Silence des médias occidentaux, presse, radio, TV, chroniqueurs obsédés de buzz, praticiens patentés du "bashing" capables de s’emparer du moindre prétexte dès qu’il s’agit de diaboliser Russie, Chine, Cuba, Venezuela et autres boucs émissaires désignés à la vindicte d’une opinion publique droguée de désinformation… Censure privatisée, parfaitement rodée.
Georges Stanechy
Dimanche 18 Décembre 2011
Les hurlements du vent ne font pas trembler la Montagne
Proverbe Chinois
Parfois, dans la presse européenne ou nord-américaine, quelques maigres entrefilets, comme à regret, de reprises de communiqués d’agence de presse, lénifiants, noyés dans la masse de ce qu’on n’a pas le temps de lire. Alors que les médias du reste du monde n’ont cessé d’en faire leurs titres et articles ces jours derniers, particulièrement en Asie.
L’évènement qui s’est produit le dimanche 4 décembre 2011 présente, pourtant, des implications immédiates et une portée géopolitique d'une colossale importance. Composant un cocktail qui devrait passionner “journalistes d’investigation” et “experts médiatiques de politique étrangère”, esprits curieux et friands d’actualités, amateurs de jeux vidéo, lecteurs de BD et de romans d’espionnage assaisonnés aux missions ou exploits “impossibles”.
Coup de théâtre fusionnant tous les ingrédients des hautes technologies : aéronautique futuriste, guerres secrètes entre services spéciaux ou renseignements militaires, CyberWars ou conflits mêlant télécommunications cryptées et informatique bardée de codes et pare-feux, ruses minutieusement architecturées face aux foucades de l’arrogance stupide…
Silence, expression d’un déni.
Celui d’un désastre militaire et technologique majeur, immense, ravageur, pour les USA, dans leur prétention hégémonique à dominer le monde. Aux conséquences multiples.
Ce désastre vient de leur être infligé par l’Iran.
Ses spécialistes en CyberWars, en « guerre électronique », se sont emparés d’un exemplaire de son drone technologiquement le plus sophistiqué. Avion sans pilote à bord, radioguidé au moyen d’un système satellitaire, qui avait décollé d’Afghanistan. Le faisant atterrir en douceur, après en avoir neutralisé les systèmes de sécurité, avec une parfaite maîtrise, sur une de leurs bases aériennes.
L’appareil avait pénétré l’espace aérien iranien, se croyant indétectable pour l’avoir effectué précédemment à plusieurs reprises, sur une profondeur de 225 km au nord-est du pays. Survolant Kāshmar, capitale de la province de Razavi Khorasan.
Kāshmar, à 926 km de Téhéran, célèbre pour la beauté veloutée de ses tapis laine et soie à l'extraordinaire finesse des motifs rehaussés, dans leur brillance, d’un subtil équilibre de couleurs et nuances. Amateurs et collectionneurs de tapis persans, notamment dans les pays de l’Eurasie, en raffolent. A 220 km de la frontière afghane dans le nord-est du pays, près du magnifique désert de Loot, un des plus beaux de la planète. La proximité de l’air chaud lui permet de cultiver une quarantaine de variété de raisins, avec une des plus savoureuses productions mondiales de safran (1). Réputée, aussi, pour la qualité de deux universités : Payame Nur University, spécialisée dans l’enseignement à distance, et Azad University.
Le drone n’était pas là pour photographier universités, hôpitaux, stations d’épuration d’eau et centrales électriques de la ville. Photos et plans sont disponibles au public. Les Iraniens savent que ces infrastructures civiles figurent parmi les cibles prioritaires, malgré l’interdiction internationale des Conventions de Genève, en cas de bombardements par “La Communauté Internationale”. Comme ce fut le cas en Palestine-Gaza, Irak, Afghanistan, Liban, ou en Libye récemment réduite en cendres. (2) Pas davantage pour inventorier les sites touristiques de la région…
Le Chihuahua
Il ne le savait pas, impatiemment attendu ce jour-là. Une réception spéciale lui était réservée, s’agissant d’un drone d’exception. De loin, beaucoup plus perfectionné que les “drones-tueurs”, armés de missiles, spécialisés dans les massacres quotidiens de civils en Afghanistan ou au Pakistan, aux noms sanguinairement évocateurs : “Reaper” (La Faucheuse), “Predator”... (3)
Non. C’était la superstar de l’arsenal US qui franchissait la frontière iranienne, un « drone espion » : le RQ-170 Sentinel. La crème de la crème, en termes de haute technologie aéronautique et militaire, un concentré de tout le savoir et de la technicité la plus secrète, même auprès de ses alliés et vassaux, du complexe militaro-industriel US.
