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Jean Ziegler: Il est de l’intérêt de l’Occident d’affaiblir l’Algérie

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  • Jean Ziegler: Il est de l’intérêt de l’Occident d’affaiblir l’Algérie

    Jean Ziegler, sociologue suisse : «Il est de l’intérêt de l’Occident d’affaiblir l’Algérie»


    Selon vous, l’Algérie a échappé à la mainmise du capitalisme mondial. Comment ?
    Je suis frappé de la permanence des principes en Algérie contenus dans la plate-forme de la Soummam de 1956. Ces mêmes principes se retrouvent dans la politique étrangère algérienne : universalité, Etat solidaire, justice sociale, souveraineté, etc. L’Algérie est la principale puissance en Afrique du Nord. Lancer un plan de 240 milliards d’euros sur quatre ans en est un signe. Cette puissance est mise au service de la souveraineté. L’Algérie est pratiquement le seul pays d’Afrique qui maîtrise l’investissement étranger avec la règle du 51/49 contenu dans son code. Il y a également le contrôle strict sur le transfert des profits.L’Algérie a trouvé là le moyen de négocier avec les multinationales, avec les maîtres du monde et de les maîtriser. Ces firmes ne cherchent qu’à maximiser les
    profits. Nestlé n’est pas la Croix-Rouge ! Je vis dans le cœur du monstre à Genève au milieu de ces multinationales et je sais de quoi je parle. Au Nigeria, Esso et Texaco dictent leur loi. L’Algérie est le onzième producteur de pétrole membre de l’Opep. Le Nigeria
    produit plus. Prenez ces deux exemples. Le Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique et qui sort 2,2 millions de barils de pétrole
    par jour, est sous les ordres des multinationales.En Algérie, Sonatrach dicte sa loi aux firmes pétrolières étrangères pour travailler. Donc, il y a une notion de souveraineté totale. Au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, l’Algérie joue un grand rôle en présidant le groupe afro-arabe. Les diplomates algériens donnent le ton au sein de ce groupe en défendant les intérêts des pays du Sud. Bouteflika, qui a été ministre des Affaires étrangères, est l’un des hommes d’Etat du tiers monde qui a une parfaite connaissance des mécanismes compliqués du système onusien. Driss Djazaïri, Mohamed Salah Dembri et Lakhdar Ibrahimi sont des diplomates connus.

    Pour revenir sur les mesures sur l’investissement, des pays européens tels que la France et l’Allemagne ont critiqué ces dispositions…
    Les multinationales veulent avoir le champ libre. Elles ne l’ont pas en Algérie. L’actuelle classe dirigeante française n’a jamais pardonné l’indépendance de l’Algérie. On ne se rend pas compte encore du traumatisme causé aux Européens. Il y avait la défaite de Diên Biên Phu, mais le Viêtnam est loin de leur monde. Le Maghreb est dans le même monde, et c’est là que ces Européens ont été radicalement contestés. La victoire de l’Algérie a ouvert la voie à la décolonisation en Afrique.

    L’instabilité au Sahel n’aide-t-elle pas les anciens empires à se réveiller ?
    La situation au Sahel est dangereuse. L’Algérie est effectivement indépendante et montre l’exemple. L’Algérie ne fait pas partie de la francophonie. Souverain donc, ce pays doit être saboté. Je ne sais pas qui finance El Qaïda et qui est derrière. Mais il me semble évident qu’il est de l’intérêt de l’Occident d’affaiblir l’Algérie. El Qaïda est au cœur du Sahel. Qui sait, demain ils iront attaquer les champs pétrolifères de Hassi Messaoud…

