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Deux niet et un O.K.
Aux partis et autres acteurs politiques qui l'ont interpellé pour à la fois lui demander de procéder à la dissolution de l'Assemblée nationale et de revoir les contenus amendés par cette institution des textes de lois portant réformes politiques, Bouteflika a répondu par une fin de non-recevoir catégorique. Réponse faite dans son discours de Laghouat, qu'il a réitérée en des termes plus explicites et définitifs lors du Conseil des ministres du dimanche écoulé. En cette occasion, le chef de l'Etat s'est déclaré totalement satisfait de la démarche entreprise en matière de réformes politiques et déterminé à faire en sorte que le calendrier électoral ne soit pas chamboulé. Pour le démontrer, il a officiellement confirmé que les législatives auront lieu comme prévu au printemps 2012 et annoncé que la convocation du corps électoral à cet effet se fera juste après la clôture de la session d'automne du Parlement. Quant à ceux qui lui ont demandé avec insistance la relecture des textes de lois portant réformes politiques, au motif qu'ils ont été altérés, voire vidés de leurs substances innovatrices par la majorité parlementaire relevant des partis de l'Alliance, il leur a fait comprendre que leur suggestion est irrecevable parce que le Parlement a pris ou va prendre sa décision sur les projets de lois «souverainement et démocratiquement».
S'agissant enfin de la conditionnalité d'un contrôle international pour les élections législatives mise par le RCD et d'autres formations à leur participation à ce scrutin, le chef de l'Etat a non seulement promis qu'il veillera à «la réunion de toutes les garanties de transparence de la compétition électorale», mais fait connaître son intention de faire appel à l'observation internationale et a, pour ce faire, chargé le gouvernement d'engager sans délai les démarches requises auprès de la Ligue arabe, de l'Union africaine, de l'Organisation de la conférence islamique, de l'Union européenne et des Nations unies.
A s'en tenir à sa déclaration en Conseil des ministres, Bouteflika donne l'impression de n'avoir aucun doute sur la pertinence des réformes politiques qu'il a décidé d'entreprendre et sur le mode opératoire qu'il leur a fixé, et sur le fait que les élections législatives se dérouleront dans une transparence à laquelle les observateurs quels qu'ils soient ne trouveront rien à redire. Ce n'est pas ce que pense la majorité de la classe politique, dont certains spéculent déjà sur les résultats de ce scrutin en soupçonnant le pouvoir d'avoir déjà arrêté ces résultats par une subtile répartition des quotas. Cette fois pourtant, il leur faudra bien «aller au charbon» car, en l'occurrence, la politique de la «chaise vide» ne sera comprise ni par l'opinion nationale ni par celle internationale. Il leur est en effet possible, en s'impliquant dans le contrôle de ces élections, de mettre le pouvoir «au pied du mur». Néanmoins, pour que cela se produise, ils devront pour cette opération conjuguer leurs capacités et surtout casser le mur d'indifférence qui s'est érigé entre les citoyens et eux. Il ne suffit pas de fustiger le pouvoir. Il faut aussi prouver aux électeurs qu'il existe une alternative à ce pouvoir, et pas uniquement celle dont il se sert comme épouvantail, et convaincre qu'elle vaut qu'ils s'engagent dans le combat pour la rendre possible.
par Kharroubi Habib
Le Quotidien d'Oran
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