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"Personne de l'année" du magazine Time : et le gagnant est...

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  • "Personne de l'année" du magazine Time : et le gagnant est...

    l y a des couvertures de magazines qui vous font du bien. Des images qui insufflent l’espoir, l’idée que toute action n’est pas vaine et que nous sommes capable de changer les choses. La une du "Time" consacrée à la personne de l’année m’a fait cet effet là.
    Non, la personne de l’année 2011 n’est ni Steve Jobs, ni Ryan Gosling. Cette année 2011 célèbre non pas une personne, mais des millions de gens qui - en cette année tumultueuse - ont eu le courage de se battre pour améliorer leur quotidien et celui des générations futures. Il s’agit du "protestant" en anglais, du "manifestant", celui de l'avenue Bourguiba, celui de la Place Tahrir, celui de la Puerta del Sol, celui du Pont de Brooklyn…

    Un ras le bol mondialisé
    L’année 2011 est sans conteste celle de ces hommes et ces femmes qui ont fait entendre leur voix, souvent au risque de leur vie. Le "Time" rappelle d’ailleurs que tout a commencé il y a plus d’un an, lorsque ce jeune tunisien vendeur de fruits et légumes s’est immolé dans la rue. Qui aurait pu prédire des conséquences d’un acte isolé tel que celui-là ? Qui aurait pu prédire que l’engrenage de cet acte désespéré aurait abouti à faire tomber les plus vieux dictateurs du monde arabe, mettre en danger ceux qui tiennent encore, et propulser au rang de réalité l’idée de démocratie pour toutes et tous ?

    Ce vent à l’odeur du jasmin a quitté les frontières des mille et une nuit pour se répandre en occident. Les jeunes Grecs n’en démordent pas, ils sont des milliers place Syntagma à s’en prendre à un gouvernement qui a oublié de les inclure dans un discours d’avenir. Ils étaient des millions dans toute l’Espagne. A New York, le mouvement Occupy Wall Street est né, faisant des petits un peu partout en Europe où la crise des subprimes a été relayée par la crise de la zone Euro. Les Français sont un peu plus frileux malheureusement. Mêmes les Russes s’attaquent à leur autocratie, c’est pour dire !
    Si l’on comptabilise tout ce petit monde, ce sont des millions de personnes sur terre qui crient haut et fort qu’ils en ont marre et qu’il est grand temps que les choses changent ! Pas besoin de se prendre la tête sur la terminologie à adopter. On se moque de savoir si ce sont des révoltes ou une révolution, l’important c’est le message, à coup de "y’en a marre" et de "dégage".
    Ces anonymes qui changent le monde
    Force est de constater que cette année, ce sont des inconnus qui ont le plus souvent fait la une de nos médias. Et c’est tant mieux. Ce sont les bloggeurs, les internautes, les protestataires, les anonymes, vous et moi.

    D’ailleurs, l’émergence des blogs, et la création de nouveaux "pure players" soulignent à quel point l’opinion de chaque individu est devenue l’égal des grands de ce monde. Nous partageons - semble-t-il - une frustration commune qui nous pousse à agir, au lieu de baisser les bras. Il y a de quoi se réjouir. Quand on regarde à quel point ce monde part à la dérive, on pourrait tout simplement jeter l’éponge. Mais à la place, on continue, fous que nous sommes, à croire que nous pouvons faire changer les choses, que la volonté est maîtresse de toute action.
    Ces altruistes anonymes nous ont fait entrevoir la possibilité d’un autre scénario, d’un plan B, d’une version alternative. Comme le dit justement le journaliste du "Time" : "Ils ont littéralement personnifiés l’idée que chaque action individuelle peut amener à un changement collectif colossal".
    Même si la définition du mot "démocratie" varie d’un endroit à l’autre du gobe, c’est bien le dénominateur commun de toutes ces actions. "Démocratie", venant de "démos", le peuple. La démocratie, c'est l’idée du peuple qui gouverne, qui dicte l’agenda politique. C’est ce qui s’est passé en Tunisie, en Egypte, et qui continue de se passer dans le sang en Syrie. Si les urnes ne sont pas prêtes à accueillir le changement, alors c’est dans la rue qu’il surgira. Et d’ajouter cette phrase qui m’enivre : En 2011, "le leadership est venu du bas de la pyramide".
    Evidemment, tout reste à faire, et 2012 sera l’année de tous les obstacles, mais il souffle comme un vent de changement durable et de prise de conscience collective, au détriment de notre individualisme gangrené et maladif. Dernier mauvais exemple en date : le Canada qui décide de se retirer du protocole de Kyoto pour ne pas avoir à payer d’amende. On a vu mieux comme leadership !
    NouvelObs
    And ye shall know the truth and the truth shall make you free.
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