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Pollution : la mer en danger

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  • Pollution : la mer en danger

    Nous ne tenons compte que peu ou pas du tout de l’environnement…. L'air et la mer sont pollués....
    Que serait l'etat de l'environnnement dans qqs annees sanchant que plus de 90% des eaux usées rejetées sont expulsées directement et sans aucun souci à la mer !

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    Il est incroyable qu’à l’aube du 21ème siècle, plus de 90% des eaux usées rejetées par les riverains soient expulsées, sans aucun souci, directement à la mer !
    Au voisinage des collecteurs de déchets urbains et industriels, très nombreux le long du littoral algérien, s’entassent sur le rivage et sur les fonds, un peu partout, plastiques de tous genres, épluchures de légumes, papiers d’aluminium, bouteilles en verre, pneus de véhicules, casiers en bois et détritus de toute nature: tel est le déplorable paysage qu’offrent, aujourd’hui, les eaux marines du bassin algérien à proximité des grandes agglomérations littorales.

    Aux alentours immédiats de ces points de rejet, faune et flore ont totalement déserté les lieux. Seuls quelques organismes marins, dits résistants, subsistent encore et osent s’aventurer dans ces profondeurs nauséabondes et putrides. Le constat est amer, faut-il le dire, que le peuplement de végétaux et d’animaux adaptés à la vie marine subit, chaque jour, les affres et les méfaits de notre civilisation et de notre technologie.

    Parlons-en de cette pollution marine qui sévit le long de nos côtes, où des millions de litres d’eaux souillées sont véhiculés journellement par les égouts. Ces eaux non traitées vont nourrir une abondante faune microbienne marine. Du port d’Oran, en passant par la corniche oranaise et jusqu’aux Andalouses, des dizaines d’émissaires déversent des germes fécaux en provenance des milliers de foyers des communes côtières, et particulièrement des millions de touristes et vacanciers en saison estivale ! Suite à cela, plusieurs plages de la corniche oranaise sont interdites, chaque été, à la baignade. La situation devient encore plus dramatique sur les bordures des grandes baies (Oran, Alger, Annaba, Skikda...) et des immenses golfes (Arzew, Ghazaouet...), où les grands collecteurs se débarrassent quotidiennement de quelques millions de m3 d’eaux usées, sans aucun traitement préalable.

    A la sortie de l’égout, chaque litre d’eau souillée compte plusieurs milliers de germes bactériens. Et la mer est considérée comme très contaminée au-delà de 20.000 colibacilles par litre (Directive européenne, 1975). C’est donc un véritable fléau qui menace la santé publique et la qualité des produits de la mer (algues, moules, oursins, crustacés, poissons...).

    Face à cette invasion bactérienne et la menace qui peut survenir à tout moment, les capacités auto-épuratives de la mer sont largement dépassées. En effet, on sait que la Méditerranée est un bassin pratiquement fermé, dont le rythme de renouvellement des eaux est de l’ordre de 80 ans. Cela signifie que toute cette durée doit s’écouler pour qu’une goutte d’eau polluée soit remplacée par une goutte d’eau pure. Par ailleurs, cette mer est caractérisée par un hydrodynamisme très faible: les mécanismes hydrodynamiques générés par les vagues, les marées et les courants sont imperceptibles à tel point que la flore microbienne arrive à se stabiliser et à proliférer, sans obstacle, au voisinage des rejets d’égouts ! Donc, les germes pathogènes les plus divers peuvent progresser en toute impunité vers les plages, et le risque de contracter une maladie par baignade est réel, principalement des types gastro-entérite, fièvre typhoïde, conjonctivite, vaginite, eczéma et hépatite infectieuse.

    En ce qui concerne la consommation des fruits de mer, rappelons l’épidémie de choléra à Naples en 1973, pour laquelle des moules ont été le vecteur de l’agent infectieux (vibrion cholérique). Les coquillages (moules, huîtres) sont capables d’accumuler d’un facteur de 10 à 50 les germes bactériens et les virus !

    Mais rassurons les gens de la mer, en particulier les pêcheurs, les plaisanciers et les amoureux de la mer que, pour l’instant, la pollution bactérienne marine ne cause que de simples sinusites, conjonctivites, eczémas et, tout au plus, une intoxication alimentaire.

    Ces eaux non traitées, ou insuffisamment traitées, polluent le littoral à proximité de toutes les villes, petites et grandes; ce qui a notamment pour effet de diminuer la teneur en oxygène de l’eau, d’accroître la turbidité, de stimuler la croissance des bactéries et des algues, et aussi d’aggraver la pollution par les micro-organismes. Or, la pollution microbienne n’est qu’un des aspects du problème. L’industrie et ses déchets en présentent un autre. Pas encore immédiat, sauf déjà en certains points critiques de la côte, et pour quelques produits toxiques déterminés.