Peu d’exemplaires construits. Si précieux que seule la CIA en détient l’exclusivité : mise au point, programmes des missions, pilotage, exploitation des informations recueillies. Son pilotage s’effectue à partir de la base de Tonopah dans le Nevada, via des relais satellite. Les RQ-170 Sentinel chargés d’espionner Iran, Pakistan et Chine, limitrophes de l’Afghanistan, sont dans leur majorité physiquement positionnés et gérés par la CIA, depuis 2008, sur la base aérienne de Shindand, avec leurs équipes de maintenance, même s’ils sont pilotés à partir des USA.
Située à 1.500 mètres d’altitude dans la province de Hérat à l’ouest de l’Afghanistan, face à l’Iran, la “Shindand Air Base” est destinée, chez les stratèges US, à servir de plateforme logistique dans l’éventualité, souhaitée par tous les traîneurs de sabre à Washington, d’une invasion de ce pays. Car, rien ne justifie une telle démesure de moyens face à une guérilla de résistance nationale, faiblement armée, en Afghanistan. Cette gigantesque base vient de faire l’objet d’un triplement de son infrastructure et pistes en 2011, et une nouvelle piste va encore être rajoutée début 2012. La longueur de ses pistes permet de recevoir les avions de transport géants C-17 Globemaster III. (4)
Le RQ-170 Sentinel, drone à long rayon d’action capable de voler à 15 000 mètres d’altitude, sa forme en delta lui donne une envergure de 26 mètres en largeur, 4,5 mètres en longueur, 1,84 en hauteur. Equipé d’un réacteur General Electric TF34 connu pour sa robustesse et sa fiabilité. Son équipement, son “design”, son “avionique”, pour reprendre le jargon du métier, sont dérivés du fameux bombardier B-2, réputé indétectable par tout système radar. D’où son qualificatif de “furtif” selon l’expression technique, “stealth” en anglais. (5)
Cette merveille aéronautique a ainsi une “signature”, une identification ou un repérage, parmi les plus faibles : acoustique, infrarouge, visuelle et radar. Quasiment, impossible à détecter, passant inaperçu. Quand il l’est, c’est trop tard, ayant disparu ou déjà frappé. En raison de deux caractéristiques :
=> Son aérodynamisme en forme d’aile-volante en matériaux composites, au profilage offrant peu de prise aux ondes radars adverses
=> Son revêtement spécial, sa “peau” (wing skins) comme disent les spécialistes, dont la composition multicouche est ultrasecrète, absorbant tous types d’ondes de détection radar.
Il embarque le nec plus ultra de ce que science et technique ont pu rendre opérationnel sur le plan de la détection, de la surveillance, du radioguidage, et des transmissions cryptées : interception de communications, prélèvement par capteurs (sniffers) d’émanations chimiques ou radioactives même à doses infimes, prise de photos et de films par tous temps et toutes résolutions de nuit comme de jour, identification des positions radars ennemies, centres de commandements, localisation de bunkers et souterrains, etc.
L’ensemble de cet appareillage est si sophistiqué et sensible qu’il est nécessaire d’abriter ce drone, en dehors de ses missions, dans un hangar climatisé.
Pareil « trésor volant » évolue, évidemment, dans un environnement sécurisé à l’extrême. Quatre systèmes de sécurité le rendent quasiment invulnérable :
i) Systèmes antibrouillages (“anti jam”) et de guerre électronique les plus récents et les plus puissants
ii) Doublement systématique des éléments essentiels de sa motorisation et de son pilotage, avec basculement immédiat de l’un à l’autre dès l’amorce d’une panne improbable
iii) En cas de perte de contact avec son pilote à terre, procédure de mise en pilotage automatique avec programmation de son ordinateur de bord en guidage autonome lui permettant de retourner à sa base initiale, dans une sorte de « retour au pigeonnier »
iv) En cas de défaillance du pilotage automatique, ou du système de « retour au pigeonnier », phase terminale par destruction automatique, ou plutôt pulvérisation en vol, pour qu’il n’y ait aucune possibilité de récupérer une quelconque pièce ou trace éventuelles à récupérer par des mains autres que celles des agents de la CIA.
