Colloque sur Franz Fanon à la bibliothèque nationale: L'oeuvre du militant revisitée
A l'occasion de la cinquantième année de la disparition de Franz Fanon, un colloque a été organisé ce mardi 6 décembre par le Centre National de Recherches Préhistoriques et Anthropologiques et Historiques (CNRPAH) à la Bibliothèque Nationale pour se remémorer de l’homme, du savant, du militant, de l’universaliste, de l’algérien et de l’essayiste que fut Franz Fanon.
Franz Fanon naquit un certain 20 juillet 1925, en Martinique. Il mourut un 6 décembre en 1961 aux Etats Unis. En 36 ans de vie, il s’imposa comme un éminent psychiatre et militant colonialiste impliqué.
L’intervention de Abdelkader Zghal, sociologue tunisien qui dans son parcours d’universitaire a croisé Fanon témoigne que ce dernier lui exposa en 1959 une problématique majeure dans la société tunisienne, il lui soumit à l’occasion un cas d’un jeune tunisien voulant épouser une juive tunisienne et que sa famille le lui refusa et autorisa une union de son frère avec une italienne chrétienne ne parlant même pas arabe
Le jeune présentait des symptômes qui faisaient comprendre au psychiatre que le jeune homme souffrait d’une confusion spatiale.
Le sociologue affirme que « Fanon me soumit la problématique suivante : quelle est la bonne distance qui empêche la violence symbolique ? ». Et Zghal de conclure en s’interrogeant: «c’est dont nous souffrons aujourd’hui dans nos sociétés libérées du colonialisme. 50 ans plus tard la problématique est toujours d’actualité. Comment on peut instaurer une identité qui ne diabolise pas les autres ? »
« Décloisonnante, explosive et féconde », tels sont les qualificatifs choisis par Mustapha Haddab, professeur à l’université d’Alger, pour qualifier l’œuvre de Fanon lors de son intervention au colloque sous le titre «Psychiatrie et libération sociopolitique chez Fanon ». Le professeur a mis en exergue deux œuvres de Fanon pour nous éclairer sur la pensée du psychiatre, à savoir Peau Noire et Masques Blancs ou encore les Damnés de la Terre.
Dans la première œuvre l’universitaire nous parle d’un Fanon qui est allé dans les profondeurs de l’inconscient pour appréhender la perpétuelle confrontation entre les Noirs et les Blancs. «Le Nègre esclave de son infériorité, le Blanc esclave de sa supériorité. Fanon considérait que les deux attitudes sont névrotiques. Dans l’inconscient des Noirs se loge l’envie de s’identifier aux Blancs, cela les affaiblit», résume le professeur en faisant référence à la pensée de Fanon.
Avant d’ajouter: « dans les Damnés de la Terre, il était question pour Fanon de comment sortir du mimétisme pour aller à l’inventivité, notamment pour la bourgeoise coloniale. Mais cela était aussi valable pour les colonisés".
Mathieu Renault, docteur en philosophie, auteur d’un livre sur Franz Fanon intitulé « Frantz Fanon, de l’anticolonialisme à la critique postcoloniale » a, quant à lui, souligné le caractère libérateur de la pensée de Fanon. «Ce qui dérangait chez Fanon c’est non seulement son projet de décolonisation politique mais aussi son projet de décolonisation des esprits », estime t il. En faisant le parallèle avec Kateb Yacine, Mathieu Renault insiste sur le fait que « Fanon considérait le français comme une arme de combat ».
En marge de ce colloque ,exposition ,recuillement , concert-hommage et films sont au programme le 6 et le 7 décembre.
El Watan
A l'occasion de la cinquantième année de la disparition de Franz Fanon, un colloque a été organisé ce mardi 6 décembre par le Centre National de Recherches Préhistoriques et Anthropologiques et Historiques (CNRPAH) à la Bibliothèque Nationale pour se remémorer de l’homme, du savant, du militant, de l’universaliste, de l’algérien et de l’essayiste que fut Franz Fanon.
Franz Fanon naquit un certain 20 juillet 1925, en Martinique. Il mourut un 6 décembre en 1961 aux Etats Unis. En 36 ans de vie, il s’imposa comme un éminent psychiatre et militant colonialiste impliqué.
L’intervention de Abdelkader Zghal, sociologue tunisien qui dans son parcours d’universitaire a croisé Fanon témoigne que ce dernier lui exposa en 1959 une problématique majeure dans la société tunisienne, il lui soumit à l’occasion un cas d’un jeune tunisien voulant épouser une juive tunisienne et que sa famille le lui refusa et autorisa une union de son frère avec une italienne chrétienne ne parlant même pas arabe
Le jeune présentait des symptômes qui faisaient comprendre au psychiatre que le jeune homme souffrait d’une confusion spatiale.
Le sociologue affirme que « Fanon me soumit la problématique suivante : quelle est la bonne distance qui empêche la violence symbolique ? ». Et Zghal de conclure en s’interrogeant: «c’est dont nous souffrons aujourd’hui dans nos sociétés libérées du colonialisme. 50 ans plus tard la problématique est toujours d’actualité. Comment on peut instaurer une identité qui ne diabolise pas les autres ? »
« Décloisonnante, explosive et féconde », tels sont les qualificatifs choisis par Mustapha Haddab, professeur à l’université d’Alger, pour qualifier l’œuvre de Fanon lors de son intervention au colloque sous le titre «Psychiatrie et libération sociopolitique chez Fanon ». Le professeur a mis en exergue deux œuvres de Fanon pour nous éclairer sur la pensée du psychiatre, à savoir Peau Noire et Masques Blancs ou encore les Damnés de la Terre.
Dans la première œuvre l’universitaire nous parle d’un Fanon qui est allé dans les profondeurs de l’inconscient pour appréhender la perpétuelle confrontation entre les Noirs et les Blancs. «Le Nègre esclave de son infériorité, le Blanc esclave de sa supériorité. Fanon considérait que les deux attitudes sont névrotiques. Dans l’inconscient des Noirs se loge l’envie de s’identifier aux Blancs, cela les affaiblit», résume le professeur en faisant référence à la pensée de Fanon.
Avant d’ajouter: « dans les Damnés de la Terre, il était question pour Fanon de comment sortir du mimétisme pour aller à l’inventivité, notamment pour la bourgeoise coloniale. Mais cela était aussi valable pour les colonisés".
Mathieu Renault, docteur en philosophie, auteur d’un livre sur Franz Fanon intitulé « Frantz Fanon, de l’anticolonialisme à la critique postcoloniale » a, quant à lui, souligné le caractère libérateur de la pensée de Fanon. «Ce qui dérangait chez Fanon c’est non seulement son projet de décolonisation politique mais aussi son projet de décolonisation des esprits », estime t il. En faisant le parallèle avec Kateb Yacine, Mathieu Renault insiste sur le fait que « Fanon considérait le français comme une arme de combat ».
En marge de ce colloque ,exposition ,recuillement , concert-hommage et films sont au programme le 6 et le 7 décembre.
El Watan
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