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Japon: Un soldat américain condamné à perpétuité

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  • Japon: Un soldat américain condamné à perpétuité

    C'est une première. En effet au Japon un marine a été condamné à perpétuité après avoir été reconnu coupable du meurtre sur une japonaise. A noter qu'i n'a pas été jugé par un tribunal militaire et que c'est aussi la première fois que les forces américaines acceptent de remettre un suspect à la justice japonaise. Lot de consolation pour lui s'il avait été japonais il aurait été pendu.

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    William Reese, un marin noir de 22 ans servant sur le porte-avions Kitty Hawk à Yokosuka (une grande base navale proche de Tokyo), finira ses jours en prison, échappant toutefois à la pendaison à laquelle, s’il avait été japonais, il aurait probablement été condamné. Le jeune homme a reconnu avoir volé et, sous l’emprise de l’alcool, battu violemment Yoshie Sato, une femme de 56 ans, décédée des suites d’une hémorragie interne, mais il a soutenu ne pas avoir pour autant voulu la tuer. C’est la première fois qu’un tribunal japonais condamne à une si lourde peine un soldat américain. Depuis 1995, l’année au cours de laquelle trois soldats avaient été condamnés à sept ans de prison pour le viol d’une collégienne de 12 ans, c’est une des toutes premières fois, aussi, que les forces américaines remettent un des leurs à la justice japonaise.

    La mesure se veut exemplaire pour lutter contre une délinquance qui augmente dans les rangs de la base américaine, ne faisant que renforcer le ressentiment de la population vis à vis des marines : chaque année les actes de délinquance augmentent, s’élevant à une centaine l’an dernier contre trente dans les années 90. Insistant sur cette valeur exemplaire, Iwao Kitahara, le responsable de l’agence de la Défense japonaise a déclaré : « Un tel incident ne doit plus jamais arrivé. Nous demandons instamment aux forces américaines de renforcer la discipline et de prendre des mesures préventives ».

    Les soldats américains: source de frictions permanentes

    Mais l’affaire a également une dimension diplomatique. Jusque-là, en vertu d’un accord d’extra-territorialité, les forces américaines refusaient de livrer un suspect aux autorités japonaises. Le vice-amiral James Kelly a présenté « ses excuses les plus sincères » aux proches de la victime et aux citoyens japonais et l’ambassadeur des Etats-Unis au Japon, Thomas Schieffer, a fait part de son « chagrin personnel ». « Le transfert de la garde [de William Reese] est résolument la bonne chose à faire dans ce cas-ci. Il est symbolique de la bonne coopération entre les deux pays », a déclaré James Kelly, commandant des forces navales des Etats-Unis. Les tensions existantes ne sont pas seulement liées aux faits de délinquance, mais tout simplement à la présence des forces américaines sur place.

    La moitié des quelque 50 000 soldats américains déployés au Japon sont basés à Okinawa (au sud) -en vertu d’un pacte de sécurité- et leur présence depuis 1945 est une source de frictions permanentes avec la population locale. Ce n’est certes pas le meurtre d’une Japonaise commis par un marine, qui devait arranger les relations entre Washington et Tokyo à un moment même où les Etats-Unis et le Japon tentaient de surmonter l’opposition locale à des projets de construction d’une piste d’atterrissage sur l’île d’Okinawa, et de baser un navire de guerre américain à propulsion nucléaire à Yokozuka. A un moment également, où les ministres japonais des Affaires étrangères et de la Défense cherchaient à sceller un accord définitif concernant un redéploiement des militaires américains basés dans l’Archipel alors que plusieurs représentants des riverains des bases réclamaient un retrait total des forces.

    Par RFI
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