Dans leur mégalomanie coutumière, les experts militaires et du renseignement US l’avaient surnommé “The Beast of Kandahar”, où il fut exhibé et filmé en vidéo au décollage en 2007 pour la première fois. La Bête, le Monstre… Mais encore, en argot anglais, The Beast c’est le flic méchant, à la matraque facile, la brute, la terreur légitimée par l’insigne et la loi du plus fort…
Georges Stanechy
Dimanche 18 Décembre 2011
Les hurlements du vent ne font pas trembler la Montagne
Proverbe Chinois
Parfois, dans la presse européenne ou nord-américaine, quelques maigres entrefilets, comme à regret, de reprises de communiqués d’agence de presse, lénifiants, noyés dans la masse de ce qu’on n’a pas le temps de lire. Alors que les médias du reste du monde n’ont cessé d’en faire leurs titres et articles ces jours derniers, particulièrement en Asie.
L’évènement qui s’est produit le dimanche 4 décembre 2011 présente, pourtant, des implications immédiates et une portée géopolitique d'une colossale importance. Composant un cocktail qui devrait passionner “journalistes d’investigation” et “experts médiatiques de politique étrangère”, esprits curieux et friands d’actualités, amateurs de jeux vidéo, lecteurs de BD et de romans d’espionnage assaisonnés aux missions ou exploits “impossibles”.
Coup de théâtre fusionnant tous les ingrédients des hautes technologies : aéronautique futuriste, guerres secrètes entre services spéciaux ou renseignements militaires, CyberWars ou conflits mêlant télécommunications cryptées et informatique bardée de codes et pare-feux, ruses minutieusement architecturées face aux foucades de l’arrogance stupide…
Silence, expression d’un déni.
Celui d’un désastre militaire et technologique majeur, immense, ravageur, pour les USA, dans leur prétention hégémonique à dominer le monde. Aux conséquences multiples.
Ce désastre vient de leur être infligé par l’Iran.
Ses spécialistes en CyberWars, en « guerre électronique », se sont emparés d’un exemplaire de son drone technologiquement le plus sophistiqué. Avion sans pilote à bord, radioguidé au moyen d’un système satellitaire, qui avait décollé d’Afghanistan. Le faisant atterrir en douceur, après en avoir neutralisé les systèmes de sécurité, avec une parfaite maîtrise, sur une de leurs bases aériennes.
L’appareil avait pénétré l’espace aérien iranien, se croyant indétectable pour l’avoir effectué précédemment à plusieurs reprises, sur une profondeur de 225 km au nord-est du pays. Survolant Kāshmar, capitale de la province de Razavi Khorasan.
Kāshmar, à 926 km de Téhéran, célèbre pour la beauté veloutée de ses tapis laine et soie à l'extraordinaire finesse des motifs rehaussés, dans leur brillance, d’un subtil équilibre de couleurs et nuances. Amateurs et collectionneurs de tapis persans, notamment dans les pays de l’Eurasie, en raffolent. A 220 km de la frontière afghane dans le nord-est du pays, près du magnifique désert de Loot, un des plus beaux de la planète. La proximité de l’air chaud lui permet de cultiver une quarantaine de variété de raisins, avec une des plus savoureuses productions mondiales de safran (1). Réputée, aussi, pour la qualité de deux universités : Payame Nur University, spécialisée dans l’enseignement à distance, et Azad University.
Le drone n’était pas là pour photographier universités, hôpitaux, stations d’épuration d’eau et centrales électriques de la ville. Photos et plans sont disponibles au public. Les Iraniens savent que ces infrastructures civiles figurent parmi les cibles prioritaires, malgré l’interdiction internationale des Conventions de Genève, en cas de bombardements par “La Communauté Internationale”. Comme ce fut le cas en Palestine-Gaza, Irak, Afghanistan, Liban, ou en Libye récemment réduite en cendres. (2) Pas davantage pour inventorier les sites touristiques de la région…
Le Chihuahua
Il ne le savait pas, impatiemment attendu ce jour-là. Une réception spéciale lui était réservée, s’agissant d’un drone d’exception. De loin, beaucoup plus perfectionné que les “drones-tueurs”, armés de missiles, spécialisés dans les massacres quotidiens de civils en Afghanistan ou au Pakistan, aux noms sanguinairement évocateurs : “Reaper” (La Faucheuse), “Predator”... (3)
Non. C’était la superstar de l’arsenal US qui franchissait la frontière iranienne, un « drone espion » : le RQ-170 Sentinel. La crème de la crème, en termes de haute technologie aéronautique et militaire, un concentré de tout le savoir et de la technicité la plus secrète, même auprès de ses alliés et vassaux, du complexe militaro-industriel US.
