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Le raidissement franco-anglais inquiète les Européens

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  • Le raidissement franco-anglais inquiète les Européens

    Plusieurs pays redoutent que les échanges acides entre Paris et Londres n'interfèrent avec la réforme des traités.

    La crise de l'euro fait une victime de plus. Lancée à voix basse, la «guerre des mots» entre la France et la Grande-Bretagne s'étale désormais à la une des journaux. Elle agace certains de leurs partenaires européens: à Bruxelles comme dans d'autres capitales, on déplore une distraction inutile alors que l'UE fait face aux urgences de la monnaie commune.

    Vendredi, François Baroin a repris à son compte l'idée que le Royaume-Uni devrait logiquement perdre sa note AAA bien avant la France. «La situation économique de la Grande-Bretagne est aujourd'hui très préoccupante et on préfère être français que britannique, en ce moment »,affirme le ministre des Finances. Le vice-premier ministre libéral, Nick Clegg, pourtant foncièrement européen, a jugé ces propos «inacceptables» lors d'un entretien téléphonique avec François Fillon, ajoutant qu'«il (était) nécessaire de baisser le ton». Selon Le Canard enchaîné, Nicolas Sarkozy aurait qualifié David Cameron de «gamin buté» pour avoir choisi l'isolement dans l'UE.

    Le double raidissement, à usage de politique intérieure, semble-t-il, a d'abord été perçu d'un œil amusé par le reste de l'Europe. Depuis 48 heures, davantage de responsables s'inquiètent d'interférences avec la ratification du traité, priorité des priorités qui gravera dans le marbre la discipline budgétaire nécessaire au retour de la confiance sur l'euro.

    À mots couverts, un ministre européen s'inquiète de voir la France souffler sur la braise avec l'espoir d'écarter le Royaume-Uni, considéré comme un obstacle au «gouvernement économique de l'euro» voulu par Nicolas Sarkozy. À l'inverse, le Danemark, qui s'apprête à prendre la présidence tournante de l'UE, s'est donné pour mission «le retour à l'unité entre ceux qui sont dans la zone euro et ceux qui n'y sont pas», dit son ministre des Affaires européennes, Nikolai Wammen.

    Réserver une façade d'unité
    Dans le même but, Herman Van Rompuy vient de confirmer la convocation pour fin janvier-début février d'un sommet informel «à vingt-sept», Royaume-Uni compris. L'objectif officieux est d'y verrouiller le texte du traité budgétaire. Le président du Conseil européen a du même coup trompé l'espoir d'un sommet réduit au format zone euro, annoncé comme acquis par Valérie Pécresse, porte-parole du gouvernement.

    La Grande-Bretagne, après avoir claqué la porte au sommet, s'efforce de rentrer par la fenêtre. Elle a obtenu vendredi un statut de quasi-observateur dans les négociations qui s'engageront mardi sur le contenu du traité qu'elle refusait il y a huit jours. Là encore, il s'agit pour Bruxelles de préserver une façade d'unité. «Nous ne voterons pas, mais nous participerons sûrement au débat», insiste un responsable britannique.

    Une ébauche du traité a été envoyée vendredi dans les capitales par les juristes du Conseil européen. Elle inclut l'obligation d'une règle d'or budgétaire et le principe de sanctions quasi automatiques. Mais elle ne retient ni la convergence fiscale ni les sommets mensuels de l'euro défendus à Paris. Le texte prévoit enfin que le traité s'appliquera dès que neuf pays de l'euro l'auront ratifié.

    source: Le Figaro.
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