    Ces groupes sont-ils manipulés ?
    Je le pense, oui. Sociologiquement, il existe un terreau avec l’appauvrissement des Touareg, le racisme noir contre les Touareg, etc. Les gouvernements n’ont pas tenu leurs promesses, la misère est toujours là. Ces groupes se financent par les rançons payées contre la libération des otages. Les Européens négocient et payent. Pour l’Algérie, cela crée des problèmes puisque ces groupes ont plus de possibilités de s’armer. Si vous payez 5 millions d’euros pour les otages, comme l’ont fait les Espagnols, cela devient un commerce alimenté par les Européens […]. La Suisse refuse d’extrader les islamistes recherchés par mandat international parce qu’elle ne veut pas provoquer ceux qui ont déposé des fonds dans les banques.L’économie suisse dépend énormément des banques. La Suisse est le deuxième pays le plus riche de la planète avec le revenu par habitant. Ce pays, qui n’a pas de matière première, vit de l’argent d’autrui […]. Je n’ai pas les moyens de confirmer que l’Occident finance les groupes terroristes, mais je peux dire que certaines puissances occidentales ne seront pas mécontentes d’affaiblir l’Algérie. L’Algérie, dans tous les pays du Sud, est une épine, un pays qu’on ne peut pas mettre à genoux. C’est «le mauvais» exemple pour les autres. Imaginez que demain le Niger reprenne les gisements d’uranium au groupe nucléaire français Areva et crée une Sonatrach nigérienne. Cela va provoquer une explosion en France des prix de l’électricité, car, pour l’instant, la France ne paye presque rien. Le président Tandja, qui voulait multiplier les investissements chinois et indiens, a été écarté.
    Le Maghreb uni en tant qu’entité économique n’est-il pas une menace pour l’Union européenne (UE) ?
    Non. L’UE est constituée de 27 pays, de 400 millions de consommateurs et de 11 000 milliards de dollars de produit intérieur brut (PIB). L’UE est une grande puissance économique qui habilement a associé les pays du Maghreb avec des accords et a créé un marché élargi. Avec le problème du Sahara occidental, le Maghreb uni, une idée merveilleuse, n’est pas possible. La Libye et l’Egypte posent aussi problème. Comme pour l’UE, les pays doivent créer un minimum commun, avoir des buts politiques et structures économiques communs…

    ...à suivre
    Dernière modification par papi, 29 novembre 2011, 22h13.
    Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots."
    Martin Luther King

  • #2
    ...suite

    En Algérie, il y a un dossier de corruption lié à Sonatrach. Pourquoi la corruption est-elle fort présente dans les pays pétroliers ?
    Pourquoi les Algériens seraient-ils des anges !? A Genève, il existe une corruption incroyable, pourtant c’est une démocratie. Il s’agit de spéculations immobilières et des fausses factures. Partout où il y a de l’argent, il y a beaucoup de tentations. Les banquiers suisses ont, pour la plupart, des banques off shore aux îles Caïman pour échapper au fisc.
    Des experts parlent de «malédiction du pétrole». Le Nigeria en est le parfait exemple…
    Je mets l’Algérie à part. Il est faux de dire qu’il n’existe pas de développement dans ce pays. Il y a des logements et des infrastructures qui sont en construction. Certes, il y a des problèmes sociaux, mais il y a un investissement public, pas spéculatif privé, qui est impressionnant. Je ne suis pas venu depuis huit ans en Algérie et je constate qu’il y a un développement infrastructurel remarquable. Au Nigeria, des dictatures militaires se succèdent. Dans l’index du développement humain du Pnud, le Nigeria est en bas du tableau, alors que c’est le huitième producteur mondial de pétrole. Il faut peut-être renforcer le contrôle sur les dépenses publiques, mais on m’a dit que le président Bouteflika auditionne chaque année les ministres sur les projets. Cela n’existe pas au Nigeria ou au Soudan. Aux Algériens de savoir si de telles méthodes sont efficaces ou non.

    L’absence de démocratie et de libertés n’aide-t-elle pas le maintien des systèmes comme au Nigeria ?
    Mis à part l’Egypte, l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Nigeria et l’Ethiopie, la majorité des 53 pays en Afrique, surendettés et dirigés par des élites faibles, vivent la misère sur le plan économique. Dans ces pays, la construction nationale, durant les 50 dernières années, a été déficiente. Selon le FAO, 81 millions d’Africains étaient sous-alimentés en 1975. En 2005, ils étaient 202 millions d’Africains à être dans cette situation. La faim explose en Afrique. L’hypocrisie des Européens est totale. Ils pratiquent le dumping agricole en Afrique. Les surplus sont déversés sur les marchés de Niamey, Bamako, Dakar et d’ailleurs, et plus loin, le paysan africain s’épuise au travail et n’a aucune chance d’avoir un revenu normal parce qu’au marché, la ménagère peut acheter des légumes ou du poulet espagnols, grecs ou français à moitié prix des produits locaux. Les règles de l’OMC fonctionnent selon les intérêts des multinationales. L’OMC est une entreprise de désarmement économique des pays du tiers monde. Ce dumping empêche les pays agricoles africains, qui constituent les deux tiers du continent, d’acquérir le minimum vital qui permet ensuite le développement de la démocratie. Brecht a dit : «L’affamé ne peut pas manger un bulletin de vote.» De l’autre côté, les Occidentaux se plaignent de l’absence de démocratie et des atteintes aux droits de l’Homme en Afrique noire, alors que cette absence de démocratie est le résultat de la surexploitation économique pratiquée par ce même Occident.

