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Contre le changement, le péril impérialiste
Par : Mustapha Hammouche
Comme au bon vieux temps du tiers-mondisme triomphant, il paraît que l’Algérie serait menacée par un imminent débarquement ennemi. C’est ce que suggère l’idée de la “conférence internationale d’urgence” conjointement mise en œuvre par Louisa Hanoune et Abdelmadjid Sidi-Saïd. Mais les sentinelles de l’ANP peuvent aller se coucher : bientôt, “le comité permanent de veille” imaginé par la secrétaire générale du PT montera la garde sur le territoire. Et “permanent” qu’il est, il ne fermera pas l’œil.
On aurait aimé connaître les sources de financement de l’organisation, des services et des invitations liés à cette conférence pour estimer à sa juste valeur le niveau d’engagement des combattants volontaires de cette guerre virtuelle. Mais bien sûr, comme chacun le sait, dans notre pays, l’argent n’est pas un problème quand il s’agit de grandes causes. Nous l’avons vérifié à chaque échéance électorale, à chaque fois que des citoyens sont sortis dans la rue. “La paix civile n’a pas de prix”, n’est-ce pas ?
Alors, il faut sauver la paix civile quitte à agiter le spectre guerre : on nous joue “Alerte à Malibu”.
Aujourd’hui, il n’est plus possible de jouer au patriote effarouché : depuis 1991, et l’attaque de la caserne de Guemmar, les patriotes se sont comptés et l’Algérie connaît le nombre exact de patriotes sur lesquels elle peut compter. Ceux qui ont fait un pas latéral pour être aux côtés du FIS, et donc du GIA, ceux qui se sont planqués, ici ou ailleurs, dans un “couchez-vous” instinctif, ne peuvent plus nous épater par leur bravoure nationaliste. “Ça c’était avant”, comme dit une publicité qui passe actuellement. Depuis, le terrorisme a fait le tri : l’on sait peut-être pas qui tue qui, mais l’on sait qui est qui.
Au fait, on nous claironne, depuis l’envol de Ben Ali que “l’Algérie n’est ni la Tunisie, ni l’Égypte” ; pourquoi courrait-elle le risque d’être la Libye ? Puisque ce précédent sert de prétexte au péril impérialiste ?
Non, l’Algérie n’est pas menacée par les Marines ou les forces de l’Otan : le pouvoir le sait si bien qu’il reçoit, dans ses ports, un bâtiment de guerre français, américain ou autres par mois. L’Algérie est menacée par la rapine, la corruption, le clientélisme budgétivore, la gestion financière de la paix civile, le gaspillage politicien des deniers de l’État et les connivences politiques contre nature que tout cela engendre.
Et pour rendre le peuple solidaire du statu quo mortel, on lui fait peur en agitant le drapeau de pirates de la VIe flotte ! Assurément, l’Occident a déjà débarqué, avec dans ses bagages… Halloween. Une fête où l’on s’amuse de se faire peur. Obama et Sarkozy font peur à leur peuple avec le débarquement annoncé de groupes terroristes pour pouvoir débarquer ; et nos gourous nous font peur en nous annonçant — dans un salon feutré et coûteux de l’hôtel Aletti — l’arrivée des envahisseurs venus — forcément — de l’Ouest.
La leader du PT a récemment brandi la jonction, d’un autre temps, entre l’impérialisme et l’islamisme, au cas où l’islamisme, seul, ne ferait plus peur.
Si l’impérialisme ne débarque pas, il sait à qui il le doit quand même. Il devra continuer à bien entretenir ses Zangra qui montent la garde “au fort de Belanzio, d’où l’ennemi viendra”.
M. H.
Liberté
Par : Mustapha Hammouche
Comme au bon vieux temps du tiers-mondisme triomphant, il paraît que l’Algérie serait menacée par un imminent débarquement ennemi. C’est ce que suggère l’idée de la “conférence internationale d’urgence” conjointement mise en œuvre par Louisa Hanoune et Abdelmadjid Sidi-Saïd. Mais les sentinelles de l’ANP peuvent aller se coucher : bientôt, “le comité permanent de veille” imaginé par la secrétaire générale du PT montera la garde sur le territoire. Et “permanent” qu’il est, il ne fermera pas l’œil.
On aurait aimé connaître les sources de financement de l’organisation, des services et des invitations liés à cette conférence pour estimer à sa juste valeur le niveau d’engagement des combattants volontaires de cette guerre virtuelle. Mais bien sûr, comme chacun le sait, dans notre pays, l’argent n’est pas un problème quand il s’agit de grandes causes. Nous l’avons vérifié à chaque échéance électorale, à chaque fois que des citoyens sont sortis dans la rue. “La paix civile n’a pas de prix”, n’est-ce pas ?
Alors, il faut sauver la paix civile quitte à agiter le spectre guerre : on nous joue “Alerte à Malibu”.
Aujourd’hui, il n’est plus possible de jouer au patriote effarouché : depuis 1991, et l’attaque de la caserne de Guemmar, les patriotes se sont comptés et l’Algérie connaît le nombre exact de patriotes sur lesquels elle peut compter. Ceux qui ont fait un pas latéral pour être aux côtés du FIS, et donc du GIA, ceux qui se sont planqués, ici ou ailleurs, dans un “couchez-vous” instinctif, ne peuvent plus nous épater par leur bravoure nationaliste. “Ça c’était avant”, comme dit une publicité qui passe actuellement. Depuis, le terrorisme a fait le tri : l’on sait peut-être pas qui tue qui, mais l’on sait qui est qui.
Au fait, on nous claironne, depuis l’envol de Ben Ali que “l’Algérie n’est ni la Tunisie, ni l’Égypte” ; pourquoi courrait-elle le risque d’être la Libye ? Puisque ce précédent sert de prétexte au péril impérialiste ?
Non, l’Algérie n’est pas menacée par les Marines ou les forces de l’Otan : le pouvoir le sait si bien qu’il reçoit, dans ses ports, un bâtiment de guerre français, américain ou autres par mois. L’Algérie est menacée par la rapine, la corruption, le clientélisme budgétivore, la gestion financière de la paix civile, le gaspillage politicien des deniers de l’État et les connivences politiques contre nature que tout cela engendre.
Et pour rendre le peuple solidaire du statu quo mortel, on lui fait peur en agitant le drapeau de pirates de la VIe flotte ! Assurément, l’Occident a déjà débarqué, avec dans ses bagages… Halloween. Une fête où l’on s’amuse de se faire peur. Obama et Sarkozy font peur à leur peuple avec le débarquement annoncé de groupes terroristes pour pouvoir débarquer ; et nos gourous nous font peur en nous annonçant — dans un salon feutré et coûteux de l’hôtel Aletti — l’arrivée des envahisseurs venus — forcément — de l’Ouest.
La leader du PT a récemment brandi la jonction, d’un autre temps, entre l’impérialisme et l’islamisme, au cas où l’islamisme, seul, ne ferait plus peur.
Si l’impérialisme ne débarque pas, il sait à qui il le doit quand même. Il devra continuer à bien entretenir ses Zangra qui montent la garde “au fort de Belanzio, d’où l’ennemi viendra”.
M. H.
Liberté
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