Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La caution de Paris aux réformes de Bouteflika

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La caution de Paris aux réformes de Bouteflika

    Il semblerait que les relations entre l’Algérie et la France se portent comme un charme ! A un point tel d’ailleurs que le gouvernement français, qui multiplie ses visites à Alger, ne tarit point d’éloges quant à la politique adoptée par l’Algérie.


    En visite officielle hier, Claude Guéant, le ministre français de l’Intérieur, de l’Outre-mer, des Collectivités territoriales et de l’Immigration, n’a ainsi pas dérogé à la règle. «Je salue les nombreuses initiatives prises par le président Bouteflika et qui vont dans le sens des préoccupations qui se sont manifestées dans la population», a assuré l’ancien secrétaire général de l’Elysée, lors d’une conférence de presse tenue conjointement avec son homologue algérien, Daho Ould Kablia. Celui qui est considéré comme l’un des plus proches collaborateurs du président Nicolas Sarkozy va même plus loin dans les «encouragements» : «Je suis impressionné par la description que m’a faite le ministre de l’Intérieur de tous les textes qui ont été déjà adoptés ou présentés au Parlement.» M. Guéant se dit donc satisfait de ces réformes entreprises par le gouvernement algérien et qui donneront «un supplément de démocratie» au pays.
    Oui, cela ne s’invente pas. Le ministre français parlait bien des réformes politiques et des différents projets de loi, qui sont sujets de diverses polémiques depuis que les textes ont été rendus publics. Ces mêmes textes que n’ont de cesse de vilipender la société civile, l’opposition, les députés, et ce, jusque dans les rangs de l’Alliance présidentielle. Ce qui est justement reproché à ces réformes est qu’elles visent un plus grand contrôle de l’administration sur différents secteurs ou encore l’entrave à l’exercice de certaines professions ou activités. Tout le contraire d’un supplément de démocratie. L’on ne saurait soupçonner les Français d’ignorer les «réalités» d’un pays qu’ils ne connaissent que trop bien. Alors, démagogie dépassant le cadre de la sobriété et du doigté de la diplomatie, ou plus trivialement «préservation d’intérêts» ? Et les intérêts sont nombreux.

    Cette visite de l’ancien directeur de campagne du président Sarkozy intervient à quelques mois de l’élection présidentielle de 2012, pour laquelle la classe politique française se met en rang de bataille. De même, ces entrevues font suite et précèdent tout un ballet de nombreuses personnalités et membres du gouvernement de Sarkozy. Dans quelques jours d’ailleurs, l’Algérie sera l’hôte d’une délégation économique composée d’hommes d’affaires, dont de nombreux membres du Medef. Le volet économique n’a toutefois pas été évoqué ; Jean-Pierre Raffarin s’en chargera à sa prochaine visite.

    Des actions avant des traités…

    Reste qu’en dehors des lieux communs et des généralités qui n’ont de cessé d’être serinés, pas grand-chose n’aura filtré de la teneur des discussions, si ce n’est «faire le point» sur des questions «essentielles». La sécurité, la circulation des personnes, l’installation et le séjour des personnes, la révision de l’Accord d’association de 1968 ou encore la situation régionale. Des dossiers qui, de par la brièveté de cette visite-éclair de moins d’une journée, feront l’objet d’un travail «plus approfondi», dont leurs «collaborateurs» auront la charge. Et même si, au cours de cette conférence de presse, les deux «alter ego» n’ont pas évoqué explicitement la question, le dossier de la sécurité dans le Sahel, où de nombreux Français restent otages d’AQMI, est l’un des axes majeurs de la «coopération» algéro-française. Ainsi, l’on peut donc se douter que le point nodal de cette visite n’a pas été abordé par les deux hommes. Toutefois, comme l’a précisé Claude Guéant, «ce ne sont pas les traités qui confirment les amitiés, mais ce sont bien les actions qui les concrétisent».

    source: El Watan
Chargement...
X