    Existe-t-il un lien entre cette crise financière et la multiplication des conflits actuellement ?
    L’Amérique est la première puissance économique. Presque 25% des biens industriels fabriqués dans le monde sont l’œuvre des Américains, alors qu’ils ne sont que 300 millions. La matière première de cette formidable machine industrielle est le pétrole. Elle utilise 20 millions de barils de pétrole par jour, alors que la production mondiale est de 85 millions de barils par jour. Huit de ces 20 millions de barils sont produits entre l’Alaska et le Texas, le reste est importé de régions dangereuses telles que le delta du Niger, l’Asie centrale, le Moyen-Orient. Cela force les Américains à maintenir la plus gigantesque armada que le monde ait jamais connue. Donald Rumesfeld (ancien secrétaire à la Défense, ndlr) avait dit que les Etats-Unis doivent être capables de mener quatre guerres en
    même temps.Les Etats-Unis soutiennent Israël pour contrôler le monde arabe et l’Iran. Si l’Arabie saoudite, principal fournisseur des Etats-Unis en hydrocarbures, change de stratégie, elle sera ciblée par Israël. La guerre d’Irak est une guerre du pétrole. L’Irak a les deuxièmes réserves de pétrole au monde avec 13 milliards de barils avec une faible teneur en soufre. Les pipelines entre la mer Noire
    et l’océan Indien passent par l’Afghanistan. La guerre d’Afghanistan a également une motivation économique directe. Marx disait que «le capitalisme porte en lui la guerre, comme le nuage porte l’orage». Il y a une logique contraignante, si vous dépendez du pétrole étranger, vous devriez assurer et contrôler les sources d’approvisionnement.

    Avez-vous des projets d’écriture ?
    Tout ce dont je vous parle ici fait l’objet d’un livre que j’ai écrit, La France identitaire, pour lequel je cherche un éditeur. Pour la première fois en 25 ans de publication, j’éprouve des difficultés à publier pareil ouvrage sur la montée de l’islamophobie en France. Je ne sais pas pourquoi. Il paraît que c’est la crise…

    La Tribune, 03/02/2011
    P
    Dernière modification par papi, 29 novembre 2011, 22h36.
    Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots."
    Martin Luther King

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    • #3
      Je tien à m'excuser auprès de l'auteur de l'article Pour le titre de poste que j'ai mal formulé en essayant de l'abréger.

      Zegler voulait expliquer les intentions de l'occident envers l'Algérie et le titre tel que je l'ai formulé donne l'impression que Zegler exprime son souhait personnel.

      Si Monsieur nassim veut bien le modifer ce serait gentil de sa part
      Dernière modification par papi, 29 novembre 2011, 23h06.
      Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots."
      Martin Luther King

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      • #4
        Code HTML:
        Zegler voulait expliquer les intentions de l'occident envers l'Algérie et le titre tel que je l'ai formulé donne l'impression que Zegler exprime son souhait personnel.
        Yaw Fakoo

        Faut arrêter de se cacher derrière un fantôme qui s'appelle la main étrangère.

        Depuis la création de l'homme, ce dernier n'a pas cessé de vouloir plus en usant de ttes les façons. Aujourd'hui l'Algerie accuse un retard dans divers domaines a cause d'une seule et unique raison qui s'appelle l'incompétence dont on peut greffer les conséquences produites comme la corruption, l'injustice sociale et sociétale, ....

