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La crise de la dette : explication simple et détaillée

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  • La crise de la dette : explication simple et détaillée

    La crise de la dette : explication simple et détaillée
    premiers pas pour comprendre




    Ce qui va suivre ne constitue pas un cours d’économie, mais juste un éclaircissement qui peut permettre de comprendre les bases de la grande entourloupe du moment : la crise de la dette.

    Au début : l’or
    Revenons un peu en arrière, les gens faisaient leurs achats en pièces d’or. C’est la Banque de France qui frappe les pièces de monnaies qui vont servir de moyen de paiement en or. Elle contrôle le nombre de pièces en circulation.

    Puis les billets
    A partir du XIXe siècle, on commence à éditer les premiers billets et en 1876 on décide que tout l’or de France sera stocké à la Banque de France et l’équivalent en billets sera émis, c’est le principe de l’étalon or, chaque franc est échangeable contre son poids d’or, la Banque de France n’imprimera pas 1 Franc de plus.

    Y aura-t-il toujours assez d’or?
    L’ennui de ce système c’est que si la richesse au sein de notre pays augmente, grâce aux nouvelles technologies, à la diffusion du savoir, aux progrès en tout genre, on aurait besoin de plus de monnaie pour que les échanges de plus en plus nombreux puissent se faire. Or avec ce système on ne peut pas à moins de trouver plus d’or… Prenons un exemple : on a un pays où il y a neuf agriculteurs et un fabricant d’outils. Chacun d’entre eux possède 10 francs, il y a 100 francs dans l’économie, ils s’achètent et vendent leurs produits de façon à ce que tout le monde mange et puisse utiliser des outils. Si à un moment le fabricant invente un outil beaucoup plus performant qu’il voudrait vendre 200 francs il ne peut pas, il n’y a juste pas assez d’or.

    Laissons tomber l’or…
    A partir des années 30 on laisse tomber la convertibilité, la Banque de France se débrouille pour éditer le nombre de billets qu’il faut, ça tombe bien les avancées technologiques sont légion et c’est pas près de ralentir ! Pour que l’état mette sur le marché ces billets il peut payer des professeurs ou créer une sécurité sociale… Bref pour faire tourner un pays il n’est en aucun cas besoin d’avoir un budget à l’équilibre, il faut éditer le bon nombre de billet en fonction de la richesse. Dans notre exemple, l’état peut décider de payer des ouvriers pour faire des routes, des médecins, des professeurs, de façon à ce que la monnaie totale de l’économie soit 1000 francs. Ces personnes vont pouvoir acheter à manger, donc permettre aux agriculteurs de vendre plus, qui vont donc pouvoir acheter le nouvel outil. Pour faire cela l’état a donc dépensé 900 francs de plus que ce qu’il a ramassé. Il ne peut pas être à l’équilibre budgétaire s’il veut injecter de la monnaie.

    Le début de l’entourloupe
    En 1973, Georges Pompidou Président de la République demande à Valéry Giscard d’Estaing de pondre une loi obligeant la Banque de France à emprunter aux banques privées tout nouveau franc qu’elle voudrait mettre sur le marché. Il s’agit d’appliquer aux états le même principe que pour le commun des mortels. Quand on veut acheter une maison, on emprunte aux banques et on rembourse avec des intérêts. Avec cette loi si l’état veut imprimer plus de billets et les distribuer en faisant des investissements, il promet de les rembourser avec des intérêts. Comme pour nous les taux d’intérêts sont proposés par les banques. Pour nous, particuliers, à un moment donné de notre vie, on a fini de rembourser nos emprunts et on arrête d’emprunter. Au contraire un état, lui, est considéré comme éternel, et ne sera jamais totalement équipé, il faudra qu’il continue d’investir tant que la richesse augmente. Il va donc continuer à faire des emprunts, qui s’accumulent. La première année, en 1973, il va emprunter, disons sur 5 ans, pour investir. L’année suivante, en 1974, il va être obligé de réemprunter sur 5 ans, non seulement pour investir mais aussi pour rembourser l’emprunt de la première année. Il empruntera donc plus qu’en 1973. Idem pour 1975, 1976, 1977. En 1978, il aura fini de rembourser son premier prêt. Mais il doit quand même emprunter plus que l’année précédente car l’année précédente, il a remboursé quatre prêts et investi, cette année il rembourse encore quatre prêts mais qui portent sur une somme plus importante, puisque cette somme augmente tous les ans. Ainsi, la dette ne fait qu’augmenter, et l’état n’aura jamais fini de rembourser, même si chaque prêt aura bien été remboursé 5 ans plus tard.

    Les copains d’abord
    Rappelons que Georges Pompidou n’est autre que l’ancien directeur de la banque Rotschild. VGE, interrogé en 2008 sur les raisons de cette loi, appelé péjorativement loi Rotschild, répondit que c’était pour permettre aux banques privées de vendre et de racheter entre elles ces emprunts d’état en essayant de faire du bénéfice : c’est ce qu’on appelle la spéculation. Il est vrai que les banques et leurs créanciers ont pu et continuent de se faire de l’argent grâce à ce système.


    à suivre...

