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La loterie de l'émigration des mères sénégalaises

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  • La loterie de l'émigration des mères sénégalaises

    Sarkozy pourra faire toutes les lois qu'il veut mais tant que le desespoir, la misère et l'avenir du monde fermé s"ouvrent devant eux ,il y aura toujours des candidats aux départ et l'immigration demeurera toujours forte. au détriments de vies perdues en routes, aux profits de tout ceux qui s'enrichissent , passeurs et autres rapaces, sur le dos des candidats en partance vers un eldorado que l'on imagine meilleur. Là c'est au sénégal et ce sont des fils de familles ne vivant pas dans la misère et malgré cela ils ne veullent t rester dans leur pays et n'ont pas peur de mourir en chemin alors que dire des autres?

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    Chaque semaine, les mères de Thiaroye mettent au pot commun ce qu'elles ont économisé. Après un tirage au sort, l'argent va à l'une d'entre elles, non pas pour son propre usage, mais pour financer le départ d'un fils vers l'Europe.

    Depuis le début de l'année, 9.000 clandestins partis d'Afrique de l'Ouest ont ainsi accompli la traversée vers les Canaries. Des centaines d'autres ont péri en mer.

    Ces départs sont pour la plupart organisés par des pêcheurs locaux, qui disent consacrer les gains issus de ce marché à la réfection de leurs embarcations et à l'achat de l'essence et des vivres pour les sept jours que dure la traversée.

    Loin d'être parmi les plus nécessiteux, ceux qui partent sont souvent les plus brillants. Les familles prennent soin de choisir ceux qui ont le plus de chance de réussir en Europe et d'envoyer de l'argent en retour.

    "Pour l'essentiel, ce sont les mères qui organisent la coopération et mettent un peu d'argent de côté chaque semaine", explique Moctar Samb, un pêcheur de 45 ans, père de huit enfants.

    "Une fois qu'il y a assez d'argent, elles tirent au sort. Si votre nom sort, votre fils part. Elles ne dorment pas jusqu'à ce qu'il téléphone", poursuit-il.

    Une vingtaine de jeunes de Thiaroye ont trouvé la mort en février dans le naufrage de leur embarcation, une pirogue traditionnelle loin d'être armée pour la haute mer. Le flux des candidats au départ ne s'est pas tari pour autant.

    "BARÇA OU BARZAKH"


    "Barça ou Barzakh" - Barcelone ou l'au-delà - est devenu leur mot d'ordre. Peut-être était-ce également celui de Momadou Kané, qui s'est efforcé de garder espoir en serrant contre lui les photos de ses deux fils lorsque la pirogue sur laquelle il s'est lancé à l'assaut de l'Eldorado espagnol s'est trouvée à court de carburant.

    A l'étroit parmi les 80 clandestins, Momadou se voyait déjà promis au même sort que deux de ses frères, noyés en tentant la traversée.

    "Nous avons fait une voile avec la tente que nous utilisions pour nous abriter du soleil. Nous avons marché quatre jours à la voile. Nous n'avions ni nourriture, ni eau ni essence", raconte-t-il de retour à Thiaroye, après avoir été sauvé du naufrage par la marine marocaine.

    Face au flot croissant des clandestins, l'Espagne a lancé une offensive diplomatique en direction de l'Afrique de l'Ouest pour inviter les autorités à durcir les contrôles et à faciliter les rapatriements, en échange d'une aide au développement, elle même destinée à "fixer" les candidats au départ.

    Madrid a toutefois subi un revers de taille, jeudi, le Sénégal ayant annoncé la suspension de sa coopération en matière de rapatriement, arguant notamment de mauvais traitements.

    Le passage d'une patrouille de la marine sénégalaise interrompt certes les activités des pêcheurs et des jeunes qui chahutent sur la plage de Thiaroye, mais rares sont ceux qui croient à l'efficacité des contrôles.

    "Ceux qui choisissent cette voie illégale ont tellement d'espoirs placés en eux... S'ils ne craignent pas la mort, ils ne redoutent évidemment pas les autorités", note Samb.

    Par Reuters
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