        Prenant le cas d'un pays dit autoritaire comme Cuba, ce dernier épouse un modèle qui ne permet pas a l'individu d'entreprendre librement laissant ce pays a la marge du progrès sociale. Mais Castro a réussi a donner au système un 2eme visage ou le domaine de la sante public Cubain présente la qualité et une renommé tell qu'il a fait des envieux.

        Elle est ou L'Algérie dans tout ca, la collection des échecs successives du point de vue politique et économique s'est traduite par une crise sociale et identitaire. Les cadres gouvernants sont arrivés a bout de souffle et d'idées, aujourd'hui le pays a plus besoin d'une nouvelle trajectoire avec un renouvellement de génération et d'idéologie et enfin une politique d'apaisement nationale et aussi avec les partenaires étrangers.

        La grandeur d'un pays ne se mesure pas par la taille de la superficie ni par la hauteur des ponts et la distance des routes. Notre produit brute n'atteins mm pas celui d'un pays de tradition corsaire comme le notre, "les Pays-bas".

        Enfin, on s'improvise pas chef-d'entreprise et encore pire responsable d'un pays. La nature a fait de sorte que certains ressemblent a des lions et d'autres a des moutons. Mais les deux sont dans le même eco-système. L'Algerie comme son peuple ne sont pas des lions ou des dragons comme aiment bien dire les journalistes DZ, mais plutôt des brebis égarées qui cherchent aléatoirement leurs maitre.

        Il faut s'assoir ensemble et faire confiance a la population et a la jeunesse ..... Comprendre les maux de la jeunesse et du peuple donnerait a coup sure une solution et une protection contre tte tentative de déstabilisation interne et externe.
        Dernière modification par racdavid, 30 novembre 2011, 11h29.

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        • #5
          Selon vous, l’Algérie a échappé à la mainmise du capitalisme mondial. Comment ?
          déjà en ne lançant pas la Bourse d'Alger. la Bourse étant un très bon moyen d'expropriation légale.

          Faut arrêter de se cacher derrière un fantôme qui s'appelle la main étrangère.
          c'est la main étrangère qui se cache derrière...

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          • #6
            bien dit Neutrino: déjà en ne lançant pas la Bourse d'Alger. la Bourse étant un très bon moyen d'expropriation légale.

            ce serait, je crois, la pire des erreurs que de lancer l'Algérie entre les mains des "requins" des places boursières, qui chaque jour que Dieu fait, causent la ruine de milliers d'agriculteurs Africains.

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            • #7
              Petit rappel qui mérite de remettre les choses en perspective. Une bourse est un lieu d'échange d'actifs et dans le cas des entreprises, de titres de propriété de type action, pour les sociétés par action, ou de dettes (Corporate Bonds). Le titre est ainsi échangé en bourse entre des opérateurs de bourse qui opèrent pour leurs commanditaires.

              Une entreprise se crée généralement par financement bancaire ou par fonds propres. Ces sources de financement exigent pour le premier l'apport du banquier qui valide et décide de financer le projet et n'accède pas à la propriété et pour le deuxième un investissement financier des associés, personnes physiques ou morales (des entreprises ou des fonds d'investissement), qui seront propriétaires. Depuis quelques siècles, d'autres sources de financement avec ou pas transfert de propriété ont été inventé pour financer un projet, l'émission d'actions permet de lever des fonds auprès de tout type d'investisseurs qui exigent en contrepartie un rapport financier détaillé et des contraintes financières particulières pour pouvoir accéder à ces modes de financement, l'émission de dette permet l'accès au financement des marché sans transfert de propriété. Personne n'est obligé d'y souscrire, mais quand il s'agit de trouver des financements sur un projet d'investissement, souvent pour étendre son activité et accéder à un financement à moindre coût que celui des banques, il est fait appel au marché qui décide de vous suivre sur certaines garanties de rentabilité. Le capital ou la dette est ainsi dans la main d'investisseurs qui peuvent le revendre à tout moment, mais peuvent tout à fait envisager un investissement stratégique et une détention longue.

