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Discrimination raciale à Tel Aviv

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    DISCRIMINATION RACIALE A TEL AVIV

    En tant que militante au soutien du Peuple palestinien, je devais me rendre en Palestine occupée du 9 au 26 juillet dernier, en compagnie de P, autre militante.

    Dimanche 9 juillet, notre avion se pose à 15 H sur l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv. Les ennuis commencent dès le contrôle des passeports à 15H30. Nous avons été interrogées toutes les deux sur le but de notre visite, pourquoi nous étions ensemble, comment nous nous connaissions.
    Personne ne semblant parler français, les entretiens étaient en anglais. Rapidement les questions se sont concentrées sur moi, Fatima : mon origine (Marocaine), ma famille, ma visite dans les émirats arabes (visa sur mon passeport), les origines et le prénom de mon père. P obtient son visa d’entrée en Israël. Elle reste une heure avec moi.

    Une fois cet interrogatoire terminé, une policière est venue me chercher en prenant mon passeport. Elle me demande de m’asseoir dans un « coin » de l’aéroport, où plusieurs personnes attendent déjà sous la surveillance d’une personne en civil.

    Après trois heures d’attente, je suis appelée. On me fait rentrer dans un bureau et m’asseoir, en me reposant les mêmes questions que précédemment. Se rajoutent les questions : pourquoi as-tu choisi Israël, que comptes-tu faire en Israël, où veux tu aller en Israël, pourquoi maintenant en Israël ? Je suis « conviée » à retourner m’asseoir dans le « coin ».

    Deux heures après, même bureau, même interrogatoire. On me demande en plus le numéro de téléphone de mon père en France, ainsi que le numéro de téléphone de P et pourquoi elle était partie. Je subis un troisième interrogatoire vers minuit, avec toujours les mêmes questions.

    Au cours de ce troisième interrogatoire, je me trouve confrontée à cinq personnes dont une m’interrogeant en hébreu, une femme traduisant en français et les trois autres me regardant.

    Ils me demandent pourquoi Pauline était partie. Je leur réponds pourquoi P a été acceptée et moi refusée. Ils me répondent « le ministère de l’intérieur ne vous veut pas en Israël » - « Pourquoi ? » - « Sécurité »
    A une heure du matin, on m’appelle. Deux personnes m’interrogent, debout, avec toujours les mêmes questions en hébreu, traduites en français. « Vas t’asseoir » . Je constate que d’autres personnes subissent le même sort.

    A 1H30, on me fait me lever et me diriger vers le tapis à bagages. On me demande de poser mes affaires au sol et de m’éloigner. Je refuse. Un « civil » m’agrippe le bras, tout en ayant son autre main sur son arme, qu’il était prêt à sortir. Je lui dis de me lâcher et qu’il me fait mal. Le ton monte, il me lâche.

    Mes bagages sont mis sur un chariot, poussé par une jeune fille. Je pose à peine ma main sur le chariot, qu’elle me hurle « non » et que le « civil » me reprend le bras. « Lâche-moi le bras, tu me fais mal ».

    Ils me font rentrer dans une pièce, mes bagages sont déposés dans un bac. Je demande à prendre mes médicaments pour un problème digestif. Ils refusent. Mes bagages fermés, sont passés au scanner dans une autre pièce. Ils me ramènent mes bagages en me demandant de les ouvrir. J’ouvre et eux vident mes bagages. Tout, strictement tout est passé au scanner, pièce par pièce, appareil photo, caméscope, ma bouteille d’eau entamée, mes vêtements….

    Une femme me passe un appareil tout le long du corps, je suis habillée. Elle me demande de baisser mon jean jusqu’aux genoux, d’écarter les jambes. Elle repasse l’appareil en insistant sur mes parties génitales et annales. L’accès à mes médicaments m’est toujours refusé.