    Malheureusement pour le monde floristique et faunistique marin, c’est une autre histoire. Le littoral algérien, bordure côtière importante du bassin sud de la Méditerranée, longue de plus de 1.200 km, est caractérisé par une remontée d’eaux profondes (upwelling) faible, due à l’absence de marées et de courants forts. Et c’est près de la côte que la vie sous-marine se développe considérablement. Dans ces endroits précis, pousse le plancton végétal grâce aux sels minéraux et à un ensoleillement suffisant. C’est également en ces lieux que près de 90% de la pêche a lieu. Ce secteur côtier représente un milieu favorable pour la reproduction, la ponte et le développement larvaire de nombreuses espèces marines, qui y trouvent ainsi des conditions avantageuses, voire nécessaires pour leur développement. Mais c’est précisément dans cet étage infralittoral que les exutoires expulsent leurs déchets toxiques à longueur d’année, détruisant progressivement l’ensemble de l’écosystème méditerranéen. Tout d’abord, les herbiers de posidonies (plantes à fleurs pouvant produire jusqu’à 10 litres d’O2/m2 ), servant d’abri et de zone de nourrissage à des centaines d’organismes marins, constituant ainsi pour de nombreux poissons une zone de frayère (ponte). Les herbiers ont commencé, ces trente dernières années, à se dégrader de façon spectaculaire tout au long du littoral algérien. Rappelons qu’un mètre carré de cette prairie marine met environ un siècle à repousser !

    [...]

  • #2
    La suite...

    Les polluants tels que les métaux lourds (mercure, plomb, cadmium, arsenic...), les organochlorés (pesticides) et les hydrocarbures (substances à base de pétrole) sont aussi charriés, via les effluents industriels et agricoles, vers le milieu marin, devenu, par la force des choses, le réceptacle universel de tous les déchets humains.

    Très stables en eau de mer, tous ces produits toxiques se fixent dans les tissus et s’accumulent dans les organes (graisse, cerveau, foie, squelette...) des organismes vivants. Ces derniers, en tant que ressources naturelles vivantes, sont consommés par l’homme ! Mais contaminés, ces fruits de mer posent un véritable problème de santé.

    Rappelons la maladie de Minamata, au Japon, qui a donné la première alerte mondiale contre les résidus à base de mercure déversés dans les mers: entre 1950 et 1960, de nombreux pêcheurs d’un village de l’île de Kyushu ont été victimes des sels de mercure concentrés dans le poisson qu’ils ont pêchés et consommés.

    Autre exemple qui donne à réfléchir: un kilogramme de moules prélevés près des côtes peut ainsi contenir jusqu’à 10 mg de pesticides, soit une concentration de 70.000 fois supérieure à celle de l’eau de mer ! Pourtant, ces fruits de mer sont consommés par l’homme.

    Pour la pollution générée par les activités humaines le long des rivages méditerranéens, et dont l’impact est néfaste pour les organismes marins, on se posera la question ci-après: quelles sont les conséquences de cette régression rapide de la diversité biologique du littoral ? Il est difficile d’y répondre, parce que les relations entre la diversité des espèces et le fonctionnement des systèmes côtiers sont difficiles à étudier. Mais la réponse dont on est sûr et certain, c’est qu’avec la disparition de la flore et de la faune marines, c’est une multitude de richesses et de biodiversité qui vont être à jamais perdues: richesse génétique (chaque organisme contient entre un million et des milliards d’informations inscrites dans son code génétique, façonnées par les mutations et par les sélections naturelles successives, tout au long de millions d’années d’évolution), ressources alimentaires (l’homme n’utilise que 0,1% des espèces et sa nourriture repose, essentiellement, sur une centaine d’espèces d’entre elles), richesse en molécules d’intérêt médical, industriel, phytosanitaire, pour n’en citer que certaines.

    Finalement, ce sont donc des milliers d’espèces animales et végétales qui sont aujourd’hui menacées de raréfaction, voire d’extinction par la pollution générée par les activités anthropiques, le long des rivages méditerranéens.

    Enfin, il faut le dire: le littoral algérien, durant ces vingt dernières années, ne cesse d’envoyer des signes de détresse: des milliers de méduses mortes, des squelettes de moules, d’oursins et de calmars rejetés par la mer, des dauphins et baleines échoués sur les rivages, des tas de feuilles mortes et de débris de tous genres éparpillés sur les plages sont des images désolantes que nous offre aujourd’hui la mer.

    Pour éviter que le littoral algérien ne se dégrade encore plus, des solutions existent. Et il est impératif de prendre les mesures suivantes:

    * L’installation de stations d’épuration des eaux sanitaires, réellement efficaces, le long des côtes.

    * La sensibilisation du grand public et des professionnels de la mer sur la valeur et la richesse des milieux océaniques pour les générations actuelles et futures et aussi vis-à-vis de leur propre santé.

    * L’application de la réglementation en vigueur en matière de rejets d’eaux usées par rapport aux normes sanitaires et de qualité permettant la protection efficace de la vie aquatique et les usages du milieu marin.

    * L’installation et le développement de réseaux à vocation environnementale et de protection de la santé, couplés avec des programmes de recherche appropriés.

    La sauvegarde du littoral est l’affaire de tous et ne rien faire aujourd’hui pour le protéger sera trop tard demain ! Un effort beaucoup plus considérable est nécessaire pour assurer le développement durable des façades maritimes de notre pays.

    Sur le plan des nuisances, cette situation peut, à la longue, porter préjudice aux ressources biologiques d’intérêt commercial et des atteintes aux jouissances des sites marins et littoraux. La pollution marine, avec toutes ses formes multiples, représente un véritable danger de dépeuplement du milieu marin et, par voie de conséquence, une grande menace pour la santé publique.

    Nous concluons par cette merveilleuse citation qui va peut-être laisser l’homme méditer profondément sur l’avenir de la planète Terre, de celui des mers et des océans, et surtout sur son propre avenir !

    - Le Quotidien d'Oran

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