              Que la bourse d'Alger ne fonctionne pas est un drame et prive les projets en Algérie d'une source de financement importante pour les entrepreneurs algériens, qui font face à des banques très frileuses. Une bourse est un lieu d'échange de titres. Le système financier occidental fait qu'aujourd'hui, tout investisseur sur certaines conditions accède à une panoplie de titres dans le monde entier. En Algérie, du fait de la convertibilité commerciale du dinar, seules des activités productives et de services peuvent sur certaines conditions convertir leur dinars. Il est tout à fait possible, sauf contrainte juridique forte, de réserver l'accès à la bourse d'Alger aux capitaux algériens, du fait que c'est d'abord libellé en dinars, et qu'ensuite on pourrait interdire de convertir des plus values financières sur des sociétés par actions, voir sur la dette. C'est partiellement le cas aujourd'hui concernant la propriété sous d'autres formes juridiques d'entreprises algériennes par des investisseurs étrangers, qui ont le droit de rapatrier les dividendes, voir désinvestir et rapatrier les plus values, mais une réglementation adaptée pourrait permettre de limiter l'accès à la bourse d'Alger à des investisseurs locaux, si le danger de capitaux étrangers facilement liquéfiable est jugé important, et bien le réguler et permettre ainsi aux entrepreneurs algériens d'accéder ainsi à des sources de financement diversifiés.
              Dernière modification par ott, 01 décembre 2011, 23h40.
              Othmane BENZAGHOU

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              • #8
                En lisant ce Ziegler, c'est comme si l'Algérie était une puissance mondiale, quands on voie les noms des diplomates qu'il site: bouteflika, Dembri, Djazaïri et Brahimi (ils ont quelques choses en commun, ils ont tous 80 ans, notre diplomatie est frappé de gérontocratie, ce qui explique une partie de sa stagnation). Il dit une ineptie en disant que l'Algérie échape au capitalisme, alors que le prix de son pétrole et gaz (principale source financière du pays) est fixé par les bourses de Londres, NY et Houston. Que nos réserves de changes sont entreposés dans ces même banques Suisses. Les 49 ou 51% ne sont pas détenus par l'Algérien X, mais par les barons du régime sous couvert de prête nom, et feront vite d’expédier leur fond en Suisse. Le Nigeria à la différence de nous est une démocratie, où le chef de l'Etat ne change pas la constitution afin de perpétuer son pouvoir advitam. IL parle de BP et Exxon au Nigeria, mais ne veut pas parler de Anadarko, BP, Total en Algérie. la malédiction du pétrole touche aussi bien le Nigeria que l'ALgérie, tous deux des pays de rente.

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                • #9
                  C'est pas des journaleux capables de défendre la thèse et l'anti thèse en moins de 2 jours qui peuvent donner un avis éclairé sur l’efficacité réelle ou supposée de notre diplomatie, qui a aujourd'hui une certaine marge de manoeuvre et d'action qu'elle n'avait pas à certaines époques, on peut reprocher beaucoup de choses à Bouteflika mais certainement pas sa maitrise des enjeux diplomatiques, et une longueur de vue certaine qui nous ont permis d'éviter certaines catastrophes, et précisément sur les dossiers diplomatiques utilisées ici et là pour justifier les manquements de notre diplomatie. Des gens de la Dimension de Brahimi, ancien envoyé spécial de l'ONU en Afghanistan et bras droit de Kofi Anan avait prévenu des désastres avenirs de l'intervention internationale dans ce pays, malgré son age, on s’aperçoit aujourd'hui qu'il avait raison et a été écarté par les américains de l'ONU.

                  La bourse de Londres ou de new york ne fixe pas le prix, il est le lieu d'échange entre acheteurs et vendeurs, et c'est l'offre et la demande qui fixe le prix. Quant à cette histoire des réserves de changes, qui est arrosée à toute les sauces, par définition même, des réserves de change sont en devise, et pas en dinars, à part les stocker en dessous d'un lit, voir acheter de l'or a stocker dans un coffre fort, je ne vois pas comment les laisser en Algérie, sauf si on a envi d’abandonner le dinar pour le dollar ou l'euro.
                  Dernière modification par ott, 03 décembre 2011, 00h58.
                  Othmane BENZAGHOU

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                  • #10
                    Personnellement, je ne demande pas à la diplomatie algérienne de peser sur les enjeux internationaux, je lui demande de défendre les intérêts de son pays. La puissance d'une diplomatie est directement corrélée à la puissance d'un pays, elle est économique, militaire, mais aussi politique voir même culturelle. La diplomatie algérienne reflète relativement bien le poids du pays sur ces aspects là, même si politiquement, du fait d'un historique, elle continue d'avoir certains crédits.... Quant à la composante humaine, elle est plutôt de qualité et a produit de grands et brillants diplomates, munis de capacités d'analyse d'une qualité très appréciable...
                    Othmane BENZAGHOU

