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Les Chinois sont prêts à investir leurs réserves financières en Europe

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    Shanghaï Correspondance - L'Europe, ses entreprises, ses infrastructures... Voilà les prochaines cibles de la Chine et de ses colossales réserves de change. En 2012, Pékin enverra une délégation d'investisseurs chinois pour "acquérir des entreprises européennes", a prévenu, lundi 28 novembre, le ministre du commerce, Chen Deming. "La Chine veut investir son important excédent commercial et ne veut pas détenir des milliards qui se déprécient", a-t-il argumenté.

    Le même jour, dans un entretien au Financial Times, Lou Jiwei, le patron du fonds souverain China Investment Corporation (CIC), s'est dit disposé à engager ses fonds dans les infrastructures en Europe et aux Etats-Unis, "qui ont sérieusement besoin d'investissement", et surtout au Royaume-Uni.



    "Les dépenses dans les infrastructures sont un important moyen de stimuler la consommation et encouragent la croissance économique", fait valoir Lou Jiwei Or, les Chinois souhaitent désormais "investir, développer et opérer les projets", alors qu'ils étaient jusqu'à présent confinés au rang de seuls prestataires.

    Lou Jiwei s'est déjà rendu à Rome, en septembre, pour étudier les opportunités. Mais l'Italie cherchait surtout à céder de la dette. Trop risqué pour le CIC et ses 410 milliards de dollars que Lou Jiwei est chargé de gérer en bon père de famille. Le fonds cherche du tangible. "Ils sont sous très forte visibilité, car sur les blogs on lit souvent que les réserves sont l'argent du peuple", constate un étranger en contact avec le CIC.

    Les premiers investissements du fonds - officiellement lancé en 2007 - furent d'ailleurs malheureux. CIC avait placé 3 milliards de dollars dans le "hedge fund" américain Blackstone, puis 5 milliards dans la banque d'affaires américaine Morgan Stanley, deux sociétés qui ont enregistré de lourdes pertes avec la crise de 2008-2009. Lou Jiwei et ses subalternes avaient alors été accusés d'avoir fait des folies avec l'argent des Chinois.

    Aujourd'hui, Lou Jiwei, 60 ans, semble destiné à de nouvelles responsabilités dans le domaine des finances. Cela devrait se faire lors de la passation de pouvoir au sommet de l'Etat-parti, fin 2012.

    Nicholas Lardy, spécialiste de l'économie chinoise au Peterson Institute, décrit Lou Jiwei comme un "technocrate financier", au même titre que le gouverneur de la banque centrale, Zhou Xiaochuan. "Que ces décideurs soient choisis pour leurs talents plus que leurs connexions politiques est un signe de progrès de l'administration", juge-t-il.

    Formé à la prestigieuse université de Tsinghua, en 1978, Lou Jiwei a ensuite étudié l'économétrie à l'Académie des sciences sociales, institution qui lui garantit une passerelle dans l'administration. Il a été nommé en 1988 à la commission des réformes de Shanghaï. Le maire de la ville, à l'époque, est le futur premier ministre Zhu Rongji, qui fait de Lou Jiwei un de ses protégés.

    Dean LeBaron, l'investisseur de Boston, devenu un ami à cette période, se souvient d'un homme curieux et pragmatique, qu'il sort au restaurant lorsqu'il vient aux Etats-Unis au début des années 1990 : "Il voulait essentiellement rencontrer les vraies gens, savoir comment ils vivent."

    Envoyé ensuite faire ses classes à la campagne, dans la province du Guizhou, Lou Jiwei explique alors à un correspondant du Washington Post que le Parti doit présenter des résultats économiques, ou alors le peuple, ouvert sur le monde extérieur, se retournera contre lui.

    Un constat qui sera plus que jamais d'actualité lorsqu'il sera placé, en 2007, à la tête du CIC, chargé d'obtenir de meilleurs rendements que les simples bons du Trésor américain.

    Pour Lou Jiwei, la priorité doit donc aller au tangible : infrastructures, mais aussi ressources naturelles. Le 10 août, CIC et GDF Suez ont ainsi annoncé un accord par lequel le fonds souverain a acquis 30 % des activités d'exploration et de production du groupe français.

    Selon Gérard Mestrallet, PDG de GDF Suez, les critères d'implication de CIC sont de nature à rassurer : participation minoritaire, investissement amical, présence de long terme, guidée par la logique du marché.

    "L'accord avec CIC est un label disant que nous sommes des alliés de la Chine, nous avons été sélectionnés et certaines concrétisations pourraient se faire hors de Chine", souligne M. Mestrallet, qui connaît Lou Jiwei depuis 2007 et ne tarit pas d'éloges à son sujet : intelligent, doté d'une hauteur de vue, pas arrogant.

    Harold Thibault/le monde

  • #2
    Voilà les prochaines cibles de la Chine et de ses colossales réserves de change.
    elles ne sont pas si colossales que ça. elles sont constitutées pour une bonne partie de bons du Trésor américain. si le Gouvernement américain décidait de suspendre la cotation de sa dette sur les marchés boursiers, les bons du Trésor cesseraient d'être liquides et les réserves de change de la Chine se réduiraient considérablement...
    Dernière modification par Neutrino, 30 novembre 2011, 19h43.

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