Peu d’exemplaires construits. Si précieux que seule la CIA en détient l’exclusivité : mise au point, programmes des missions, pilotage, exploitation des informations recueillies. Son pilotage s’effectue à partir de la base de Tonopah dans le Nevada, via des relais satellite. Les RQ-170 Sentinel chargés d’espionner Iran, Pakistan et Chine, limitrophes de l’Afghanistan, sont dans leur majorité physiquement positionnés et gérés par la CIA, depuis 2008, sur la base aérienne de Shindand, avec leurs équipes de maintenance, même s’ils sont pilotés à partir des USA.
Située à 1.500 mètres d’altitude dans la province de Hérat à l’ouest de l’Afghanistan, face à l’Iran, la “Shindand Air Base” est destinée, chez les stratèges US, à servir de plateforme logistique dans l’éventualité, souhaitée par tous les traîneurs de sabre à Washington, d’une invasion de ce pays. Car, rien ne justifie une telle démesure de moyens face à une guérilla de résistance nationale, faiblement armée, en Afghanistan. Cette gigantesque base vient de faire l’objet d’un triplement de son infrastructure et pistes en 2011, et une nouvelle piste va encore être rajoutée début 2012. La longueur de ses pistes permet de recevoir les avions de transport géants C-17 Globemaster III. (4)
Le RQ-170 Sentinel, drone à long rayon d’action capable de voler à 15 000 mètres d’altitude, sa forme en delta lui donne une envergure de 26 mètres en largeur, 4,5 mètres en longueur, 1,84 en hauteur. Equipé d’un réacteur General Electric TF34 connu pour sa robustesse et sa fiabilité. Son équipement, son “design”, son “avionique”, pour reprendre le jargon du métier, sont dérivés du fameux bombardier B-2, réputé indétectable par tout système radar. D’où son qualificatif de “furtif” selon l’expression technique, “stealth” en anglais. (5)
Cette merveille aéronautique a ainsi une “signature”, une identification ou un repérage, parmi les plus faibles : acoustique, infrarouge, visuelle et radar. Quasiment, impossible à détecter, passant inaperçu. Quand il l’est, c’est trop tard, ayant disparu ou déjà frappé. En raison de deux caractéristiques :
=> Son aérodynamisme en forme d’aile-volante en matériaux composites, au profilage offrant peu de prise aux ondes radars adverses
=> Son revêtement spécial, sa “peau” (wing skins) comme disent les spécialistes, dont la composition multicouche est ultrasecrète, absorbant tous types d’ondes de détection radar.
Il embarque le nec plus ultra de ce que science et technique ont pu rendre opérationnel sur le plan de la détection, de la surveillance, du radioguidage, et des transmissions cryptées : interception de communications, prélèvement par capteurs (sniffers) d’émanations chimiques ou radioactives même à doses infimes, prise de photos et de films par tous temps et toutes résolutions de nuit comme de jour, identification des positions radars ennemies, centres de commandements, localisation de bunkers et souterrains, etc.
L’ensemble de cet appareillage est si sophistiqué et sensible qu’il est nécessaire d’abriter ce drone, en dehors de ses missions, dans un hangar climatisé.
Pareil « trésor volant » évolue, évidemment, dans un environnement sécurisé à l’extrême. Quatre systèmes de sécurité le rendent quasiment invulnérable :
i) Systèmes antibrouillages (“anti jam”) et de guerre électronique les plus récents et les plus puissants
ii) Doublement systématique des éléments essentiels de sa motorisation et de son pilotage, avec basculement immédiat de l’un à l’autre dès l’amorce d’une panne improbable
iii) En cas de perte de contact avec son pilote à terre, procédure de mise en pilotage automatique avec programmation de son ordinateur de bord en guidage autonome lui permettant de retourner à sa base initiale, dans une sorte de « retour au pigeonnier »
iv) En cas de défaillance du pilotage automatique, ou du système de « retour au pigeonnier », phase terminale par destruction automatique, ou plutôt pulvérisation en vol, pour qu’il n’y ait aucune possibilité de récupérer une quelconque pièce ou trace éventuelles à récupérer par des mains autres que celles des agents de la CIA.
Dans leur mégalomanie coutumière, les experts militaires et du renseignement US l’avaient surnommé “The Beast of Kandahar”, où il fut exhibé et filmé en vidéo au décollage en 2007 pour la première fois. La Bête, le Monstre… Mais encore, en argot anglais, The Beast c’est le flic méchant, à la matraque facile, la brute, la terreur légitimée par l’insigne et la loi du plus fort…
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