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                    • #11
                      Petit rappel qui mérite de remettre les choses en perspective. Une bourse est un lieu d'échange d'actifs et dans le cas des entreprises, de titres de propriété de type action, pour les sociétés par action, ou de dettes (Corporate Bonds). Le titre est ainsi échangé en bourse entre des opérateurs de bourse qui opèrent pour leurs commanditaires.
                      tu trouves normal que des dettes fassent l'objet de commerce? je trouve ça complètement aberrant... les actions à la limite...



                      Que la bourse d'Alger ne fonctionne pas est un drame et prive les projets en Algérie d'une source de financement importante pour les entrepreneurs algériens, qui font face à des banques très frileuses. Une bourse est un lieu d'échange de titres.
                      le drame ce serait qu'elle fonctionne...
                      Dernière modification par Neutrino, 05 décembre 2011, 09h14.

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                      • #12
                        Deux philosophies de pricing des actifs s'affrontent, l'une basée sur le marché, l'autre basée sur la valeur intrinsèque. Pour la première, le Mark To Market reflète le prix fixé par l'offre et la demande, elle permet d'avoir une vision actualisée de la valeur d'un actif intégrant théoriquement tout les évènements de marché. La rentabilité espérée s'échange sur les marchés depuis des lustres, mais le risque (quel qu’en soient les méthodes d'évaluation) aussi, et depuis des lustres, la dette ayant une rentabilité et un risque s'échange de la même manière sur le marché secondaire. Ce qui est difficile à accepter pour un état aujourd'hui, est qu'un pays en difficulté ascendante se voit obligé d’émettre de la dette sur le marché primaire à des taux reflétant un risque de défaut supérieur, ce qui par effet d'entrainement augmente son risque de défaut. Un effet boule de neige assez choquant. Ce qui est aussi choquant, c'est un certain nombre d'instruments, qui se justifient comme couverture du risque de défaut, utilisés comme outils de spéculation. Une réforme est d'ailleurs proposée par la commission européenne, pour interdire la vente à découvert de la dette, voir obliger le détenteur d'une protection sur la dette (CDS), de détenir l'actif protégé, ce qui réduirait la spéculation.

                        L'autre philosophie, à formule, dite aussi comptable, qui est d'ailleurs aussi celle du marxisme, fixe la valeur de l'actif et nie le marché, sauf qu'au moment de la vendre, faut bien en face un acheteur et donc un échange sur un prix de marché.

                        Chez nous en Algérie, on fait tout pour que le marché, les acteurs du marché opèrent en quasi monopole, c'est le cas sur beaucoup de segments, on préfère avoir un marché de pénurie, où le vendeur est en force et fixe son prix, qu'un marché de l'offre, ou le consommateur à un meilleur choix ou les rapports sont à mon sens mieux équilibrés. Le marché financier algérien reflète la même donne, avec des arrières pensées politiques certaines, et ça a un effet négatif sur les investissements, car l'argent circule très mal. Pire cette donne octroie aux opérateurs financiers opérants en Algérie, notamment étrangers, des marges trop importantes, par manque de concurrence, et le perdant est toujours les mêmes, avec en plus des transferts de dividendes importants et un impact important sur les réserves de change, on retrouve ces effets sur l'ensemble des secteurs économiques en Algérie, où la concurrence est très au dessous et les rentabilités énormes....

                        Une autre conséquence de l’inexistence d'un marché financier en Algérie, assez dangereux, est la spéculation immobilière, voir la tésorisation hors circuit financier. Par manque de vecteurs d'épargne, et de mécanismes de financement de l'investissement, l'argent se dirige avec des proportions trop importantes vers l'immobilier considéré traditionnellement comme une valeur sure, avec une augmentation de la bulle immobilière assez choquante dans l'exemple de l'Algérie, et un risque d'explosion jamais connu dans l'histoire de l'Algérie, sauf chocs politiques....
                        Dernière modification par ott, 05 décembre 2011, 14h10.
                        Othmane BENZAGHOU

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