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2012, une autre année du pétrole

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  • 2012, une autre année du pétrole

    L’année 2011 se clôture. L’acte inaugural de l’année algérienne se referme sur des “réformes” qui, après avoir traîné en longueur, se précipitent pour offrir de quoi organiser des législatives qu’on veut estampiller “transparentes”.
    Le pouvoir aura ainsi pris en charge le Printemps algérien et nous aura fait l’économie de troubles revendicateurs. Mais il ne nous aura pas seulement occupés par un processus de réformes maison ; “la paix civile n’ayant pas de prix”, il aura surtout dépensé. En subventionnant des produits alimentaires, en reconnaissant le commerce informel d’utilité publique, d’utilité politique en fait, et le dispensant d’obligations fiscales, en revalorisant les salaires des corporations contribuant à l’ordre public ou susceptibles de le perturber.
    2012, en plus d’être l’année des premières législatives “transparentes” et de la révision constitutionnelle “approfondie”, sera aussi l’année du cinquantenaire de l’Indépendance. Beaucoup de choses seront faites pour “défendre les réformes du Président” et pour “commémorer les cinquante ans de l’Indépendance”. Les magistrats se préparent à garantir la transparence du scrutin et l’UGTA a fait la démonstration de sa mobilisation pour la cause des réformes.
    Pour réussir les réformes contre “anti-Printemps arabe”, une entreprise de recomposition est engagée : les islamistes du MSP lequel était de (long et profitable) passage dans l’Alliance vont se retirer pour voler de leurs propres ailes d’islamistes et, comme leurs homologues d’Afrique du Nord, cueillir les fruits mûrs du pourrissement autoritaire ; le ministère de l’Intérieur va légaliser, dès la prochaine semaine, le nombre de partis nécessaires pour faire l’appoint d’un paysage politique pour législatives “transparentes”. La bureaucratie algérienne se sera surpassée pour la troisième fois : une fois, pour traiter les dossiers judiciaires de 2 600 terroristes libérables en un week-end ; la seconde, pour dresser des passeports en une heure aux milliers de tifosi envoyés à Oum Dorman ; et cette fois-ci, pour légaliser en six jours des partis méprisés pendant six ans.
    À l’aube de l’année, tout sera prêt pour le bon déroulement du printemps législatif national !
    Comme, dans notre système, la politique coûte d’abord de l’argent, avant de coûter de l’effort, il y a fort à parier que 2012 sera une année de grosses dépenses politiques. Elle coûte autant qu’elle rapporte : de nouvelles urnes, de nouveaux partis, de nouveaux soutiens, de nouveaux candidats, de nouveaux élus. ça coûte !
    Et si ce montage politique aux allures de business plan ne suffit pas à assurer le sursis du régime, il y a le cinquantenaire : une suite annuelle ininterrompue de manifestations commémoratives, cela devrait tenir en haleine tous les dépités qui ne pensent qu’à extérioriser leur colère. On organisera des rencontres de football et des concerts de raï “sous l’égide du cinquantenaire”, gratuitement, aux frais du Trésor, plus précisément.
    Nul ne sait si cela suffira, mais pour éviter qu’elle ne soit l’année de tous les dangers, le pouvoir fera de l’année 2012 celle de toutes les dépenses. Et si la loi de finances ne suffit pas, il y a les comptes spéciaux, proliférant. Comme les précédentes, plus que les précédentes, 2012 sera l’année du pétrole.

    Liberté (Contrechamp)
    la curiosité est un vilain défaut.
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