tribune 10. Entendue avec mes propres oreilles : « C'est moi le patron ici et c'est quand je veux moi» Dira un agent supposé veiller sur l'ordre et le bon déroulement de la rencontre. Ils finissent par ouvrir la tribune 10 et nous prenons place en groupe. L'excitation et les palpitations augmentaient en avançant vers 18 heures, l'heure du début du match. Les joueurs font apparition sur la pelouse (si on peut appeler ça comme ça) pour les échauffements. C'est le début du cauchemar pour le gardien des rouges, l'ex gardien des verts, il commence ses étirements sous une pluie d'insultes des chauvins.
    Début de la rencontre, les verts bougent, les occasions et jolies actions se font voir de temps a autre, mais timidement tout de même jusqu'au moment ou l'arbitre attribue un deuxième carton jaune à Bouchama, un carton bien mérité. Les verts sont en extase, un peu trop à mon gout, puisque peu avant la fin de la première mi-temps nous voyons toute une tribune courir dans tous les sens et se vidait de ses occupants, les supporters des rouges regardent de loin et il y en a qui diront : «Mouloudia dayrine haka». Il faut savoir que c'est une chose très fréquente les bagarres au stade, donc on regardait puis on tourné les yeux tout en étant sûr que cela allait se calmer, mais bien au contraire, ça ne faisait que prendre de l'ampleur de plus en plus, on voyait les sièges bleus dans l'air venant de chaque côté, plus tard un ami me dira que les agents de l'ordre regardaient passivement ce qu'il se passait, ou était le patron qui clamait son autorité avant le début de la rencontre ?!
    Le même ami me dira que les différends avaient eu entre les mouloudéens de différents quartiers, ceux de la Casbah, de Bab El Oued et ceux du quartier Climat de France et qui se sont soldés par la mort d'un gamin de 16 ans venu voir une rencontre de son club préféré. Une vie de perdue, une maman inconsolable à vie, des frères et soeurs qui ne se remettront jamais et des personnes choquées tout comme je le suis. Et tout ça, si vous ferez votre propre enquête vous verrez que ça doit être à cause d'une demande du genre : « Riyah ya jeune,khalina nchoufou », ou bien « Wech bik tchouf fiya, ma rakche ta3kel ?». C'est vraiment dommage de voir que le public mouloudéen n'est plus ce qu'il été, de voir que des personnes sont plus intéressées par « Je vais au stade pour essayer de faire croire a qui veut buen le croire que je suis un dangereux mafieux » que par le sport lui-même.
    Le mouvement de panique et de violence continua à avancer jusqu'à notre tribune la 10, puis nous voyons des chaises en l’air au virage rouge, le virage de ceux qui se plaisent à se faire appeler « Papiche El Assima ». Au loin en bas du flambeau, la moitié d'une tribune fût désertée certainement par l'un de ces petits caïds qui se sentent nus et sans défense sans leur cran d'arrêt.
    La question que je me pose : « Comment est-ce possible de faire rentrer des cran d'arrêt voire même des sabres au stade, alors que les agents dits de l'ordre confisquent même des briquets à l’entrée ? »
    Le Mouloudia a certes fait honneur à ses supporters avec une victoire inattendue, mais en tant que mouloudéen, la mort de « Amine » m'a fait oublier le goût de la victoire deux heures après la fin du match.
    Prions pour que la rencontre entre le Mouloudia et le CRB se déroule sans pertes humaines, connaissant la tension entre les deux supporters, ça ne reste qu'un sport et la vie n'a pas de prix.
    Pour ce qui est de moi, je ne pense pas que je vais remettre les pieds au stade malgré mon amour fou pour le Mouloudia, après avoir vu des supporters de la même équipe semé la mort autour d’eux, un « Bou9 » m'a rasé l'oreille et puis des flics démarraient au quart de tour pour tabasser tout ce qui bouge.
    Je profite de ce modeste papier pour salué le courage et le dévouement du groupe «Ultra The Twelfth Player», ces jeunes qui malgré le manque de moyens et le danger qu'il les entourent, continuent a faire de leur mieux et avec leur propres moyens pour soutenir notre équipe, un clin d'oeil à mon petit frère Tchapi.
    Mohamed Lamine Dziri
    mouloudia.org
    veni vidi vici .
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