    Ils referment mes bagages, après avoir palpé mes vêtements un par un, y compris mes sous -vêtements. Ils me ramènent au point de départ « le coin ». Il doit être 2H30 lundi matin. J’attends, on m’appelle et vient me chercher. Je monte dans une camionnette avec deux policiers. Je suis amenée dans un centre de rétention, qu’ils appellent « hôtel ».

    Ils me demandent de mettre mon appareil photos, mon caméscope dans la valise. Après s’être assurés que mon téléphone portable ne peut pas servir d’appareil photos, ils m’autorisent à le garder. Ils me font rentrer dans une cellule très sale et me donnent un drap housse. Ils me préviennent de ne pas m’approcher de la fenêtre grillagée car l’alarme se déclencherait.

    A ce moment je commence à craquer et pleurer en réalisant que je suis en prison. J’appelle mon amie L en France et lui dis « on m’a mise en prison ». Je me retrouve sans unités sur mon portable, le seul moyen de communication restant sont les SMS.

    Je me sens criminelle. Mais quel est le crime commis ? Je n’ai rien fait de mal. Je voulais juste entrer, être traitée de la même façon que P. Nous sommes françaises toutes les deux. J’ai senti le racisme dès le début. Dès que Pauline a eu l’autorisation de pénétrer sur le territoire israélien sans qu’on lui pose autant de questions qu’à moi.

    Avec la fatigue, le stress, l’humiliation, j’arrive à m’endormir. Je suis réveillée par des bruits dans ma cellule. Je lève la tête et vois un homme en train de bricoler des tuyaux. Je regarde mon portable. Il est 8 H

    Mon choc continue au réveil en voyant cet homme dans ma cellule. On a violé mon intimité, depuis la fouille au corps jusqu’à cette incursion sans préoccupation de savoir si je pouvais être dénudée, en passant par la palpation de mes sous-vêtements.

    Une fois cet homme parti, on me pose un sandwich sur la table. Je ne fais qu’attendre. Je les appelle en tapant sur la porte, il n’y a pas de sonnerie. Je leur demande à quelle heure est mon vol. Je vais à l’accueil avec l’homme en faction, il me montre sur le tableau 16H45 et me dit qu’on viendra me chercher à 16H.

    Il me renferme dans ma cellule. Je frappe à nouveau et demande à appeler l’Ambassade de France. Je rentre dans la salle d’accueil . En hurlant l’homme de service me demande de passer de l’autre côté. Il me passe le combiné à travers l’hygiaphone de la paroi vitrée.

    En fait, je suis au Centre Culturel et non à l’Ambassade. L’homme compose un autre numéro. Je suis bien à l’Ambassade. La personne me demande d’appeler le consulat pour ce problème. J’ai enfin une personne du Consulat. Je la sollicite pour me venir en aide. Elle me répond qu’elle ne peut rien faire. J’insiste auprès d’elle. Elle me répond que je suis bien contente de l’avoir en ligne pour résoudre le problème. Je lui fais remarquer que le problème n’est pas résolu et elle me dit « allez vous plaindre à l’ambassade d’Israël en France.

    Je repars dans ma cellule, dans laquelle, les gardiens font rentrer trois personnes asiatiques et ils me font changer de cellule. Je me retrouve avec cinq femmes, deux belges, deux de pays de l’est, et une palestinienne. J’attends toujours jusqu’à 16H.
    Les gardiens appellent les deux femmes belges, car une déléguée du Consulat belge vient les rencontrer.

    A 16H, on vient me chercher ainsi que la femme palestinienne pour nous emmener directement dans l’avion. Je n’ai toujours pas récupéré mon passeport depuis mon arrestation dimanche à 15h30. Je demande à récupérer mon passeport auprès du steward qui me répond qu’on me le rendra à l’escale de Rome.

    Source: Palestine Info
    Dernière modification par Ahmadov, 18 décembre 2011, 13h26.
    "L' Algérie c'est le seul pays, où quand les gens me tendaient la main c'était pour m'offir quelque chose alors que dans les autres pays c'était pour m' en demander " Yann Arthus Bertrand
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