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Moscou traque les articles anti-Poutine sur le web

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  • Moscou traque les articles anti-Poutine sur le web

    Les collaborateurs de l'agence officielle Ria Novosti auraient été invités à censurer, sur la toile, les articles de la presse étrangère qui critiquent le candidat à la présidence russe.

    L'agence de presse officielle russe, Ria Novosti, est accusée par un de ses anciens employés de vouloir mettre en sourdine les articles des médias étrangers, jugés hostiles au gouvernement de Vladimir Poutine et au parti dominant, Russie Unie. Dans un email interne daté du 26 novembre, le chef du département des projets Internet de Ria Novosti a demandé à ses collaborateurs, «dans le contexte de la campagne électorale, de ne placer sur le site aucun article critique». «Il s'agit d'une énorme demande», précisait cette responsable. Ce courrier a été aussitôt diffusé sur la toile par Grigory Okhotin, l'un des journalistes de Inosmi, filiale internet de Ria Novosti chargée de traduire pour un public russophone les articles de la presse étrangère.
    Plutôt que de devoir répondre à un tel oukase, le salarié rebelle a préféré démissionner, tout en dispersant aux quatre vents l'ensemble des courriers compromettants. «Ma tolérance à la censure est proche de zéro», justifie ce dernier dans un chat échangé avec l'un de ses collègues. Dans cette conversation, les deux hommes s'interrogeaient sur l'ordre qui leur avait été donné de «ne pas traduire les articles hostiles à Poutine et à Russie Unie, d'édulcorer les titres ou de ne pas les placer en une».
    Internet au centre de la contestation politique

    À l'approche des élections législatives, prévues le 4 décembre, les sondages font état d'une perte de popularité de Vladimir Poutine, et plus encore de Russie Unie. Affranchi des contraintes qui pèsent sur la télévision publique, l'Internet est devenu le centre de la contestation politique. Il y a dix jours, de multiples vidéos montraient Vladimir Poutine entrain de se faire siffler sur un ring de boxe à Moscou : un fait inédit dans le pays. Parallèlement, la rhétorique anti-occidentale émanant du régime gagne en intensité.
    Le service de presse de Ria Novosti a démenti mardi avoir donné un «ordre quelconque relatif à l'édulcoration des titres en lien avec les partis ou l'activité politique». «Tout au long de la campagne, l'agence ne fait que suivre la règle d'or du journalisme : rester au dessus de la mêlée», poursuit l'agence. Lundi, un article du Figaro consacré aux «ratés de la machine Poutine», et un autre du Monde, critique à l'égard de Russie Unie, n'ont pas été traduits. À l'inverse, un papier du quotidien Deutsche Welle, décrivant des «premières fissures dans le système Poutine» a bien été mis en ligne. Depuis son arrivée à Inosmi, il y a dix mois, l'ancien employé Grigory Okhotin s'était auparavant félicité de ne «jamais avoir été victime de censure».
    Le Figaro
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