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    "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

  • #2
    La crise de la dette : explication simple et détaillée (2 sur 2)

    Une hausse des prix pas si bien maîtrisée
    L’autre justification de cette loi est que cela permettrait d’éviter de trop fortes hausses des prix. En effet si la banque de France émet plus de billets que la richesse n’augmente réellement, les prix montent. Dans notre exemple, si l’état donne 10 francs de plus à chaque agriculteur et au fabricant, alors qu’il n’a a pas eu d’avancée, le vendeur va se dire que l’agriculteur a plus d’argent, il va donc augmenter son prix puisque l’agriculteur sera capable de payer, l’agriculteur va faire le même raisonnement. Il aurait bien sûr été possible de limiter la fabrication de billets autrement, par des lois par exemple. On peut également voir l’inefficacité de cette loi car la France a connu après sa mise en vigueur les plus fortes hausses de prix depuis longtemps.

    La propagation de loi
    Il faut attendre 1992 pour que par l’article 104 du traité de Maastricht on impose ce principe au pays membres de l’Union. Plus récemment dans le traité de Lisbonne c’est l’article 123 qui stipule que la BCE ne peut pas donner ni même prêter des euros aux états mais qu’il faut toujours passer par une banque privée qui au passage va coller un taux d’intérêt. Ces intérêts qui courent depuis 1973 sont tellement importants que la majorité de ce que l’on doit emprunter sert à les rembourser. Chaque année la paye des français est amputée en partie pour rembourser ces intérêts.

    Bref
    La propagande actuelle opère avec succès car elle se base sur des principes qui marchent pour des personnes mais pas pour des états. La dette contractée depuis 40 ans n’est pas due au fait que l’état français dépense plus que ce qu’il ne gagne mais pour la plus grande partie aux remboursements des intérêts, intérêts qui enrichissent les banques privées et leurs créanciers sans aucune autre utilité. Deuxièmement on nous répète que l’on n’a pas le choix, or jusqu’en 1972 on n’avait pas besoin des banques privées pour gérer notre monnaie et le pays s’en sortait très bien. Enfin on nous rabâche qu’il faut limiter nos dépenses, soit finir de détruire notre service public ou notre sécurité sociale, pour être à l’équilibre. Un état n’a jamais besoin d’être à l’équilibre puisqu’il faut toujours qu’il mette en circulation plus d’argent au fur et à mesure que la richesse augmente.

    Pourquoi est-on en crise?
    Avec le système en place il faut toujours emprunter pour payer les anciens prêts. Que se passe-t-il si les banques décident de ne plus prêter aux états? Les prêts en cours ne pourront tout simplement pas être remboursés, les banques qui ont prêté perdraient de l’argent. Il n’y a pas de raison de ne pas pouvoir rembourser puisqu’il suffit que les prêts continuent. Or depuis quelques temps des banques pensent que les autres banques ne voudront plus prêter à certains états, elles pensent qui si elles prêtent, elles ne seront pas remboursées puisque les autres banques ne prêteront plus après elles. Elles arrêtent donc de prêter, et les anciens prêts ne peuvent plus être remboursés.

    Les banques au pouvoir
    Nous sommes à un point où les banques refusent de prêter à moins que les états limitent leurs dépenses pour se concentrer sur les remboursements qu’ils ont à faire. En clair supprimer la fonction publique, diminuer les retraites, les allocations chômages, les remboursements de soins pour donner aux banques. En échange elles ne proposent aucune contrepartie, pas de taxation, pas de loi de contrôle des marchés.

    Allons voir chez les Grecs
    La Grèce avec l’aide de la banque Goldman Sachs a falsifié ses comptes de façon à faire de plus gros emprunts que nécessaire. Cela a permis à quelques privilégiés de ne plus payer d’impôts, de mettre de l’argent de côté et de payer des pots de vin. Quand l’état réel de l’économie grecque a été dévoilée, les taux d’emprunts que lui ont proposé les banques se sont envolés à plus de 20%, puis les banques l’ont menacée de refuser de lui accorder de nouveaux emprunts à moins qu’elle ne se plie à leurs obligations : liquider sa fonction publique, brader ses installations publiques et ne plus aider ses citoyens. Le problème c’est qu’en ayant l’impression de faire des économies, ce pays a détruit sa richesse, les gens ne peuvent plus rien acheter, ils perdent tout leur argent et l’état ne peut plus prélever le moindre impôt, il n’y a plus rien à prélever. La Grèce continue de perdre de l’argent, sa dette a explosé de 30% depuis qu’elle a commencé ses mesures d’austérité. Le peuple grec a tout perdu grâce à ce système. Quant à la banque Goldman Sachs, pas d’inquiétude pour eux, ils avaient senti en 2010 que l’information allait tomber, ils ont donc vendu leurs actions grecques en avance, et acheté à la place celles qui allaient rapporter avec la crise se profilant. Ils sont sortis gagnants.

    La grande ironie
    A n’importe quel moment, la banque centrale européenne aurait pu dire STOP. On arrête ce système, je vais imprimer des euros et les donner aux banques pour effacer les dettes, et après je donnerai aux pays ce qu’il faut en fonction de leur richesse. Elle ne l’a pas fait. Elle préfère voire la Grèce dans sa situation actuelle et garder le système en place. Rappelons que le directeur de la BCE est Mario Draghi ancien vice-président de la branche européenne de la banque d’affaires américaine Goldman Sachs, celle à l’origine de la crise grecque.

    Le Post
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